AVENT 2005: LE CHRIST EST NOTRE AVENIR Dieu nous a ouvert un avenir Guy Morin Revue Prêtre et Pasteur

1er Dimanche de l’Avent ( B ), 27 Novembre 2005 « Marc 13, 33-37 » Dans les ténèbres le Christ offre un avenir aux veilleurs. Nous sommes tentés parfois de penser que l’avenir du monde est bouché. La pollution de l’air, de l’eau, du sol menace notre vie. Guerres, violences, terrorisme aussi.

Nous sommes tentés de désespérer de l’avenir de l’humanité. Et pourtant, malgré ces tristes réalités, nous n’avons pas le droit de broyer du noir. Dieu depuis toujours nous a ouvert un avenir. Cela, la Parole de Dieu nous le garantit.

PAROLE DE DIEU ET AVENIR DU MONDE La Bible nous présente un Dieu soucieux de notre avenir: il promet et tient parole. Il promet une postérité à Abraham, à Moïse la libération de son peuple, à David une dynastie, au peuple juif un Messie.

Comme les juifs croient que Dieu est soucieux de leur avenir, ils le supplient lors des calamités publiques. Ainsi Isaïe nous rapporte la prière des exilés malheureux et persécutés: «Tu es, Seigneur, notre Rédempteur». Ce terme applique à Dieu un rôle social: lorsqu’un juif tombait en esclavage, un proche parent avait l’obligation de le racheter.

Au nom de la solidarité familiale, il lui procurait un avenir d’homme libre. Isaïe rappelle à Dieu qu’il est son proche parent et qu’il doit le racheter et lui procurer un avenir: «Tu es, Seigneur, notre Père, tu es notre Rédempteur».

Pour nous chrétiens d’aujourd’hui, notre avenir, c’est le Christ qui reviendra mettre fin à l’histoire de l’humanité. Il supprimera souffrance, maladie, mort et nous rassemblera dans la paix et la joie du Père. Sommes-nous convaincus de cette vérité? Fait-elle partie de notre horizon de croyant? Soupirons-nous après cette paix? Sommes-nous joyeux de ce bonheur à venir?

POUR VIVRE L’ESPÉRANCE Saint Paul exprime aux gens de Corinthe la promesse de Dieu: «il vous fera tenir solidement jusqu’au bout… jusqu’au jour de notre Seigneur Jésus Christ» , et il leur signale le fondement de cette promesse: «… Car Dieu est fidèle».

Espérer, c’est tabler sur la fidélité de Dieu Espérer, c’est tabler sur la fidélité de Dieu. Dieu tient parole et sa parole est solide comme un roc qu’aucune pression ne fait céder, et sur lequel on peut construire. Malgré toutes ces assurances, il arrive que notre confiance soit minée par les épreuves : maladies, échec, deuil. Quand notre avenir et notre joie sont ainsi bloqués, nous avons peine à espérer, nous avons peine à croire à la fidélité de Dieu.

Notre lien de confiance s’effiloche. Mais attention Notre lien de confiance s’effiloche. Mais attention! Quand la situation devient impossible, c’est alors l’heure de Dieu, l’heure de sa fidélité et de notre espérance. Que notre prière rappelle à Dieu sa promesse d’écouter le cri du malheureux. Et viendra sur nous, de quelque manière, le réconfort de Dieu. Soyons-en convaincus.

Dans l’évangile, Jésus indique une autre manière de vivre l’espérance: «Veillez dit-il, comme des serviteurs qui attendent leur maître». Veiller, c’est une attitude vitale, c’est garder toujours présent à notre vie le retour de Jésus. C’est mobiliser vers celui qui vient toutes nos forces vitales. Dans la parabole, c’est accomplir son service. Toute la vie du serviteur est définie par rapport à son maître. Veiller, c’est garder vivant le lien avec lui.

Pas facile de veiller parce que nous évoluons dans ce monde de ténèbres. Même devenus enfants de lumière, nous vivons dans la nuit. Aussi sommes-nous en situation de tentation, en danger de sommeil. Dormir, c’est tomber au pouvoir des ténèbres, c’est s’abandonner aux œuvres des ténèbres: injustice, mépris des autres, amour de l’argent… Dormir, c’est négliger de prier, ne pas rendre service, être sourd à la Parole de Dieu.

Ainsi positionnés dans ce monde de ténèbres, nous constatons que veiller ne va pas de soi pour personne. Personne n’est à l’abri de la tentation de dormir; personne ne peut se prétendre prêt à accueillir le Christ. Nous devons lutter pour garder le contact vital avec Lui. Saint Paul parle justement des armes de lumière. Ces armes sont des réalités centrales de la vie chrétienne: foi, amour, justice prière.

Pèlerins dans ce monde de ténèbres, sommes-nous dormeurs où veilleurs Pèlerins dans ce monde de ténèbres, sommes-nous dormeurs où veilleurs? Le Christ nous a ouvert un avenir… sommes-nous accueillants à cet avenir? L’Eucharistie vise à faire de nous des veilleurs, car nous y proclamons: Viens Seigneur Jésus !

Texte : Guy Morin (revue Prêtre et Pasteur octobre 2oo5) Musique : Aube nouvelle ( Lucien Deiss) Présentation : Le Ber