Aspects sociologiques du tabagisme René PATESSON Professeur à l’ULB Directeur du Centre de Psychosociologie de l’Opinion Tél: + 32 475 80 39 56 Courriel : rpatess@ulb.ac.be Rapport disponible sur : http://www.ulb.ac.be/soco/creatic CPSO - Centre de Psychosociologie de l’Opinion
Aspects sociologiques Partie 1 Aspects sociologiques du tabagisme examinés au travers d’enquêtes Partie 2 Examen de quelques processus psychosociaux mis en jeu dans le tabagisme
Aspects sociologiques du tabagisme : domaines, utilité des enquêtes Champs couverts Différences comportements, attitudes selon des groupes sociaux (niveau descriptif) Âge Sexe Groupes de vie Styles de vie Niveau socio-économique Niveau socio-démographique (zone d’habitat,…) …. Utilité Bilan, état des lieux Compréhension de phénomènes et interprétation des différences observées entre groupes menant à des actions éventuelles ciblées sur chacun d’eux Faut-il agir sur les jeunes, à partir de quel âge ? Les femmes enceintes sont-elles un groupe qui demande des actions ciblées,… ? Mesure d’évolutions du tabagisme dans des groupes déterminés Évaluation et validation de mesures adoptées, de politiques menées (d’interdiction, de prévention,…) Explicatif : explication des mécanismes du tabagisme par des concepts, processus, théories sociales ou psychosociales (ce dont se servent aussi les cigarettiers pour engendrer, favoriser ou entretenir le tabagisme).
Aspects sociologiques du tabagisme : méthodes des enquêtes Méthode principale : enquêtes, le plus souvent quantitatives mais aussi qualitatives Principe : Interview d’un échantillon « représentatif » dans une population cible Produit des chiffres, des statistiques (nombreuses, parfois rébarbatives, pas toujours faciles à interpréter et / ou à comparer) Moyen principal : enquêtes par questionnaires Principaux types et limites Face-à-face moyens mobilisés importants, coût élevé, bonne fiabilité par échantillonnage représentatif, possibilité d’observation du contexte Téléphonique moyens mobilisés moins importants, coût moyen, fiabilité moyenne - pas possibilité de s’assurer par observation du contexte de la validité des réponses, détenteurs répertoriés de téléphones (GSM !) Auto-administré enquêtes le plus souvent collectives dans des écoles, institutions, entreprises, …. Moyens mobilisés peu importants, fiabilité moyenne à faible (effets collectifs), problèmes de représentativité (ex : non scolarisés, absents, sans emploi, non socialisés (prisons, …) Problème : comparabilité des résultats d’études différentes (pays, moments, …) compte tenu de la diversité des techniques utilisées Ex : normalisation type OMS mais discutables (auto-administré avec ou sans présence d’un enquêteur).
Aspects sociologiques du tabagisme : enquêtes - sources Enquête santé Nationales (Belgique <Enquête santé>, France <Baromètre santé>, Canada et d’autres…) Périodiques pour cerner les évolutions : Belgique tous les 4 ans, méthode : questionnaire auto-administré envoyé à domicile mais enquêteur en cas de besoin ou délai à répondre. Investigue problèmes de santé (plaintes somatiques et psychosomatiques, comportements, moyens, consommation de substances licites (tabac, alcool) et illicites, styles de vie, critères socio-démographiques socio-économiques,…) Sont un outil nécessaire pour guider les politiques de santé publique Autres enquêtes OMS (supra nationales) Autres secteurs publics Milieux médicaux Scientifiques (recherche spécifique) Privées (industrie du tabac) …. Problèmes : Comparabilité Fiabilité des résultats Corrélations mais aussi difficultés d’aborder des relations tentantes de cause à effet (sondage photographique vs cohorte) : ex. relation avec le stress, détente,… ETUDE TPRF les fumeurs sont significativement + stressés que les non-fumeurs.
