Les indicateurs de la performance macroéconomique École des HEC, décembre 1997.

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Transcription de la présentation:

Les indicateurs de la performance macroéconomique École des HEC, décembre 1997

Plusieurs indicateurs sont utilisés par les économistes afin de mesurer la performance globale dune économie. Trois de ces indicateurs sont particulièrement importants: Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) Le taux de chômage Le taux dinflation Ce cours schématique porte sur la mesure de ces trois indicateurs ainsi que sur les interactions qui existent entre eux.

Quest-ce que le PIB? On appelle Produit Intérieur Brut la valeur de tous les biens et services produits dans un pays au cours dune période de temps définie. Les biens et services dont il sagit doivent être acquis en vue dune utilisation finale. On distingue ces derniers des biens et services intermédiaires. Lélectricité que vous consommez à la maison constitue une utilisation finale. Le même électricité consommée par une imprimerie pour produire un journal constitue une utilisation intermédiaire. On ne linclut pas dans la mesure du PIB.

Comment mesure-t-on le PIB? Il existe trois façons équivantes (en principe) de mesurer le PIB: la méthode des dépenses, la méthode des revenus des facteurs et la méthode des valeurs ajoutées. De ces trois méthodes, seule la première retiendra notre attention. Nous avons vu avec le schéma des flux circulaires que la dépense globale est égale à la valeur globale de la production. La méthode des dépenses consiste donc à additionner toutes les dépenses encourues pour acquérir la production nationale. Les grandes catégories de dépenses sont la consommation (C), les dépenses dinvestissement (I), les achats publics de biens et services (G) et les achats effectués par les non-résidents, cest à dire les exportations (X). Des dépenses C, I et G précédentes, il faut soustraire celles qui ont servi à acquérir la production dun autre pays, cest à dire les importations (M). Ainsi: PIB = C + I + G + ( X - M )

PIB nominal vs PIB réel La valeur des dépenses C, I, G, X et M peut être calculée de deux manières soit que lon utilise les prix de lannée courante ou les prix dune année de référence. Dans le premier cas, on parle de PIB nominal (PIB en dollars courants). Dans le second cas, on parle de PIB réel (PIB en dollars constants). Puisque lon utilise les prix dune même année de référence peu importe lannée où on le calcule, le PIB réel, contrairement au PIB nominal, ne peut varier que si la moyenne des quantités produites varie. Le PIB nominal peut quant à lui varier tout autant en raison des changements de prix que des changements de quantités.

Exemple de calcul Supposons une économie ne produisant quun seul bien, le sirop dérable. Supposons quen 1990, ce pays a produit litres de sirop dérable vendus au prix de 5,00$ le litre. En 1990, le PIB est égal à: litres X 5,00$ le litre = $ de En considérant 1990 comme année de référence, il ny aurait pas de différence entre le PIB réel et le PIB nominal de 1990, le prix du sirop étant le même dans les deux cas. Voyons ce qui se passerait en 1991 si le prix avait augmenté de 5% et que la production avait aussi augmenté de 5%. En 1991: PIB nominal = (5 000 x 1,05) X (5,00 x 1,05) = ,50$ PIB réel = (5 000 x 1,05) X 5,00$ = ,00$ ($ de 1990) Par rapport à 1990, le PIB nominal a crû plus rapidement que le PIB réel, en raison de la hausse des prix, cest-à-dire en raison de linflation.

Le PIB réel est lindicateur fondamental de la macroéconomie. Cest en étudiant son évolution à travers le temps que lon distingue entre les périodes dexpansion et de récession. Voici lévolution des PIB réel et nominal au Canada, de 1986 à 1996:

On calcule le taux de croissance du PIB réel (ou son taux de variation en %) de la manière suivante: Taux de croissance réelle =(PIB réel) t - (PIB réel) t-1 (PIB réel) t-1 X 100 Par exemple, le PIB réel était de 624,2 milliards au 4 ième trimestre de 1996, comparé à 610,4 un an auparavant. Ainsi, le taux de coissance réelle de léconomie canadienne entre le 4 ième trimestre de 1995 et le 4 ième trimestre de 1996 sest établi à: 624, ,4 610,4 X 100 = 2,26%

Le PIB réel et les cycles économiques La croissance est rarement stable même si le PIB est sujet à une tendance à la hausse. Cete tendance à la hausse répond aux facteurs suivants: la croissance de la population active, linvestissement en capital humain et physique, linnovation technologique.

Lexpérience canadienne: PIB réel PIB tendanciel Récession Expansion

Les phases du cycle économique Comme on peut le constater sur le graphique précédent, il arrive que dans son évolution irrégulière, le PIB réel soit parfois au-dessus, parfois en- dessous de sa tendance. Cest en regardant où se situe le PIB réel par rapport à sa tendance que lon peut identifier les phases du cycle économique. Un cycle économique est constitué de changements à la hausse et à la baisse de lactivité économique. Il comporte les cinq phases suivantes: La contraction, le creux, la reprise, lexpansion, le sommet.

