Introduction à la macroéconomie ©École des Hautes Études Commerciales Octobre 2002
Qu’est ce que la macroéconomie ? La macroéconomie étudie le fonctionnement économique d’un pays dans son ensemble et cherche à expliquer sa performance globale. Les variables Les agents Les marchés
Le schéma des flux circulaires Le schéma des flux circulaires permet d’illustrer l’interdépendance des différents agents économiques et des principaux marchés. Forme la plus simple : que les ménages et les entreprises.
Dans un schéma aussi simple: Deux marchés flux réel et flux monétaire. Le marché des biens et services : les ménages versent des recettes (flux monétaire) aux entreprises en échange des biens et services (flux réel) qu’elles produisent. Le marché du travail : les entreprises versent des revenus (flux monétaire) aux ménages en échange des services productifs (flux réel) que ceux-ci leur rendent.
Revenu agrégé = revenu des ménages = coûts des entreprises (flux monétaire en $) MARCHÉ DU TRAVAIL Échange de services productifs (flux réel) ENTREPRISES MÉNAGES Échange de biens et services (flux réel) Le schéma des flux circulaires nous permet d’indentifier deux sphères importantes de l’activité économique. La sphère intérieure montre que fondamentalement , les ménages obtiennent des biens et services en échange de leurs services productifs et ce, indépendamment de l’unité monétaire utilisée pour concrétiser cet échange. Il s’agit de la sphère réelle de l’économie. La sphère extérieure est la contrepartie monétaire des échanges identifiés par la sphère réelle. Les ménages obtiennent un revenu monétaire en échange de leurs services productifs et c’est en dépensant ce revenu monétaire contre des biens et services qu’ils fournissent aux entreprises les recettes servant au paiement de leurs revenus. Dans cette sphère nominale, on échange une dépense monétaire contre un revenu monétaire. Il s’agit de la sphère nominale de l’économie. MARCHÉ DES BIENS Revenu agrégé = dépense agrégée Dépense agrégée = dépense des ménages = recettes des entreprises (flux monétaire en $)
Dans un schéma un peu plus complexe: Marché financier : canalise l’épargne des ménages et des entreprises vers l’investissement. Deux catégories de biens : les biens et services de consommation et les biens d’investissement.
Les concepts d’épargne et d’investissement Épargne : flux égal au revenu annuel non consommé. Richesse ou patrimoine : épargne accumulée au fil des ans (variable de stock). Investissement : achat de capital productif (usines, machinerie et équipement).
Les premières leçons utiles Une partie du revenu est épargnée. L’épargne sert à financer les projets d’investissement, d’où l’égalité entre l’épargne privée et l’investissement privé (EP = IP). C + Ip = dépense agrégée = revenu agrégé
Et puisque le monde est un peu plus complexe... Les biens et services de consommation (G) et d’investissement IG peuvent aussi être achetés par les administrations publiques. Les administrations publiques : tous les niveaux de gouvernement (fédéral, provincial, municipal). Pour payer leurs dépenses, elles prélèvent des impôts (T) de toutes sortes. Ces derniers servent aussi à effectuer des transferts (Tr; ex. aide sociale). C’est pourquoi: Dépense agrégée = (C + I + G) = Revenu agrégé où I = IP + IG
Épargne et investissement en présence du secteur public À l’épargne du secteur privé (EP) s’ajoute l’épargne gouvernementale (EG ). EG = [(T–Tr) – G]. L’égalité entre l’épargne et l’investissement demeure : EP + EG = EN = IP + IG = I où EN représente l’épargne nationale.
Et puisque le monde est encore un peu plus complexe... Les non résidents : les ménages, les entreprises et les administrations publiques des autres pays. Les b & s produits peuvent être achetés par les non-résidents (exportations, EX). Les résidents achètent des b & s aux non-résidents (importations, IM). Dépense agrégée = (C + I + G + EX - IM) = Revenu agrégé. Les échanges internationaux ne se limitent pas à EX et IM. L’épargne aussi franchit les frontières.