Aspects sociologiques du tabagisme Examen de différences selon divers critères principalement Variables indépendantes Âge, en particulier chez les jeunes Sexe Niveau socio-économique (ressources disponibles) Niveau socio-culturel (éducation, formation, information, …) Antécédents de santé Structure familiale et comportements familiaux … Variables dépendantes Prévalence Consommation, quantité, modes de consommation, … Evolution de la consommation Opinions Attitudes
Examens d’aspects sociologiques à partir de résultats d’enquêtes sur le tabagisme Diversité - voire disparité - des résultats Problèmes d’interprétation Comparabilité
Résultats : prévalence dans la population générale En 2000 (Baromètre santé), en France un tiers des individus de 12 à 75 ans déclarent fumer. 36,7 % pour les jeunes de 12 à 25 ans 32,2 % chez les 26-75 ans Enquête Drogue 2000 (ULB), en Belgique : 39,3% de fumeurs entre 15 et 55 ans. En 2004 (Enquête santé), en Belgique on compte 27,6 % de fumeurs chez les plus de 15 ans (dont 24 % de fumeurs quotidiens et 4% de fumeurs occasionnels).
Résultats : évolution de la prévalence dans la population générale par les indicateurs des enquêtes Enseignement des enquêtes : on y chercherait les effets des mesures « sanitaires » adoptées : vente aux jeunes, interdictions de fumer, etc. Constat : Malgré un ensemble de mesures prises pour lutter contre le tabagisme, il ne diminuerait pas significativement (entre 1997 et 2004). Le tabagisme resterait-il donc problématique ? « Enquête santé » : On commence à fumer en moyenne à partir de 17 ans, les garçons fument plus tôt (vers 16 ans) que les filles (vers 18 ans). Sociologiquement rassurant mais … semble néanmoins en contradiction avec certaines observations quotidiennes
Le tabagisme chez les jeunes Questions auxquelles on cherche généralement à répondre Plus ou moins de jeunes fument-ils que précédemment ? A quel âge commence-t-on à fumer (en sachant que les risques sont d’autant plus importants que l’on commence plus tôt). Réponses à partir des données des enquêtes
À quel âge commence-t-on à fumer ? Réponses : problèmes d’interprétation lié aux caractéristiques de l’échantillon Enquête Santé 2004 : partie tabagisme Population + de 15 ans N = 9105 Fumeurs : 27,6% dont femmes 23,0% / hommes 32,5% Âge du début du tabagisme 17,7 ans en 2001 à 17,3 ans en 2004 Conclusion : la moyenne d’âge au début du tabagisme a quelque peu diminué depuis la dernière enquête (effet significatif). Par ailleurs les hommes commencent à fumer à un âge plus jeune que les femmes (16 ans et 18 ans respectivement). Laisse entendre que l’âge moyen du début du tabagisme serait donc de 17,3 ans ce qui serait apparemment rassurant, même si on fume plus jeune, et à partir de ces chiffres il semblerait que ce ne seraient pas les tout jeunes qui seraient particulièrement concernés. Question : quel usage de ces résultats : Connaître l’âge moyen du début du tabagisme dans une population donnée pour prendre des mesures appropriées au groupe cible (les jeunes qui commencent) et appropriées à un moment «t » dans le temps.
À quel âge commence-t-on à fumer ? Enquête Bien-être 2003 Population jeunes de 10 à 18 ans Échantillonnage : 100 communes parmi 547 / 100.000 familles contactées / 2000 sélectionnées - enquêtes en face à face au domicile N = 2009 jeunes dont 48,5% garçons et 51,5% filles 528 fumeurs soit une prévalence totale de 26,3% Dont une prévalence de 26,4% garçons et 26,4% filles Ouvre la voie à des hypothèses reliant le tabagisme à d’autres facteurs que ceux relevant de la différentiation sociologique fille/garçon Âge moyen du début du tabagisme dans l’échantillon : Question : à quel âge avez-vous commencé à fumer régulièrement ? Filles : 13,5 ans Garçons : 13,3 ans Total : 13,4 ans ( >< Enquête Santé : 17,3 ans) L’enquête Bien-être 2003 se trompe-t-elle? Faire de la prévention ciblée sur un public de 13 ou 17 ans, ce n’est pas la même chose. L’enquête Bien-être montre-t-elle que le problème est plus critique que le laisse supposer l’enquête Santé. Et demanderait donc des mesures d’une autre nature que celles que l’on prendrait en considérant l’âge moyen de 17,3 ans. Il est important de comprendre et d’expliquer l’origine de ces différences (biais ?), surtout dans une perspective d’homogénéisation des mesures et de comparabilité, notamment internationales.
À quel âge commence-t-on à fumer ? Biais : Enquête santé 2004 (et les autres) : on calcule des âges moyens de début du tabagisme sur l’ensemble d’une population dont on mélange les âges. On pose la question de l’âge de début du tabagisme à des personnes âgées, qui ont commencé à fumer il y a longtemps - à des moments où l’âge moyen des débutants était lui-même plus élevé et dont certains ne fument plus actuellement. Ce comportement « passé » et « dépassé » est amalgamé à l’évaluation de la situation actuelle. La bonne question sociologique et opérationnelle en matière de santé à laquelle il faut répondre est : À un moment « t » dans le temps y a t-il plus ou moins de jeunes qui commencent à fumer qu’au moment t-1 ? Ce n’est donc pas l’âge moyen « HISTORIQUE » de début du tabagisme dans une population globale donnée qui donne la bonne réponse mais l’âge moyen de la proportion de jeunes qui ont commencé à un moment DÉTERMINÉ dans le temps (par exemple dans l’année) comparativement à la moyenne de ceux qui ont commencé dans la période IMMÉDIATEMENT précède. Réexaminons les résultats des deux enquêtes selon cette perspective.
À quel âge commence-t-on à fumer ? …..et pourtant il y a des indices Prévalence actuelle par groupe d’âge et âge moyen du début du tabagisme (Enquête Santé 2004) Résultat : la prévalence est moins élevée chez les jeunes (15-24 ans), l’âge moyen de début du tabagisme DIMINUE fortement depuis 1948, également, ce qui pourrait laisser entendre un accroissement potentiel des risques au cours des années. Cela semble rejoindre les intuitions / observations médicales Classe d’âge Prévalence Âge moyen de début Ramené à l’année / période 15-24 ans 26,5% 15,4 ans 2004 > 1995 25-34 ans 33,7% 16,9 ans 1996 > 1990 35-44 ans 34,1% 17,2 ans 1986 > 1977 45-54 ans 17,3 ans 1976 > 1967 55-64 ans 22,3% 19,0 ans 1968 > 1959 65-74 ans 16,4% 19,9 ans 1959 > 1949 > 75 ans 2,8% < 1948 Total 27,6%
À quel âge commence-t-on à fumer ? Indices inquiétants Prévalence actuelle par âge et âge moyen du début du tabagisme (Enquête Bien-être jeunes 2003) En 2003, chez les jeunes de 18 ans, la prévalence était de 35% avec un âge moyen de début du tabagisme régulier (chez ces fumeurs) à 13,7 ans (// >< 17,3 ans de l’Enquête Santé 2004) Âge au moment de l’enquête Prévalence Âge moyen de début du tabagisme 13 ans 2,2 % 10,4 ans 14 ans 4,6 % 11,6 ans 15 ans 14,1% 12,5 ans 16 ans 18,0% 12,9 ans 17 ans 25,5% 13,2 ans 18 ans 35,0% 13,7 ans
À quel âge commence-t-on à fumer ? Autres indicateurs significatifs Âge de la première cigarette (chez les fumeurs réguliers)
À quel âge commence-t-on à fumer ? Première cigarette Fréquences cumulées 1/3 des jeunes fumeurs ont fumé leur première cigarette à 12 ans (et avant), plus de la moitié à 13 ans, les 3/4 à 14 ans. La période 12-14 ans semble dont être critique pour le début du tabagisme chez les jeunes. Il n’y a pas de différences entre garçons et filles.
