DANS LES MONTS D’OR LYONNAIS
DECOUVERTE DES TUNNELS-CARRIERS DE SAINT ROMAIN
Pour construire les magnifiques bâtiments médiévaux et renaissance de la ville de Lyon, de nombreuses carrières ont été ouvertes dans les environs. Toutes ces carrières sont à ciel ouvert. Selon la couche géologique la couleur de la pierre est différente mais les carrières situées dans les Monts d’Or ont donné une belle pierre dorée très recherchée. Le nom de « Monts d’Or » a peut-être pour origine cette couleur de la pierre. Certains pensent que cette pierre dorée a déjà été exploitée à l’époque romaine.
Une particularité de ces carrières sont des tunnels construits en pierre sèche pour permettre la continuité du chemin permettant l’évacuation des pierres extraites jusqu’à la Saône où des « sapines » les emportaient. Une trentaine de ces tunnels sont actuellement répertoriés. Largeur et hauteur sous voûte : environ 2,50 m. Ils étaient petit à petit recouverts par la grande quantité de marrain (50 % de l’extraction).
Grâce à madame Christiane Morateur ( ce patronyme vient de « muratori », nom désignant les maçons italiens venus en nombre à Lyon à la Renaissance ) nous allons découvrir les tunnels des carrières du massif de la Chênelette, sur la commune de Saint Romain au Mont d’Or.
Le début de la balade emprunte un très agréable chemin en sous-bois.
En descendant dans le vallon on arrive à la « Fontaine du Pinet » surmontée d’une pierre gravée 1893. Cette fontaine abrite une faune protégée, d’où le grillage interdisant l’accès à son bassin.
Des « salamandres ». Quand nous sommes passés, de nombreux jeunes étaient présents dans le bassin.
Un sentier très romantique, en rampe bien marquée, est ensuite emprunté pour accéder aux anciens fronts de taille.
En bordure du sentier, les très imposants restes d’une maison de carrier.
L’entrée du premier tunnel. Comme tous ses frères, ce tunnel présente une importante déclivité et celui-ci est en courbe et contre-courbe. L’entrée du premier tunnel.
Christiane Morateur notre « mentor » pour cette découverte des carrières des Monts d’Or.
Partie basse du tunnel.
Dans le milieu du tunnel une niche ayant pu abriter un éclairage rustique.
La partie haute du tunnel.
En partie haute de ce tunnel la trace de sa construction en plusieurs étapes. Nécessité d’une prolongation de l’ouvrage ?(ce tunnel aurait été modifié en 1819).
A la sortie de ce tunnel l’accès au front de taille est envahi par la végétation. L’emprunt d’un sentier plus ou moins horizontal nous permet d’accéder à l’entrée du second tunnel.
L’entrée du second tunnel.
Notre « guide » montrant la clef de voûte Notre « guide » montrant la clef de voûte. Remarquez la « caborne » appuyée contre le tunnel.
Cette superbe clef de voûte datée de 1880 (construction ou restauration) porte, de part et d’autre de la « clef » gravée, les initiales G L du carrier Gaspard Ligneux.
De la sortie du tunnel vers le front de taille.
Des carriers y ont gravé le témoignage de leurs peines.
OH DURE ET INGRATE ROCHE PENDANT TRENTE TROIS ANNEES PAR TOI NOUS FUMES ENCHAINES MAIS OH DIEU DE BONTE VEILLE SUR NOUS ENCOR QUELQUES JOURNEES ET NOS CHAINES SERONT BRISEES LOUIS LIGNEUX 1863
HEUREUX CEUX QUI SANS TE CREUSER SA VIE PEUT PASSER CAR DANS TON SEIN OH DURE ROCHE QUE DE SUEUR IL FAUT SECHER QUE DE MALHEUR ET DE DANGER IL Y A A EVITER POUR NE RIEN GAGNER FAIT CE 25 NOVEMBRE 1863
Le front de taille envahi par la végétation Le front de taille envahi par la végétation. On distingue à gauche l’extrémité des cartouches gravés.
Après ces découvertes il ne restait plus qu’à reprendre le même chemin en sens inverse pour regagner la voiture tout en admirant les quelques rares fleurs présentes en ce début de saison.
Musique : Morgen (Billy Vaughn) Tous nos remerciements à Christiane Morateur pour nous avoir fait découvrir ce site et pour ses précieuses informations. Documentation : Carriers et carrières dans le Mont d’Or lyonnais (auteur : Michel Garnier) Musique : Morgen (Billy Vaughn) Photos, conception et réalisation : Jacques Godefroy.