2 janvier 2012, et un hiver exceptionnellement clément jusque là. Nous sommes pour quelques jours à Argelès- sur-Mer, et décidons daller faire un petit tour jusquà Collioure et Port-Vendres. En route ! Ma première découverte, mon premier émerveillement, ce sont les vignes. Ne riez pas ! Oui, des vignes, on en voit beaucoup, partout en France. Mais ici les vignobles sont conquis sur la moindre des collines, sur la montagne, par paliers protégés par des murets, et ce, à perte de vue. Les photos ne peuvent rendre justice à lénorme travail que cela représente. Jimagine un orage, lorsque la terre, entraînée par des torrents deau, dégouline et déboule jusquaux fossés au bord de la route, et quil faut tout remonter. Javais toujours été émerveillée par le travail des paysans chinois dans leurs rizières, et je découvre que, en France…
A perte de vue, aussi haut que vont mes yeux, la vigne y est aussi ! Je suis médusée. Cest pour moi un spectacle tout nouveau, une révélation !
Oui, tellement médusée que jai oublié de noter le nom de ce charmant village ! Mais prenez le temps de regarder ces vignobles !
Nous voilà sur les hauteurs de Collioure, après de nombreux arrêts pour mieux admirer le paysage ainsi modelé par lhomme.
Une silhouette trapue domine la ville de Collioure : le Fort Saint Elme. La construction du Fort Saint Elme, de 1538 à 1552, comme celui de Salses a permis à Charles Quint de protéger le royaume d'Espagne (Castille et Aragon) et donc de se battre contre la France en Italie. Au milieu du XVIème siècle, Charles Quint fait édifier une redoute fortifiée entourant le donjon médiéval, qui ne résiste cependant pas à Turenne. Celui-ci prend le fort en 1642, après plusieurs semaines de siège et permet aux défenseurs de sortir "balles en bouche et bannières aux vents", c'est-à-dire avec les honneurs de la guerre. Après le rattachement de Collioure au Royaume de France par le traité des Pyrénées en 1659, Vauban inspecte le dispositif défensif de la région, et renforce l'ouvrage en faisant bâtir des casernements protégés par des douves.
Mais la richesse architecturale de Collioure est très importante, aussi bien dans le domaine militaire que dans le domaine religieux. Regardez ce château qui plonge littéralement dans la mer ! Cest le Château Royal. Le château de Collioure fut construit sur les restes de cons- tructions romaines à l'initiative des Rois de Majorque afin de servir de résidence d'été à la cour royale. Port marchand et place forte s'unissent dans les murailles du monument. Le château royal est indissociable de Collioure comme la ville ne peut être séparée de la mer. En 1642, les troupes de Louis XIII assiègent Collioure et le château hommes dont Turenne, d'Artagnan et les mousquetaires du roi investissent les collines qui dominent la ville tandis que la flotte française bloque le port. Privés d'eau par la destruction du puits, les Espagnols sont contraints de se rendre. En 1659, les Français annexent le Roussillon et le château passe définitivement sous domination française.
Léglise Notre-Dame des Anges domine le port de Collioure.
L'église Notre-Dame des Anges est de style gothique méridional à nef unique. Le dôme du clocher, si caracté- istique, n'a été rajouté qu'en 1810, soit relativement ré- cemment. Il faut dire que le clocher servait auparavant de fanal pour les marins désireux de rentrer au port. Le plan ci-contre montre la position avancée du clocher, ce qui fait mieux comprendre comment il pouvait servir de fanal !
A tous les poins stratégiques de la ville étaient disposés ces cadres – vides – pour permettre au touriste de faire des photos dun beau point de vue à travers ces cadres, et ainsi les photos étaient déjà encadrées ! Astucieuse idée, nest-ce pas ?
Vous le voyez, "notre" pigeon ? Lui aussi contemple la rade…
Partout, des rappels de loccupation guerrière et des lourdes batailles qui ont jalonné le passé de Collioure… Ici, la Torre dAvall !
Une vue de Collioure prise du Palais Royal…
Un dernier coup dœil au Palais Royal…
Un dernier adieu – que jespère provisoire – à la baie !
Et nous voici à Port-Vendres, une ville gaie, colorée, où même les églises arborent de chaudes couleurs ! Nous nous mettons en quête dun restaurant, car il est déjà tard.
Sur le bord de la mer, nous choisissons le France (oui, oui, rien que cela !) qui, lorsque nous sommes installées, dépose devant nous ces assiettes si joliment décorées.
Jai commandé, pour ma part, une paella aux fruits de mer… Et voilà ce qui ma été servi, pour moi toute seule ! Inutile de vous dire que jen ai laissé plus de la moitié…
Même sous menace dorage, Port-Vendres garde son aspect accueillant et bon enfant.
Mais le ciel nous offre un peu de bleu pendant que nous longeons la jetée.
Nous sommes entrées dans une boutique pour acheter… Devinez ? Non, pas des CD de jazz. Mais… des vins du pays. Il y avait une vendeuse adorable, un peu exubérante, vivante, attentionnée. Jai malheureusement oublié son prénom. Il y avait aussi ce tonneau, décoré par un artiste, enfant du pays. Et jai redécouvert le Banyuls, dont javais oublié le goût si particulier. Cétait un délice ! Evidemment, nous en avons ram- né ! Et si vous passez par ici, nous vous le ferons goûter !
Regardez cette merveille ! Un 2 janvier !
Mais il ne faut pas oublier que Collioure et Port- Vendres sont les haut-lieux du traitement de lanchois ! Nous avons donc sacrifié au rite, comme tout bon touriste, et acheté des boîtes danchois : anchois au sel, anchois à lhuile. Mais je ne puis rien vous en dire, nous navons pas encore goûté !
Retour… Je ne me lasse pas dadmirer ces vignobles, qui grimpent jusquau sommet de la colline !
Nous voilà rentrées, à la tombée de la nuit. Ce nétait quune "virée", et faire connaissance avec une région dont jignorais tout. Ne soyez pas déçus de navoir pas plus de photos, plus de détails, plus dhistorique. Il métait impossible daller dans les zones piétones de la ville… Un jour, nous y reviendrons…
Photos : Yvonne Texte : Jacky Musique : Musique occitane Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix