Plan Les propriétés électriques et magnétiques des matériaux

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Plan Les propriétés électriques et magnétiques des matériaux p.402-403, p.407-417, p.434-436, p.438-440 Section 9.2.7.3 Plan Résistivité et conductivité électriques Théorie des bandes Semi-conducteurs Effet de la température et impuretés Piézoélectricité Applications en génie civil

Propriétés électriques Propriété Symbole Unité Voltage V volt, V Intensité de courant I ampère, A Courant élect. i coulomb, C Résistance R ohm,  Conductance R-1 siemens, S Puissance P watt, W Résistivité élect.  ·m Conductibilité élect.  -1·m-1 Champ élect. E V/m Densité de courant J A/m2

Propriété Symbole Unité Vitesse instantanée v m/s Vitesse de dérive v m/s Charge élect. él. e 1,602E-19 C Mobilité des é e m2/V·s Masse é me kg Charge élect. q C Température T °K

Relations V = RI P = VI = RI2

Plus la résistivité électrique d’un matériau est élevée, plus la perte d’énergie sous forme de chaleur sera importante (inverse aussi vrai) L’équation suivante permet donc de faire le design des résistances. La perte de puissance suite au passage du courant à travers une résistance est donnée par l’équation suivante: P = VI = RI2

La conductibilité électrique peut être aussi exprimée par la relation suivante: (nombre d’é libre/ volume) où (mobilité des é) La vitesse de dérive, contrairement à la vitesse instantanée, est une vitesse moyenne de parcours. Suite à de multiples collisions, Les électrons perdent leur énergie cinétique qui est transformée en phonons. Sous l’effet de l’agitation thermique, les électrons retrouvent une énergie cinétique mais la direction qu’ils poursuivent est aléatoire et le chemin parcouru est finalement nul.

où t est le temps écoulé entre deux collisions Vidéo 9.8 Analogue au mouvement d’une bille sur un plan incliné truffé de clous! Par contre, sous l’action d’un champ électrostatique, le chemin parcouru devient non nul. Le déplacement des électrons s’effectue dans le sens opposé à celui du champ électrique. La vitesse instantanée d’un électron est donc plusieurs fois supérieure à sa vitesse de dérive. v = le/t où t est le temps écoulé entre deux collisions

Il est donc possible de contrôler la conductibilité électrique d’un matériau en contrôlant le nombre d’électrons libres dans le matériau ou encore en contrôlant la mobilité de ces électrons. La mobilité des électrons libres est un facteur important chez les métaux alors que le nombre d’électrons libres est un facteur plus déterminant chez les semi-conducteurs. La mobilité dépend du type de liaison, des défauts et de la microstructure. Chez les composés ioniques par exemple, la mobilité est fonction du taux de diffusion suite à la présence de lacunes.

Théorie des bandes Le principe d’exclusion de Pauli veut que seulement deux électrons occupent un même orbitale ou niveau d’énergie. Lorsque N atomes sont réunis dans un solide, le principe de Pauli requiert encore que seulement deux électrons occupent un même niveau d’énergie. Il se crée donc une bande d’énergie au niveau de chaque orbitale.

Dans les solides, plus les électrons sont près du noyau, plus les niveaux d’énergie des électrons forment une bande étroite appelé bande interne. Les niveaux d’énergie des électrons de valence forment des bandes plus larges appelées bandes de valence. Lorsque les électrons sont excités, ils occupent la bande de conduction. L’énergie supérieure de la bande de valence et l’énergie inférieure de la bande de conduction sont désignés respectivement par Ev et Ec. La bande interdite, Eg, est la largeur de bande qui sépare la bande de valence et la bande de conduction (Ec - Ev).

À zéro degré Kelvin, la largeur de la bande interdite dans les solides à liaisons covalentes et ioniques est trop importante pour permettre aux électrons libres de se déplacer sous l’action d’un champ électrique. De plus, les matériaux à liaisons ioniques ont leur couche de valence complète ce qui augmente l’énergie nécessaire pour qu’un électron puisse passer de la bande de valence à la bande de conduction. Les matériaux à liaisons ioniques sont donc d’excellents isolants électriques. Par contre, la bande interdite est inexistante chez les métaux. Les métaux possèdent des couches de valence non complètes et les électrons des ces matériaux peuvent acquérir, sous l’effet d’un champ électrique, une énergie cinétique suffisante pour passer à des niveaux d’énergie supérieurs et ainsi se déplacer. Les métaux sont donc des conducteurs électriques.

