HUIS CLOS Jean Paul Sartre
Décor, lieu, situation de base Le décor: Une pièce avec des objets banals, mais insolites (=inattendus) et inquiétants - trois canapés, un coupe-papier, une statue en bronze. Rien dans la pièce n’est vrai, ni même vraisemblable. Tout est pourtant ordinaire. Il y a des objets qui ne servent à rien mais qui aparaissent en même temps bizarres et inquiétants.
L’impression de l’irréel, le caractère fantastique de la pièce réside surtout dans trois aspects: La situation de base: des morts vivants La prèsence des objets insolites,bizarres et inquiètants en même temps Le lieu énigmatique de l’enfer: - ”l’hôtel” qui a l’air d’un labyrinthe, angoissant, comique, inquiétant - le hasard de la sonnerie qui fonctionne mal - l’absence de fenêtres, de miroirs - la lumière toujours allumée - l’absence des instruments de torture (mais il y a la chaleur!) - les personnages n’ont pas de paupières
L’action/l’intrigue Plutôt absence d’action. Il ne s’y passe rien- à la première vue. Les jeux sont faits. Les personnages sont morts, ils ne peuvent pas modifier leur passé. Trois personnages enfermés dans une pièce – l’enfer- pour l’éternité. Ils n’ont rien à faire et ne peuvent rien faire. Il n’y a non plus de dénoument. L’idée même d’une fin est absurde dans le contexte de l’éternité. (Le dernier mot: ”Continuons!”) (Il s’agit aussi des personnages sans caractère dans le sens classique du mot.)
Le suspense Un ”procès” – à Huis Clos. Le drame à trois – l’impossible cohabitation du trio La piège est donc parfaite: c’est son fonctionnement qui crée l’intérêt dramatique. Les personnages sont toujours deux contre le troisième. Ils sont condamnés à être ensemble, à tourner en rond.
”l’enfer c’est les autres” Phrase clée de cette pièce, célèbre dans le monde entier. ”Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres.” Les autres – aussi en moi – les autres en soi – l’enfer c’est aussi moi-même
Le développement Les personnages sont forcés par les autres à se voir comme ils sont vraiment, à affronter la verité. Mais d’abord ils jouent à l’innocent. Ils se font des illusions sur eux-mêmes. Il y a quand même un développement chez les personnages – vers la vérité, aidé par les autres.
Les thèmes Le problème fondamental du rapport de l’individu à l’autrui La mauvaise foi – l’illusion qu’on se fait de soi-même La responsabilité de l’homme, le libre arbitre.
Messages La responsabilité. L’invitation au lecteur de ne pas se laisser réduire à un ”en-soi”, comme s’il était déjà mort, mais à décider de sa vie tant qu’il en a encore la capacité. Avertissement et appel à la liberté
Sources Profil 31, Profil d’une oeuvre: Huis Clos – Sartre (Hatier)