DANS LA FIDÉLITÉ
des gestes prophétiques : il ouvre sur une réalité nouvelle, il livre Ce soir-là, quand le Christ brise le pain, verse le vin et se met à genoux pour laver les pieds des apôtres, il accomplit des gestes prophétiques : il ouvre sur une réalité nouvelle, il livre le sens de sa vie et il la mène jusqu’au bout de la fidélité.
Il accepte d’être déchiqueté et d’être écrasé afin d’éveiller la terre à un autre Esprit. Il se met à genoux afin d’inverser les fondements et l’ordre du monde. Il donne sa vie pour que la Bonne Nouvelle annoncée depuis le commencement, continue de résonner dans le cœur des humains
Cette Bonne Nouvelle dit : que Dieu ne contrôle pas les humains, mais leur ouvre les bras, comme un Père ou une Mère, que les choses importantes se passent dans le secret, à l’intérieur, que l’humain est plus important que la loi, qu’aucune loi ne mérite qu’on lui sacrifie un humain, que le pardon finit par vaincre toute violence,
que la miséricorde est la clé du bonheur, que la douceur est une béatitude, qu’aucun péché ne souille définitivement, qu’aucune exclusion n’est justifiée, que la grandeur consiste à se courber pour être à la hauteur des plus petits, que le service est l’unique façon d’être grand devant Dieu, que Dieu ne demeure dans aucune église ni cathédrale mais qu’il marche sur la terre des hommes, qu’il n’y a pas de pain ni de richesses qui ne doivent être partagés !
Quand le Christ dit: Prenez et mangez ce pain, mon corps, prenez et buvez ce vin, mon sang, il dit à ses amis: Prenez ma façon de vivre! Accueillez ma Bonne Nouvelle ! Laissez-la nourrir votre vie. Vivez de mon Évangile. Mangez ma Parole, qu’elle soit votre force. A votre tour soyez des christ !
Célébrer l’Eucharistie en vérité une réelle transformation de l’être. entraîne en nous une réelle transformation de l’être.
Car, comment pourrions-nous manger et boire la présence À condition que nous le voulions, bien sûr ! Car, comment pourrions-nous manger et boire la présence réelle du Christ Sauveur sans faire transparaître l’amour du Christ dans des actes et des paroles qui sauvent nos frères ?
Comment pourrions-nous manger et boire la vie réelle du Christ sans que notre existence soit définitivement retournée vers le don et le service ?
À moins de faire de l’Eucharistie un rite répété et vide, à moins de vivre dans l’hypocrisie, il n’est pas possible de faire mémoire du Christ dans l’Eucharistie, sans grandir dans la fidélité renouvelée à son Évangile. Et la fidélité, nous le savons par expérience, peut nous amener à être déchiré, nous aussi.
Texte de Charles Singer, Musique : André Rieu-Méditation 2 CRÉATION LE BER YVETTE Avril 2012 rene202@sympatico.ca Texte de Charles Singer, Extrait de TERRE, Éditions du Signe Musique : André Rieu-Méditation 2