Puisque les atomes des matériaux à liaisons covalentes contiennent des orbitales de valence à demi remplies ont pourrait s’attendre à ce qu’ils possèdent une bonne conductibilité électrique. Ce comportement n’est toutefois pas observé puisque l’intensité des liaisons covalentes conduit à une hybridation de la bande de valence. Si nous reprenons l’exemple du diamant, les niveaux 2s + 2p peuvent contenir jusqu’à huit électrons alors que l’hybridation de ces orbitales n’accepte que quatre électrons. La couche de valence est ainsi complète augmentant le fossé qui sépare la bande de valence de la bande de conduction.

Semi-conducteurs Si on élève la température d’un matériau, les atomes vibrent de plus en plus intensément autour de leurs positions d ’équilibre. Suivant l’intensité des liaisons covalentes, certains électrons acquièrent suffisamment d’énergie de vibration pour se libérer de la liaison et pour circuler librement dans le cristal. Ces électrons participent alors à la conductibilité ce qui explique la diminution de la résistivité électrique des semi-conducteurs intrinsèques au fur et à mesure que la température augmente.

Le départ d’un électron laisse un trou dans la bande de valence maintenant incomplètement remplie. Ce trou équivaut à un ion positif de charge +e et joue le rôle de porteur du fait qu’un électron de valence d’une liaison voisine peut venir s’y incorporer sans pour autant devenir un électron libre. Un cristal pur contient un nombre égal d’électrons de conduction et de trous appelé paires d'électron-trou. En présence d’un champ électrique, le mouvement des trous s’effectue dans le sens du champ, alors que les électrons circulent en sens inverse. Vidéo 9.26

L’action d’incorporer des impuretés dans un semi-conducteur s'appelle dopage. Lorsqu ’on substitut dans une liaison covalente un atome d’une valence de 4 par un atome d’une valence de 5 (atome donneur), l ’électron excédentaire possède un niveau d’énergie se situant dans la bande interdite. Il suffit alors que d’un simple apport thermique pour que cet électron passe à la bande de conduction. Ce type de dopage conduit à des semi-conducteurs extrinsèque de type n (porteurs de charge majoritairement négatifs - électrons). Si par contre on procède au dopage en utilisant des atomes avec seulement 3 électrons de valence, il se forme un trou. Les niveaux d’énergie de ces solides de substitution se situent également dans la bande interdite. À température ambiante, les électrons de la bande de valence ont suffisamment d’énergie thermique pour remplir ces niveaux d’impuretés, laissant ainsi des trous dans la bande de valence. On désigne ce type d’impureté par le terme accepteur et le semi-conducteur résultant est dit extrinsèque de type p.

semi-conducteurs extrinsèque de type n : ajout d’élément de valence + élevée (électrons en trop...) semi-conducteur extrinsèque de type p: ajout d’élément de valence - élevée (déficit en électrons) Vidéo 9.28

Semi-conducteurs intrinsèques - éléments de la colonne IVA (tabl. périodique) qui ne sont pas fortement liés; l ’intensité des liaisons diminue avec l ’augmentation du numéro atomique III IV V B C N Al Si P Ga Ge As In Sn Sb Structure 4 é- de valence partage des é- - éléments combinés des colonnes IIIA-VA et IIB-VIA (ex.: GaAs, AlSb, etc..) En général, à température ambiante, les semi-conducteurs intrinsèques ont une très faible conductivité.

La conductibilité d’un semi-conducteur intrinsèque est donnée par l’équation suivante: où ne et nt sont respectivement le nombre d’électrons libres et de trous et  leur mobilité respective. Dans un semi-conducteur intrinsèque, le nombre d’électrons libres et le nombre de trous sont égaux. Le nombre de porteurs générés est fonction de la température: où n0 est une constante qui est fonction du matériau.

Isolants (diélectriques) Contrairement aux semi-conducteurs, l’écart énergétique entre la bande de valence et la bande de conduction des isolants est très élevé  10 eV. Par conséquent, très peu d’électrons peuvent franchir la barrière énergétique. Notons aussi que la majorité des solides sont cristallins et qu’à l’intérieur d ’un même grain les propriétés physiques tout comme les propriétés mécaniques sont fonctions de la direction de mesure.

Effet de la température Nous avons vu que la mobilité des électrons est fonction de la vitesse de dérive et que cette dernière est influencée par les multiples collisions. Dans un cristal parfait à zéro degré Kelvin, il existe des directions selon lesquelles un électron peut se déplacer sans entrer en collision avec les atomes. Lorsqu’on augmente la température d’un solide, il se produit une agitation thermique qui perturbe cet ordre. Les atomes vibrant autour d’une position d’équilibre réduisent alors le libre parcours moyen et la mobilité de l’électron libre et augmentent la résistivité électrique du matériau.