L’égalité entre l’épargne et l’investissement en présence du secteur extérieur À l’épargne nationale (EP + EG) s’ajoute enfin l’épargne internationale ou épargne du secteur extérieur (EF). Provient du commerce international des non résidents avec l’économie nationale. Égale à (IM – EX). Il y a toujours égalité entre l’épargne et l’investissement : EP + EG + EF = Ip + IG EN + EF = E = I
Épargne et investissement des principaux secteurs de l’économie canadienne en 2001 Secteurs d’activité Épargne E Investissement I Prêt (+) ou emprunt (–) net du secteur Secteur privé (particuliers, entreprises) EP 51 030 IP 45 935 EP – IP 5 095 Secteur public (gouvernements) EG 11 533 IG 6 681 EG – IG 4 852 Secteur extérieur (non résidents) EF – 9 940 Divergence statistique – 4 3 – 7 Total (millions de $) 52 619
Plusieurs indicateurs sont utilisés par les macro-économistes Plusieurs indicateurs sont utilisés par les macro-économistes. Trois sont particulièrement importants : Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) Le taux d’inflation Le taux de chômage
Qu’est-ce que le PIB ? On appelle Produit Intérieur Brut la valeur au marché de tous les biens et services finis produits dans un pays au cours d’une période de temps définie. Intérieur Brut Utilisation finale
Comment mesure-t-on le PIB? Il existe trois façons équivalentes de mesurer le PIB : la méthode des dépenses, la méthode des revenus des facteurs et la méthode des valeurs ajoutées. Seule la première retiendra notre attention. La méthode des dépenses consiste à comptabiliser toutes les dépenses encourues pour acquérir la production nationale. Les grandes catégories de dépenses sont la consommation (C), les dépenses d’investissement privé et publique brut (I), les achats publics de biens et services de consommation (G) et les achats nets effectués par les non-résidents, c’est-à-dire les exportations nettes (EX - IM). Ainsi: PIB = C + I + G + ( EX - IM ) Note : PIB = revenu agrégé = dépense agrégée
La mesure du PIB nominal La valeur des dépenses C, I, G, EX et IM est calculée en prix de l’année courante; c’est le PIB nominal. Il est disponible de façon trimestrielle. Les économistes ont plutôt recours à une estimation du PIB corrigé des variations de prix et ne reflétant ainsi que les variations dans les quantités produites : c’est le PIB réel (PIBR). C’est l’indicateur fondamental de la performance macroéconomique d’un pays.
PIB réel en 2001 (en milliards de dollars enchaînés de 1997) C Dépenses de consommation 580 531 57 % I Dépenses d’investissement 178 766 17 % G Dépenses gouvernementales 213 359 21 % EX Exportations de biens et services 432 400 42 % IM Importations de biens et services 380 057 37 % Divergence statistique et -1 803 valeur résiduelle PIB Produit intérieur brut réel 1 024 196 100 %
Évolution des PIB nominal et réel au Canada, de 1981 à 2001 PIBN = PIBR en 1997 PIBR PIBN
Le taux de croissance du PIB réel Le niveau du PIB réel nous intéresse moins que son taux de croissance : Le taux de croissance annuel basé sur quatre trimestres ou en glissement annuel (t=trimestre) TCPIBR t = [(PIBR t - PIBR t-4) / PIBR t-4] * 100 TCPIBR2001:4 = [(PIBR2001:4 - PIBR2000:4 )/ PIBR2000:4] * 100 0,9 % = [(1 027 799 - 1 1018 996) /1 1018 996] * 100
Ce graphique présente le taux de croissance annuel du PIB réel entre le premier trimestre de 1982 et le quatrième trimestre de 2001 :
Qu’est-ce que l’inflation ? L’inflation est définie comme une hausse soutenue du niveau moyen des prix des biens et des services. À l’opposé, la déflation représente une baisse soutenue du niveau des prix. Le niveau des prix est mesuré par un indice des prix, comme l’indice des prix à la consommation (IPC) ou l’indice implicite des prix du PIB (IPPIB). Enfin, le taux d’inflation représente le taux de variation en pourcentage de l’indice de prix choisi.
