4/ Jean-Jacques Rousseau romancier IV/ Troisième période : 1760 à la Révolution 1/ Bernardin de Saint-Pierre 2/ Choderlos de Laclos 3/ Sade, Rétif de la Bretonne 4/ Denis Diderot romancier

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) 

Julie ou La Nouvelle Héloïse (1761, 1763 version corrigée) Emile (1762) Autres écrits : Discours sur les sciences et les arts  (1750) Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes (1754) Lettre à d’Alembert (fév.1758, à l’occasion du VIIe tome de l’Encyclopédie et de l’article « Genève » de celui-ci qui regrette le manque de théâtre à Genève), Confessions (rédigées entre 1761-1777, publiées en 1782 et 1789)

Julie ou La Nouvelle Héloïse Julie ou La Nouvelle Héloïse. Lettres de deux amants, habitants d’une petite ville aux pieds des Alpes. Recueillies par Jean-Jacques Rousseau Forme problématique pour un philosophe : « Il faut des spectacles dans les grandes villes, et des romans aux peuples corrompus » (préface) «Les romans sont peut-être la dernière instruction qu'il reste à donner à un peuple assez corrompu pour que toute autre lui soit inutile : je voudrais qu'alors la composition de ces sortes de livres ne fût permise qu'à des gens honnêtes, mais sensibles, dont le cœur se peignît dans leurs écrits» (II, lettre 21) 2e préface publiée à part, Julie ou Entretiens sur le roman : pas un roman mais un recueil de lettres. « Mon grand embarras était la honte de me démentir moi-même si nettement et si hautement » (Confessions)

structure régulière un nouveau type de composition : rêve pastoral, drame moral, soliloques lyriques, la narration épistolaire polyphonique personnages peu nombreux 6 parties : 1-3 progrès d’une passion naturelle mais interdite par la loi sociale : Julie d’Etange, fille d’un baron, ne peut pas aimer et épouser son précepteur, Saint-Preux; 4-6 : renoncement, le mariage de Julie avec M. de Wolmar, paix de cœur, conversion morale, une secrète apologie de la passion incompatible avec la paix familiale, avec la hiérarchie sociale, avec la sérénité de la vie morale

IV/ Troisième période : 1760 à la Révolution - Mis en parallèle avec le drame bourgeois, le roman devient un genre lié à une classe sociale - avant cette période, on n’a jamais lu autant Bibliothèque de campagne, Bibliothèque amusante, Lectures amusantes, Cabinet des fées, Bibliothèque universelles des romans… changement des générations l’anecdote émouvante envahit tous les genres

Jacques Henri Bernardin de Saint- Pierre (1737-1814) Paul et Virginie (1788), roman détaché du tome IV des Etudes de la nature, succès extraordinaire le roman exotique, le réalisme poétique, poème en prose « Quand du haut de la montagne je t’aperçois au fond de ce vallon, tu me parais au milieu des vergers comme un bouton de rose… »

Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos (1741-1803) Les liaisons dangereuses (1782) Merteuil et Valmont couple satanique Roman épistolaire polyphonique, la lettre - élément même de l’intrigue forme sentimentale du roman employée pour peindre une image terrible de la société

Sade (1740-1814) Infortunes de la vertu (1787) = la première version de Justine ou les malheur de la vertu (ouvrage achevé en 1788, publié en 1791), Aline et Valcour, ou le roman philosophique (achevé en 1788, publié en 1795) Les crimes de l’amour (1800), Idée sur les romans l’écrivain doit se faire voir, connaissance du cœur, rejet des procédés traditionnels, primat de l’imagination. Le sadisme, aller au bout dans les plaisirs, morale a- sociale, égoïste

Rétif de la Bretonne (1734-1806) Monsieur Nicolas, ou le cœur humain dévoilé (1796-1797) roman et autobiographie, Le Paysan perverti (1775), La Paysanne pervertie (1784), La vie de mon père (1779), La Femme infidèle (1786)… « Lorsque tu tiendras [ce livre], lecteur, je ne serai plus. Mais je vivrai cependant avec toi, par le mélange de mes pensées avec les tiennes : je remuerai encore ton âme et nous existerons ensemble » (Monsieur Nicolas)

Denis Diderot (1713-1784) romancier Les bijoux indiscrets (1747) roman libertin La Religieuse (écrite en 1760, revue en 1780, parue dans La Correspondance littéraire en 1778-1780, éditée en 1796) Jacques le fataliste (écrit entre 1771 et 1773, paru dans La Correspondance littéraire en 1778-1780, édité en 1796) Le Neveu de Rameau (écrit entre 1761 et 1772, connu en 1805 grâce à une traduction de Goethe, manuscrit autographe retrouvé et publié en 1891) Contes 1768-1774 (Ceci n’est pas un conte, Mme de la Carlière, Deux Amis de Bourbonne)

Eloge de Richardson (1762) - définition du réalisme Le Neveu de Rameau : dialogue Moi (Monsieur Philosophe) et Lui (Jean François Rameau) Diderot : créer la crédibilité, don de raconter, comprendre le paradoxe du genre romanesque : à la fois « véridique et menteur »

Jacques le fataliste – à la fois un récit de voyage, une réflexion philosophique, un recueil d’histoires, un texte qui se prend lui-même comme objet du questionnement. Les personnages : Jacques, le maître, le capitaine - héros absent, l’auteur, le lecteur, les personnages secondaires. « Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? » Réflexion sur l’écriture et sur la lecture