La présence de défauts et d'impuretés contribue aussi à la diminution de la mobilité des électrons et de la conductibilité. Ainsi nous avons: Où d est l’augmentation de la résistivité associée aux défauts, b est le coefficient de variation de la résistivité due aux défauts et x est la fraction atomique d'impuretés présentes. La résistivité résultante est donnée par:

La présence d'irrégularité dans la maille est ce qui explique la résistivité plus élevée des alliages par rapport aux métaux. Tant que la teneur d’élément d’alliage est faible, soit inférieure à 0,1%, le gain de résistivité est assimilable à celui apporté par des défauts ou impuretés.

En absence d’agitation thermique, soit à des températures de l’ordre du zéro absolu, certains cristaux se comportent comme des supraconducteurs dû au fait qu’il n’y a aucune résistance au libre passage d’un électron et ce dernier peut alors circuler sans aucune collision. Cependant, certains matériaux démontrent une supraconductivité à un température quelque peu supérieure au zéro absolu et ce même en contenant des défauts.

La conductibilité chez les matériaux ioniques est souvent réalisé par un déplacement de l’ion au complet puisque la largeur de la bande interdite est trop élevée pour permettre à un électron de passer à la bande de conduction. La mobilité des ions est donnée par l’équation suivante: où D est la constante de diffusion, Z est le nombre d ’électrons perdus ou acceptés, e est la charge d’un électron, k est la constante de Boltzmann (8,63E-5 eV/K) et T est la température absolue. La conductibilité est donnée par l ’équation suivante: Les lacunes et les impuretés augmentent la conductibilité des solides ioniques. Les lacunes sont nécessaires pour la diffusion et leur nombre augmente avec la température. Quant aux impuretés, elle peuvent aussi se diffusées à travers le matériaux et aident ainsi au transport du courant. Les matériaux ioniques restent en général de mauvais conducteurs.

Influence de la température et des impuretés sur la résistivité des matériaux Effet de la température Liaisons métalliques Liaisons ioniques r T r effet moins marqué que pour les métaux T Effet des impuretés Liaisons ioniques métal avec défauts r r pures métal pur avec impuretés T T

Piézoélectricité Pour certains cristaux, le centre de gravité des charges + et - ne coïncident plus lorsqu’on les déforme selon certaines orientations cristallographiques... Il résulte une différence de potentiel électrique aux faces opposées du cristal... Phénomène réversible... Vidéo 9.25

POLARISATION Vidéo 9.18

Conduction électrique dans certains matériaux utilisé en génie civil Beaucoup de matériaux utilisés en génie civil sont naturellement non conducteurs (béton, bois, roche, etc.) à cause de leur squelette solide très résistif. Toutefois, ces matériaux sont relativement poreux. L’eau contenue dans les pores n’est généralement pas pure mais contient des ions en solution (donc conducteurs) et joue le rôle d’électrolyte. C’est donc à travers le réseau de pores que circule le courant électrique.

Conduction électrique dans certains matériaux utilisé en génie civil Les facteurs influençant la résistivité électrique sont donc: la teneur en eau du matériau La porosité du matériau (diamètre des pores, connectivité, tortuosité) La concentration ionique de l’eau interstitielle

Applications en génie civil corrosion des armature d’une dalle de pont Différence de propriété électrique (conductivité) Applications en génie civil 3 6 5 5a 7 corrosion des armature d’une dalle de pont

Exemple de mesure de résistivité

On peut aussi détecter et localiser les fuites d’eau dans un barrage en terre grâce à la mesure de la résistivité électrique À ces endroits, on mesurera une baisse de la résistivité électrique…

Plan Les propriétés électriques et magnétiques des matériaux Section 9.3 Plan Magnétisation et perméabilité magnétique Induction magnétique Boucle d’hystérésis Applications en génie civil

Propriétés magnétiques Une magnétisation se produit lorsque des dipôles magnétiques permanents ou induits sont orientés suite à une interaction entre un matériau magnétique et un champ magnétique. Chaque électron d’un atome possède deux moments magnétiques ( force du champ magnétique associée aux électrons): un premier provenant du mouvement de l’électron autour du noyau (orbitale) et un deuxième relié à la rotation de l’électron sur lui même (spin). Ce moment, appelé magnéton de Bohr est donné par la relation suivante: où h est la constante de Plank (6,63x10-34J·s)

Pour qu’un électron contribue au moment magnétique, il doit occuper un orbitale dont la couche n’est pas complète. Basé sur ce raisonnement, on serait porté à croire que tous les éléments ayant un numéro atomique impaire possède un moment magnétique. Ceci n’est cependant pas le cas puisque les électrons de valence de chaque atome interagissent donnant un moment magnétique moyen nul.