(différence des moyennes : t sign. =.05) Question en forme de conclusion : combien de jeunes se sont-ils mis à fumer en 2003 ? Résultat enquête Bien-être chez les jeunes 2003. Analyse à un instant « t » 6,9% des jeunes de 10 à 18 ans se sont mis à fumer régulièrement en 2003 à un âge moyen de 14,8 ans (n=138) (en plus de ceux qui fumaient déjà depuis un certain temps) Dont 7,1% des garçons de 10 à 18 ans à un âge moyen de 15,1 ans (n=70) Et 6,6% des filles de 10 à 18 ans à un âge moyen de 14,6 ans (N=68) (différence des moyennes : t sign. =.05) Donc si on veut connaître l’état du tabagisme des jeunes et prendre des mesures adaptées à la situation actuelle chez les jeunes il ne faut pas considérer, mêler ou se baser sur les pratiques antérieures des personnes adultes ou âgées - par exemple qui ont commencé à 20 ans il y a 40 ans - mais bien sur ce qui se passe aujourd’hui chez les jeunes. On a également répondu par là à l’autre question sociologique : les filles fument plus tôt que les garçons en 2003 ( à mettre en correspondance avec les valeurs de l’enquête Santé 2004 : 16 ans chez les garçons, 18 ans chez les filles - chiffres entachés par une prévalence moindre chez les femmes avant 1970 et ayant aussi répondu à la question)
Aspects sociologiques : résultats - structure de la famille Analyse selon caractéristiques de la famille : Structure de la famille, effet du père et garde alternée La prévalence est deux fois plus importante chez les jeunes de 10 à 18 ans (19,4% vs 8,6%) qui vivent en famille monoparentale que chez ceux qui vivent avec leurs deux parents. Lorsque le jeune vit chez son père (lui même seul), la prévalence est quatre fois plus importante (8,6% vs 36,0%). Rôle protecteur ou préventeur du noyau familial complet ou de l’unité familiale (père + mère) Importance d’action ciblées sur les jeunes en famille monoparentale surtout de type « paternelle » La prévalence est également significativement plus importante chez les jeunes qui ne vivent pas dans une structure familiale unique et stable de type monoparentale / biparentale (garde alternée). Problématique de la confrontation périodique à des systèmes éducatifs différents (même légèrement).
Aspects sociologiques : effets des parents fumeurs Analyse selon tabagisme familial : On observe un effet parent »fumeur » sur la prévalence chez le jeune : En général : plus de jeunes fumeurs ont des parents (l’un ou l’autre ) fumeur (un des deux 11,4% vs 8,4%) Si les deux parents fument, l’effet est encore plus important (doublement (8,4 % > 18,7%) Résultat important : La mère, si elle fume, semble jouer un rôle plus important que le père (la prévalence double : 8,6% si la mère ne fume pas, 16,8% si la mère fume / 9,2% si le père ne fume pas, 13,3% si le père fume seul dans le ménage). Rôle culturel et privilégié de la mère sur les soins et développement la santé de l’enfant. Le fait que la mère fume modifierait la perception chez l’enfant des facteurs ayant un impact sur la santé (par imitation, par appropriation, …) On constate égalemenrt un effet significatif entre le niveau de tabagisme du jeune (évalué sur la base du nombre de cigarettes fumées) et celui de ses parents, en particulier celui du père.