Les cinq phases du cycle économique PIB tendanciel Sommet Creux reprise Expansion Contraction

Quest-ce que le chômage ? Afin dêtre considérée comme chômeur par Statistique Canada, une personne doit remplir trois conditions: être apte au travail, être désireuse de travailler, chercher activement un emploi. La personne qui noccupe pas demploi et qui ne satisfait pas lensemble de ces trois conditions est considérée inactive. La population active se compose quant à elle des chômeurs et des personnes occupant un emploi.

Le taux de chômage Le taux de chômage représente le rapport du nombre de chômeurs à la population active, exprimé en pourcentage. Taux de chômage = nombre de chômeurs population active X 100

Quelques petits détails en passant... Le taux de chômage au Canada est mesuré mensuellement par le biais dune enquête de Statistique Canada appelée lEnquête sur la population active. Le taux de chômage peut connaître des fluctuations marquées dun mois à lautre sans que cela ne reflète de changements importants au chapitre de lemploi. Ceci est dû aux fluctuations du nombre de personnes déclarant chercher activement un emploi.

Ce graphique montre lévolution du taux de chômage au Canada, de 1976 à 1996:

Chômage et cycle économique Bien évidemment, le cycle économique engendre des fluctuations également au chapitre de lemploi et du chômage. Ainsi, durant les phases de contraction, le taux chômage a tendance à augmenter alors que durant la phase dexpansion, il a plutôt tendance à diminuer. Au sommet du cycle, le taux de chômage est en général à son plus bas niveau alors quau creux, il atteint son sommet.

Le chômage et le cycle économique,

Linflation Quest-ce que linflation? Linflation est définie comme une hausse soutenue du niveau moyen des prix. À lopposé, la déflation représente une baisse soutenue du niveau des prix. Le niveau des prix est mesuré par un indice des prix, comme par exemple lindice des prix à la consommation (IPC) ou lindice implicite des prix du PIB (IPPIB). Ainsi, le taux dinflation représente la variation en pourcentage du niveau des prix.

Le graphique ci-dessous montre lévolution de lIPC de 1946 à 1996 au Canada:

Le taux dinflation est calculé de la manière suivante : Taux dinflation = (Niveau des prix) t - (Niveau des prix) t-1 (Niveau des prix) t-1 X 100 Par exemple, lIPC se chiffrait à 136,60 au 4 ième trimestre de 1996, comparé à 133,93 un an auparavant. Ainsi, le taux dinflation mesuré selon lIPC était égal à: 136, ,93 133,93 X 100= 2 % Mais quel indice de prix doit-on utiliser pour calculer le taux dinflation ? Lindice des prix à la consommation ou lindice des prix du PIB ?

Les indices de prix Lindice des prix à la consommation mesure le niveau moyen des prix du panier de biens et services consommé par un ménage urbain typique. Lindice implicite des prix du PIB sert quant à lui à mesurer le niveau moyen des prix de tous les biens et services produits dans un pays. Les médias rapportent généralement linflation mesurée selon lIPC mais pour les macroéconomistes, linflation mesurée par lIPPIB est tout aussi importante. Comment calcule-t-on ces indices de prix ?

Lindice des prix à la consommation Le panier servant à évaluer lindice des prix à la consommation est composé de 490 biens et services de nature différente que les ménages canadiens consommaient à la période de référence. Chaque mois, Statistique Canada mesure le prix de ces différents biens et services dans 64 centres urbains répartis dans tout le pays. Une fois cette information recueillie, on quantifie, en termes monétaires, le coût du panier de biens et services aux prix du marché. Finalement, on divise le coût du panier ainsi obtenu à ce quil valait lors de la période de référence.

Supposons que notre panier ne comporte que 3 biens et services: les pommes, le sirop dérable et le transport par autobus: Période de référence ArticleQuantitéPrixTotal pommes4 sacs1$/sac 4,00$ sirop2 bout.2$/bout. 4,00$ autobus50 billets1,85$ 92,50$ Total100,50$ IPC100,50/100,50 * 100 = 100 Période courante QuantitéPrixTotal 4 sacs2$/sac 8,00$ 2 bouteilles2,50$/b. 5,00$ 50 billets2,00$/bil100,00$ 113,00$ 113,00 / 100,50 * 100 = 112,43

Lindice implicite des prix du PIB Lindice implicite des prix du PIB sert à mesurer le niveau moyen des prix de tous les biens et services dans léconomie. Pour ce faire, on divise le PIB nominal par le PIB réel, et on en multiplie le résultat par 100. Le PIB nominal mesure la valeur monétaire de la production, alors que le PIB réel sert à mesurer la production sans tenir compte des effets amplifiants de linflation. Voici un exemple de calcul: En 1995, le PIB nominal était de 776 milliards de $ alors que le PIB réel sélevait à 609 milliards de $ de 1986; lindice implicite des prix du PIB sétablissait à : 776 / 609 * 100 = 127,4. Au moment de présenter le marché des biens et services, cest à cet indice de prix que nous nous référerons.