Film et vidéo M. Joël Arsenault Printemps, 2013
Module 1: Introduction au cinéma
: une nouvelle forme dart à part entière
Lapparition du cinéma en France Tout commence en 1895, quand deux ingénieux bricoleurs, nommés Auguste et Louis Lumière, mettent au point leur cinématographe : un étrange appareil permettant d'enchaîner des images à une vitesse suffisante pour leur donner vie.
Cest le 28 décembre, au grand café du boulevard des Capucines à Paris, lors de la toute première projection, quun public paye pour visionner les premières images projetés.
Toujours est-il qu'en ce début d'hiver, les curieux qui s'aventurent à payer 1 franc, pour voir 10 films d'une minute environ chacun, sont rares et l'on ne compte pas plus de deux spectateurs par séance. Pourtant, dès le lendemain, sans qu'aucune publicité ne soit faite, à croire que le bouche à oreille a bien fonctionné, de plus en plus de monde, intrigué par cette petite révolution, se presse aux portes de la salle obscure improvisée.
Ainsi, au fur et à mesure que se déroulent les bobines de lArroseur arrosé, l'Arrivée d'un train en gare de la Ciotat ou la Sortie des usines Lumière, films qui ne durent guère plus de deux minutes, les yeux émerveillés assistent aux véritables prémices du grand écran.
Voici donc un clip des dix premiers films des frères Lumières : Q6s Q6s
Parmi le public, sans cesse plus nombreux chaque jour, le directeur du théâtre "Robert Houdin", Georges Méliès, souhaite acheter cette trouvaille qui l'a enthousiasmé; malheureusement pour lui, les deux frères pionniers refusent.
Il décide alors d'organiser, dans sa propre villa, le tout premier studio de cinéma, dans lequel, guidé par son imagination, il passe de longues heures à concevoir les différents truquages qu'il est possible de réaliser avec une caméra.
On a alors Méliès, qui met en scène des univers insolites, comme Vingt Mille lieues sous les mers ou le Voyage dans la lune. Il invente le ralenti, l'accéléré, le fondu, la surimpression et autres techniques intéressantes pour raconter des histoires.
Vingt mille lieues sous les mers : xs&feature=related xs&feature=related
Le voyage dans la lune : qS4 qS4
Les frères Lumière, quant à eux, sattachent à relater, par de brefs documentaires et reportages, latmosphère de cette fin de siècle. Ils utilisent le traveling, technique à faire bouger la caméra au rythme de la réalité. On simage donc que cest nous qui sommes là et qui voient ces événements.
Gratte-ciels à New York : hI hI
Mais en 1900, les frères Lumière, ayant renoncé à l'exploitation de leur invention, se retirent de l'affiche pour retourner à leur premier amour, la photographie.
Un autre monsieur, Charles Pathé, a pour ambition de faire découvrir le cinéma au grand public. Pour cela, il va réaliser et produire des films dont il tirera le plus grand nombre de copies possibles, afin de les projeter dans les fêtes foraines, ou festivals.
Un court métrage de George Pathé: 18Y
Ces courts métrages, au budget minimum, tel que les Méfaits de lalcoolisme, sont bouclés en un temps record, et ressemblent beaucoup, parfois, à des créations de Méliès.
Un de ces films, histoire dun crime, contient le premier flashback, ou retour-en arrière, dans un film. C8 C8
Mais le nouveau cinéaste et son compère tournent aussi, avec un zest de provocation, Passion puis Vie de Jésus, que le pape Pie X, condamnera.
Les débuts du cinéma américain… Aux États-Unis, les balbutiements du septième art sont plus mouvementés qu'en France. En effet, dès 1897, Edison intente plusieurs procès à tous ses concurrents dans le but d'être le seul à posséder le brevet d'un appareil dérivé du cinématographe, le kinétoscope, dont il se prétend le père.
Face à ces différentes attaques, le représentant de Lumière en Amérique se voit contraint de quitter clandestinement le pays à bord d'un transatlantique, et peu de temps après, l'invention des deux frères français est confisqué.
Durant ces événements, quelques aventuriers se lancent dans la production de films. En sappuyant sur une démarche identique à celle d'un businessman accompli, ils créent les Nickel Odéons, et en moins d'un an, parsèment le paysage américain de salles de projection au confort sommaire mais au tarif imbattable.
C'est grâce à ce projet d'envergure que le public découvre, dès 1902, de nombreuses copies des bandes Pathé importées de France, ainsi que plusieurs autres courts métrages.
Puis, en 1903, le premier western de l'histoire, The Great Train Robbery, du réalisateur Edwin S. Porter, prend dassaut les écrans. Film: plc plc
Mais le premier grand événement marquant du cinéma américain se déroule en 1914, lorsque David W. Griffith, inspiré par le roman de Dixon, The Clansman, termine Naissance d'une nation, dont le tournage, pour lequel il eut du mal à trouver des financements, dura plus de quatre mois.
Évoquant la vie d'une famille sudiste après la guerre de Sécession, le scénario prend, avec un racisme certain, partie pour le Sud, ce qui crée des émeutes, et amasse les foules dans les salles. Outre son incontestable réussite commerciale, ce film signe le début de l'hégémonie des mises en scène supérieures à 80 minutes, appelées aussi longs métrages.
Court extrait: R0A R0A Scène: zc zc
La guerre des brevets va s'achever qu'à la fin de l'année 1908, lorsquEdison décide d'accorder une totale liberté d'action aux dix plus puissantes maisons de production.
Les ambitieux fondateurs des Nickel Odéons choisissent alors de se tourner vers les producteurs indépendants, que l'on surnomme les hors-la-loi, pour alimenter en flots d'images vivantes leurs différentes salles.
Or, cette démarche ne plaît pas à tout le monde, et les représailles ne se font pas attendre : plusieurs grandes entreprises cinématographiques lancent des commandos chargés de saccager les studios des indépendants.
Face à ces actes de destruction, les hors-la-loi, qui n'ont plus d'autre choix que celui de fuir, sinstallent dans un petit village de Californie, à une heure de la frontière mexicaine, Los Angeles.
Là, les tournages sont encore rythmés par quelques péripéties, comme ce jour où, devant le studio d'un producteur indépendant, sont placés des cavaliers et un canon de la guerre de Sécession, afin de dissuader les vandales d'approcher.
Lessor dune nouvelle forme artisitique… Si aux États-Unis, on travail à seulement être capable de produire des films, en Europe cette forme dart évolue déjà, et on commence à vraiment travailler sur la psychologie du personnage et de lhistoire.
Sur les écrans scandinaves, l'actrice la plus célèbre à cette époque est Asta Nielsen, qui joua entre autres dans lAbîme, réalisé par Urban Gad en 1910, puis, deux ans plus tard, toujours sous la direction du même metteur en scène, elle apparaît dans la Danse de mort. Voici un extrait de Nielsen dans Hamlet, M M
Conclusion : Dès sa naissance, à la fin du 19 ième siècle, et jusqu'au début de la première guerre mondiale, le cinéma se développe principalement en Europe, où il est tout d'abord utilisé comme simple divertissement de fêtes foraines, et aux États-Unis, où son exploitation fait l'objet d'une lutte entre plusieurs maisons de production.
Mais, en quelques années, il gagne des lettres de noblesse, au point d'être, en particulier sur le vieux continent, considéré comme une des formes à part entière de la création artistique. Alors que les premiers studios américains voient le jour dans le village de Los Angeles, le cinéma européen ne cesse de se développer, sappuyant, entre autres au Danemark, en France et en Italie, sur la tradition nationale et la culture propre à chaque pays, afin dimposer son univers.