Les indices de prix L’indice des prix à la consommation mesure l’évolution du niveau moyen des prix d’un panier fixe de biens et services que les consommateurs ont achetés au cours d’une période donnée. L’indice implicite des prix du PIB mesure l’évolution du niveau moyen des prix de tous les biens et services comptabilisés dans le PIB. Les médias rapportent généralement l’inflation mesurée selon l’IPC.
L’indice des prix à la consommation (IPC) Le panier servant à évaluer l’indice des prix à la consommation est composé de plus de 600 biens et services de nature différente que les ménages canadiens consommaient à la période de base (1992). Ces produits sont regroupés en 182 classes de base et en huit composantes principales. Chaque mois, Statistique Canada mesure le coût du panier de biens et services aux prix du marché. Finalement, on divise le coût du panier ainsi obtenu par ce qu’il valait lors de la période de base.
L’indice implicite des prix du PIB (IPPIB) L’indice implicite des prix du PIB sert à mesurer l’évolution du niveau moyen des prix de tous les biens et services produits dans l’économie, entre la période courante et la période de référence (1997). Pour ce faire, on divise le PIB nominal par le PIB réel, et on en multiplie le résultat par 100. Au quatrième trimestre de 2001, le PIB nominal était de 1 073 880 millions de $ alors que le PIB réel s’élevait à 1 027 799 millions de $ de 1997; l’indice implicite des prix du PIB s’établissait donc à : (1 073 880 / 1 027 799) * 100 = 104,5 . Au moment de présenter le marché des biens et services, c’est à cet indice de prix que nous nous référerons.
Calcul du taux d’inflation Comme le PIB réel, l’IPPIB est disponible sur une base trimestrielle, ce qui permet de calculer le taux annuel d’inflation de la même façon que le taux annuel de croissance du PIB réel. Quant à l’IPC, il est publié sur une base mensuelle; Le taux de croissance annuel des prix (t=1 an) : TCIP t = [(IP t - IP t-1 )/ IP t-1] * 100 où IP : IPPIB ou IPC
Le taux annuel d’inflation calculé selon l’IPC (1992=100) et l’IPPIB (1997=100) Au mois de décembre 2001, l’IPC (1992=100) se chiffrait à 115,9 comparativement à 115,0 en décembre 2000. En conséquence, le taux annuel d’inflation en décembre 2001 était égal à : TCIPC2001:12 = ((115,9- 115,0)/115,0) *100 = 0,8 % Au quatrième trimestre de l’année 2001, l’IPPIB (1997=100) s’élevait à104,5 alors qu’il était de 105,5 au quatrième trimestre de l’an 2000. Ainsi, le taux annuel d’inflation au quatrième trimestre de 2001 était égal à : TCIPPIB2001:4 = ((104,5 - 105,5)/105,5) *100 = – 0,95 %
Taux d’inflation selon IPC (1982-2001) 11,9 % (1982:05) 6,9 % (1991:01) TPS 3,9 % 2001:05 3,4 % (1984:10) TABAC
Taux d’inflation selon IPPIB (1982-2001) 9,0 % (1982:1) 5,3 % (1989:2) 3,9 % (2000:2) 2,2 % (1986:2) - 1,1 % (1998:4)
Les indicateurs du marché du travail (en milliers de personnes) POP 15+ 24 750,8 POP INACT 8 341,0 POP ACT 16 409,8 Indicateur : Taux d’activité = (POPACT / POP15+)*100 = 66,3 % EMPLOI 15 091,4 CHÔMAGE 1 318,4 Indicateur : Taux d’emploi = (EMPLOI / POP15+)*100 = 60,9 % Indicateur : Taux de chômage = (CHOM / POPACT)*100 = 8,0 %
Le taux de chômage canadien (1981-2001) 12,9 % (1982:12) 12,0 % (1992:11) 7,3 % (1989:10) 7,0 % (1981:08) 6,7 % (2000:04)