Toutefois, certains éléments, comme les métaux de transition, possèdent un ou plusieurs orbitales internes non remplis. Il en résulte donc un moment magnétique permanent.

Analogie entre la conductibilité électrique et la perméabilité magnétique

Lorsqu’un champ magnétique est appliqué dans le vide, des lignes de flux magnétique sont induites. Le nombre de lignes engendrées est caractérisée par l’induction magnétique B. où 0 est la perméabilité magnétique du vide. Lorsqu’un matériau est soumis à un champ magnétique l’induction est déterminée par la façon par laquelle les dipôles induits ou permanents interagissent avec le champ. où  est la perméabilité magnétique du matériau. Si le moment magnétique interne renforce le champ magnétique alors 0, et un plus grand nombre de lignes de flux apparaît conduisant à un champ magnétique amplifié. Si par contre le moment magnétique interne s’oppose au champ, <  0. La perméabilité magnétique relative est donné par l’équation suivante:

L’induction magnétique à l’intérieur d ’un matériau est donnée par la somme du champ extérieur et du moment magnétique: où M est la magnétisation du matériau. Pour de nombreux matériaux, M est relié à H par la susceptibilité magnétique: On regroupe les substances en trois classes: - les diamagnétiques (r  1) - les paramagnétiques (r  1) - les ferromagnétiques (r  1)

Diamagnétisme Le diamagnétisme est rencontré surtout chez les éléments ayant des spins appariés. Sous l’action d’un champ magnétique extérieur, les orbites électroniques sont modifiées de telle sorte à ce que le champ magnétique intérieur s’oppose aux variations du champ extérieur. Une fois le champ magnétique extérieur retiré, les orbites électroniques retournent à leur état initial.Le diamagnétisme est un phénomène de faible intensité. La composante diamagnétique de la susceptibilité est indépendante de la température. Exemples Gaz inertes, diamant, cuivre, or, argent, supraconducteurs de type I

Paramagnétisme Le paramagnétisme est rencontré surtout chez les éléments ayant des électrons non couplés. Sous l’action d’un champ magnétique extérieur, les moments magnétiques internes tendent à s’orienter suivant la direction du champ ce qui augmente légèrement la valeur du champ magnétique appliqué. Le paramagnétisme est un phénomène de faible intensité. La susceptibilité des matériaux paramagnétiques dépend de la température. Exemples Aluminium, titanium, alliages de cuivre, oxygène

Ferromagnétisme Le ferromagnétisme est rencontré chez les éléments dont les orbitales d et f ne sont pas complètement remplies et dont l ’énergie d ’échange est positive. Les dipôles permanents non-couplé s ’alignent facilement avec le champ magnétique extérieur. Ces matériaux présentent une magnétisation spontanée et une susceptibilité magnétique très élevée. Le ferromagnétisme est un phénomène de forte intensité. Exemples Fer, cobalt, nickel, certains alliages de cuivre

Antiferromagnétisme Les moments magnétiques des dipôles voisins s’enligne dans une direction opposée les uns aux autres suite à l’application d’un champ électrique. La magnétisation résultante est nulle. Exemples: Manganèse, certains oxydes et composés de manganèse

Ferrimagnétisme L’orientation des moments magnétiques est la même que celle des matériaux antiferro-magnétiques toutefois l’intensité des moments magnétique de chaque type d’atomes ou d ’ions n’est pas de la même grandeur. La résultante des moments magnétiques est non nulle. Les ferrimagnétiques présentent une magnétisation spontanée. Exemples: ferrite, certains oxydes

origine du magnétisme induit

ferromagnétisme Vidéo 9.35

ferromagnétisme Bs = induction magnétique à saturation Br = induction magnétique rémanente Hc = champ magnétique coercitif; champ nécessaire pour démagnétiser le matériau Aire de la boucle = énergie dépensée sous forme de chaleur pour déplacer les parois de Bloch

ferromagnétisme Influence de la température Effet de l’orientation cristallographique

Différence de propriété magnétique Applications en génie civil On peut détecter les matériaux ferromagnétiques (fer, acier, etc…) en induisant un champs magnétique externe et en mesurant la réponse (magnétométrie). On utilise cette technique pour la détection de conduites ou de réservoirs métalliques enfouis, la localisation des barres d’armature dans le béton, etc…