Diderot, Œuvres esthétiques, Paris, Garnier, 1968, p. 439

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Transcription de la présentation:

Diderot, Œuvres esthétiques, Paris, Garnier, 1968, p. 439 Si j’ai quelques notions suivies de la peinture et de la sculpture, c’est à vous, mon ami que je les dois ; j’aurais suivi au Salon la foule des oisifs ; j’aurais accordé comme eux un coup d’œil superficiel et distrait aux productions de nos artistes ; d’un mot j’aurais jeté dans le feu un morceau précieux… C’est la tâche que vous m’avez proposée qui a fixé mes yeux sur la toile et qui m’a fait tourner autour du marbre. J’ai donné le temps à l’impression d’arriver et d’entrer. J’ai ouvert mon âme aux effets, je m’en suis laissé pénétrer…J’ai connu la magie de la lumière et des ombres. J’ai connu la couleur ; j’ai acquis le sentiment de la chair. Seul, j’ai médité ce que j’ai vu et entendu ; et ces termes de l’art, unité, variété, contraste, symétrie, ordonnance, composition, caractères, expression, si familiers dans ma bouche, si vagues dans mon esprit, se sont fixés.

Michel Van Loo, Diderot

Fragonard, Diderot (vers 1770)

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) Sa douleur est profonde ; elle est à son malheur, elle y est tout entière... On s’approcherait de cette main pour la baiser, si on ne respectait cette enfant et sa douleur. on se surprend conversant avec cette enfant […] je me souviens de lui avoir dit à différentes reprises. “ - Et mon oiseau - ” ; “ -Et ma mère ?- ” ; “ Continuerai-je ? […] Vous le voulez ?… Eh bien, votre bonne mère… ” “ (Ah !mon ami, qu’elle était belle ! ah ! si vous l’aviez vue sourire et pleurer !) Je continuai. “ Eh bien, votre oiseau ! … ”

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) parlez-moi vrai ; est-ce la mort de cet oiseau qui vous retire si fortement et si tristement en vous-même ? il vous aimait, il vous le jurait… Ce matin-là, par malheur votre mère était absente. Il vint ; vous étiez seule… Votre mère ne revenait toujours point. Ce n’est pas votre faute ; c’est la faute de votre mère… Quand on s’oublie soi-même, se souvient-on de son oiseau ? Combien il se leva et se rassit de fois ! combien il vous dit, redit adieu sans s’en aller ! combien de fois il sortit et rentra !

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) Elle vous trouva rêveuse, comme vous l’étiez tout à l’heure. On l’est toujours comme cela. Votre mère vous parlait, et vous n’entendiez pas ce qu’elle vous disait… Cependant votre serin avait beau chanter, vous avertir, vous appeler, battre des ailes, se plaindre de votre oubli, vous ne le voyiez point, vous ne l’entendiez point : vous étiez à d’autres pensées. Son eau ni sa graine ne furent point renouvelées ; et ce matin l’oiseau n’était plus… Cet oiseau, c’est lui qui vous l’avait donné : eh bien, il en retrouvera un autre aussi beau…

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) Et si la mort de cet oiseau n’était que le présage !.. Que ferais-je ? que deviendrais-je ? S’il était ingrat… Mais, mon ami ne riez-vous pas, vous, d’entendre un grave personnage s’amuser à consoler un enfant en peinture de la perte de son oiseau,

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) Mais, mon ami ne riez-vous pas, vous, d’entendre un grave personnage s’amuser à consoler un enfant en peinture de la perte de son oiseau, de la perte de tout ce qu’il vous plaira. […] voyez qu’elle est belle ! qu’elle est intéressante ! […] il ne me déplairait pas trop d’être la cause de sa peine.

Greuze, Une jeune fille qui a cassé son miroir (Salon de 1763) Le sujet de ce petit poème est si fin, que beaucoup de personnes ne l’ont pas entendu ; ils ont cru que cette jeune fille ne pleurait que son serin. Il a placé devant une glace fêlée une grande fille en satin blanc, pénétrée d’une profonde mélancolie. Ne pensez-vous pas qu’il y aurait autant de bêtise à attribuer les pleurs de la jeune fille de ce Salon à la perte d’un oiseau, que la mélancolie de la jeune fille du Salon précédent à son miroir cassé ?

Greuze, Une jeune fille qui pleure son oiseau mort (Salon de 1765) vous l’avez entendue, elle en convient ; et son affliction le dit de reste. Sa tête est de quinze à seize ans, et son bras et sa main de dix-huit à dix-neuf. […] la tête a été prise d’après un modèle, et la main d’après un autre.

Greuze, Le baiser envoyé (1765) Il est impossible de vous peindre toute la volupté de cette figure. Ses yeux, ses paupières en sont chargés ! […] Elle est ivre ; elle n’y est plus ; elle ne sait plus ce qu’elle fait ; ni moi, presque ce que j’écris.

Antoine Coypel, cité par Fried, I, p. 75 Aristote dit que la tragédie est une imitation d’une action, et par conséquent elle est principalement une imitation de personnes qui agissent. Ce que le philosophe dit de la tragédie convient également à la peinture, qui doit par l’action et par les gestes exprimer tout ce qui est du sujet qu’elle représente

Diderot, Salon de 1767 On le voit de face ; il a la tête nue ; son toupet gris, avec sa mignardise, lui donne l’air d’une vieille coquette qui fait encore l’aimable ; la position d’un secrétaire d’État et non d’un philosophe. […] C’est cette folle de madame Van Loo qui venait jaser avec lui, tandis qu’on le peignait, qui lui a donné cet air-là, et qui a tout gâté. […] il fallait le laisser seul, et l’abandonner à sa rêverie. Alors sa bouche se serait entr’ouverte, ses regards distraits se seraient portés au loin, le travail de sa tête, fortement occupée, se serait peint sur son visage ; et Michel eût fait une belle chose.

Fragonard (vers 1770)

Jean-Baptiste Le Prince C’est un vieillard qui a cessé de jouer de sa guitare pour entendre un jeune berger jouer de son chalumeau. Le vieillard est assis sous un arbre. Je le crois aveugle ; s’il ne l’est pas, je voudrois qu’il le fût. Il y a une jeune fille debout à côté de lui.[…] Le vieillard et la jeune fille écoutent à merveille. […] Cette composition va droit à l’âme. Je me trouve bien là. Je resterai appuyé contre cet arbre, entre ce vieillard et sa jeune fille, tant que le jeune garçon jouera.

Jean-Baptiste Le Prince

Vernet J’étais immobile, mes regards erraient sans s’arrêter sur aucun objet, mes bras tombaient à mes côtés, j’avais la bouche entr’ouverte. […] Je ne vous dirai point quelle fut la durée de mon enchantement ; l’immobilité des êtres, la solitude d’un lieu, son silence profond suspendent le temps

Joseph Vernet

Vernet

Fragonard, Le grand prêtre Corésus se sacrifie pour sauver Callirhoé (1765) Voilà le tableau de Fragonard […]. Dans la caverne, vous n’avez vu que les simulacres des êtres, et Fragonard, sur sa toile, ne vous en auroit montré non plus que les simulacres. C’est un beau rêve que vous avez fait ; c’est un beau rêve qu’il a peint. Quand on perd son tableau de vue pour un moment, on craint toujours que sa toile ne se replie comme la vôtre, et que ces fantômes intéressans et sublimes ne se soient évanouis comme ceux de la nuit.