Aspects sociologiques : attitudes des parents (fumeurs) La tendance majoritaire des parents est d’interdire à leurs enfants de fumer (attitude majoritaire des parents : 55,5% - parents des jeunes fumeurs ou non). Lorsque les parents fument, et notamment les deux, ils sont moins stricts (44,8%). Les parents dont les jeunes fument, seraient beaucoup moins stricts (22,1% vs 59,4 lorsque le jeune ne fume pas). Politique du fait accompli. Près de 3/10 laissent le choix à leur enfant. Plus de parents qui fument laissent le choix à leur enfant. Lorsqu’ils laissent le choix, plus de jeunes fumeraient. Le laxisme, le libre choix (avec responsabilisation de l’enfant), la permissivité auraient des effets défavorables (46,6% de jeunes fumeurs ont des parents permissifs vs 26,7% ayant des parents non permissifs). Le tabagisme chez le jeune (dans notre société) ne serait donc pas (ou plus) une réaction comportementale d’opposition à des parents autoritaires.
Aspects sociologiques : dépendance du jeune Environ 35% des jeunes fumeurs entre 12 et 18 ans montrent des signes explicites et sévères de dépendance (Fagerström > 5). 2/3 des jeunes fumeurs de 18 ans et moins ont déjà voulu arrêter de fumer. ce qui dénote une certaine prise de conscience mais renforce aussi le degré de dépendance certain. Les mêmes disent avoir échoué ce qui conforte l’idée que ce sous-groupe (2/3 des fumeurs) présente déjà des signes de dépendance notables. Cette tendance à vouloir arrêter est directement liée à la durée du tabagisme. Le pli du mécanisme « arrêt »/« redémarrage » semble néanmoins s’installer très tôt chez les jeunes fumeurs. Les raisons qui feraient arrêter de fumer sont dans l’ordre : o Le prix des cigarettes qui augmente (45,7%) o La personne qu’on aime le demande (43,3%) o La maladie ou le décès d’un proche (38,0%) o Protéger sa santé (37,0%) Ceux qui n’ont jamais essayé d’arrêter de fumer sont plus sensibles au prix des cigarettes et au décès d’un proche.
Initiation au tabagisme : le rôle de l’environnement, des pairs Etude de Killen & al. (1997) : 2 cohortes d’adolescents (m=15 ans) suivis pendant 3 et 4 ans. Facteurs étudiés : influence de l’environnement social, alcool, caractère (personnalité), symptomatologie de la dépression, désordres alimentaires, poids et taille. Facteur principal environnement social : les pairs qui fument constituent le facteur primordial déclenchant la première cigarette tant chez les garçons que chez les filles. Les filles : un peu plus sensibles au facteur social Les garçons : un peu plus sensibles aux symptômes de la dépression. Enquête Bien-être 2003 : si tu as déjà fumé (ou complètement une cigarette), qui te l’a proposée la première fois Dans 2/3 des cas, le jeune est entraîné par un ami. Mais dans plus d’1/5 des cas il agirait d’initiative Pas de différences significatives entre garçons et filles Total Garçon Fille Un copain, un ami 65,5 67,2 67,8 Personne 21,2 23,7 20,4 Un frère, une sœur, un autre jeune de ma famille 4,8 4,0 5,9 Je ne me le rappelle plus 2,6 2,0 3,3 Mes parents (ou l’un d’eux) 1,7 2,4 1,5 Un autre adulte 0,7 0,4 Autre : …… 0,6
Le rôle de l’école : permissivité et exemple des professeurs L’étude montre que dans les écoles plus permissives le pourcentage de fumeurs est significativement plus important que dans les écoles qui se montrent plus strictes à cet égard. L’école que tu fréquentes autorise-t-elle les élèves à fumer L’étude montre la valeur d’exemple des professeurs (associé aussi au fait que l’école autorise ou non à fumer). Les professeurs fument-ils en présence des élèves (classe, cours de récréation)? Total Fumeur actuellement Non fumeur actuellement Oui 21,9 51,0 18,5 Non 74,2 46,6 77,4 Ne sait pas / sans réponse 3,9 2,4 4,0 Total Fumeur actuellement Non fumeur actuellement Oui 19,8 30,8 18,5 Non 76,3 67,3 77,3 Ne sait pas / sans réponse 3,9 1,9 4,2
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