Analyse du générique Soleil vert
https://www.youtube.com/watch?v=qq2MC1YaLns
Questionnaire préparatoire Le générique démarre par une série d’images. A quelle époque se réfèrent-elles ? Que sont-elles censées illustrer ? Comment appelle-t-on ce type de photos ? Comment s’enchaînent-elles ? A quel rythme ? Qu’est-ce qui fait le lien entre elles ? Quelle image provoque la rupture du rythme ? Pourquoi ? Dans la deuxième partie du générique, on observe une accélération du rythme. Quelle sorte d’images le réalisateur utilise-t-il ? En quoi ce générique nous annonce-t-il le contenu du film ? Analyser le dernier plan du générique : cadrage ? Durée ? Eclairage ? Effet sonore ?
I- De quoi parle ce générique ? Pas un générique habituel avec le nom des comédiens. Dès lors quelle signification donner à ces deux premières minutes ? Séquence de montage de daguerréotypes et de photographies : générique réalisé à partir de Stock-shots, c’est-à-dire de la récupération d’images d’archive (images insérées dans une œuvre postérieure).
Retraçant quelle histoire ? Retracent une généalogie de l’ère industrielle. Depuis les prémices de la civilisation industrielle (avec une utilisation encore innocente de la technique) jusqu’en 2022. Logique de la cause- conséquence qui sous-tend le générique.
Quel monde en 2022 ? Surindustrialisation Surpopulation Pollution Images d’archive datant de 1972. Mais des images étrangement familières pour nous. Le générique, présente le monde de Soleil Vert (en 2022) comme la conséquence des dérives du XXe siècle. Dès lors, le monde de 2022 nous apparaît comme tout à fait plausible. Surindustrialisation Surpopulation Pollution Misère sociale Manifestations et violence policière
Epaisse brume de pollution Le plan final Plan final de New York Contre-jour Epaisse brume de pollution
Que retenir ? Avec ce générique, nous ne sommes donc pas encore dans la fiction : fort ancrage documentaire des images qui présentent donc le monde de Soleil Vert comme plausible. Narration compressée en un laps de temps de deux minutes qui donne à voir l’évolution de la société, depuis le début du siècle jusqu’en 2022. D’un âge de conquête (premier temps des pionniers), d’une utilisation encore innocente de la technique à une société, fruit des dérives du XXe siècle et notamment de la surindustrialisation.
Analyse technique Le rythme du générique est important car il impose une logique visuelle qui accentue le thème de la catastrophe.
Première étape Daguerréotypes à l’ancienne : photos de famille couleur sépia, roulotte des pionniers… Fluidité obtenue grâce aux fondus- enchaînés (superposition de la dernière image d’un plan et de la première du plan suivant). Accompagnement au piano et violon comme dans les films muets.
Deuxième étape Première accélération avec le découpage vertical de la photo. Avec la voiture, nous ne sommes plus dans les premiers temps des pionniers mais dans l’Amérique moderne.
Troisième étape Pour cette Amérique moderne, le générique joue avec l’idée d’élévation amorcée avec l’image de l’aéroplane. Multiplication des plans en plongée. Crescendo qui s’accélère ensuite avec l’apparition de la trompette, du saxophone, puis du trombone. Les plans sont deux fois plus courts que ceux du début. Mise en avant de l’industrie automobile.
Quatrième étape Accélération liée à la musique : impression de cacophonie générale amplifiée par plusieurs motifs musicaux joués en parallèle. Accélération avec des plans 4 fois plus rapides que ceux du début. Accélération liée au montage split screen (ou écran divisé) : scènes se déroulant en même temps dans différents lieux ou effet de démultiplication.
Cinquième étape Puis retour au thème musical de la séquence initiale. Decrescendo progressif. Images en sépia, autant de photos pour un nouvel album souvenir beaucoup moins glorieux que celui du début.
Plan final Enfin, arrêt sur image. Plan d’ensemble de New York, sous la brume, à contre-jour. Image qui permet un raccord avec la fiction qui commence avec une vue en plongée de la ville.
Bilan Crescendo vers la catastrophe Impression de cacophonie Procédés d’accumulation : fumées, foules, automobiles… mais aussi multiplication des images avec le montage split screen.
Quelle signification donner à ce générique ? Rédigez un paragraphe argumenté revenant sur la signification de ce générique. Vous construirez votre réflexion en utilisant un vocabulaire précis.
Un film d’anticipation Le film Soleil Vert est un film d’anticipation qui repose sur une prospective : que se passerait-il si…? Certaines thématiques du film sont ainsi présentes dans le génériques : La pollution La surindustrialisation La surpopulation Réification (sténodactylos) Thèmes complémentaires explorés dans le film : Le manque de nourriture / de ressources Le pouvoir des nantis
Sorte de transe générale qui accentue le thème de la catastrophe Logique visuelle qui accentue le thème de la catastrophe, en reposant sur un rapport logique de cause-conséquence. Rythme de plus en plus effréné et sensation de vertige donnée par la musique et les images.
Une civilisation disparue Le générique nous montre des photos comme si l’on feuilletait un album de famille et de souvenirs. Or, la photo en noir et blanc au cinéma est souvent une façon de nous dire que quelque chose a disparu. Scène que l’on peut mettre en parallèle avec la scène de la mort de Sol : images projetées d’un monde à la fois familier et disparu.
« Make room » Le titre du livre de Harrison était « Make room », problématique essentielle du film. Après la conquête de l’Ouest, tout se passe en Amérique comme s’il n’y avait plus d’espace disponible. On arrive à la mer, il n’y a plus d’espace donc il n’y a plus de rêve possible. Au début du générique, il y a cette idée qu’il y a encore de l’espace donc encore quelque chose à conquérir. Et puis d’un seul coup, il y a trop de monde et plus d’espace. Cette idée est mise en scène grâce au montage split-screen qui suggère un redécoupage de l’espace.