Soleils couchants Victor Hugo Donneur de voix: Michel Bouquet Par Nanou et Stan
J’aime les soirs sereins et beaux, j’aime les soirs, Soit qu’ils dorent le front des antiques manoirs Ensevelis dans les feuillages ; Soit que la brume au loin s’allonge en bancs de feu ; Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu À des archipels de nuages.
Oh ! Regardez-le ciel ! Cent nuages mouvants, Amoncelés là-haut sous le souffle des vents, Groupent leurs formes inconnues ; Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair. Comme si tout à coup quelque géant de l’air Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encore ; Tantôt fait, à l’égal des larges dômes d’or, Luire le toit d’une chaumière ; Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ; Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons, Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu’on croit voir, dans le ciel balayé, Pendre un grand crocodile au dos large et rayé, Aux trois rangs de dents acérées ; Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ; Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais. Puis l’air tremble, et tout fuit. L’édifice effrayant des nuages détruit S’écroule en ruines pressées ; Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils À des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d’or, de cuivre, de fer, Où l’ouragan, la trombe, et la foudre, et l’enfer Dorment avec de sourds murmures, C’est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds, Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds Ses retentissantes armures.
Tout s’en va ! Le soleil, d’en haut précipité, Comme un globe d’airain qui, rouge, est rejeté Dans les fournaises remuées, En tombant sur leurs flots que son choc désunit Fait en flocons de feu jaillir jusqu’au zénith L’ardente écume des nuées.
Oh ! Contemplez le ciel ! Et dès qu’a fui le jour, En tout temps, en tout lieu, d’un ineffable amour, Regardez à travers ses voiles ; Un mystère est au fond de leur grave beauté, L’hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l’été, Quand la nuit les brode d’étoiles. http://wwwnanouetstan226.fr
Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle. Victor Hugo occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au XIXe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877). Il est également un romancier du peuple qui rencontre un grand succès populaire avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 1827 et l’illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse. Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante. Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, qui le condamneront à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire. ……./…… .
Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris, le 31 mai 1885 Donneur de voix Michel Bouquet, né le 6 novembre 1925 dans le 14e arrondissement de Paris, est un acteur français. Le 26 décembre 2011, il annonce qu'il renonce à se produire sur scène. Il continuera néanmoins à participer à des productions de films pour le cinéma ou la télévision. En 2013 et en 2014 on le retrouve sur scène dans Le roi se meurt, la pièce d'Eugène Ionesco. Nanou et Stan le 01/12/2018