La philosophie de l’esprit Le libre arbitre (ch. 8) Michael Esfeld Université de Lausanne Michael-Andreas.Esfeld@unil.ch
La liberté la liberté de l’action : la capacité d’exécuter ses intentions d’action la liberté de la volonté (le libre arbitre) : la capacité de former soi-même ses intentions d’action
Liberté et causalité mentale la liberté de l’action suppose que les intentions puissent être la cause de l’action intentionnée la liberté de la volonté (le libre arbitre) suppose que l’on soit capable de former les intentions d’action que l’on désire former
Le dilemme de la conception du libre arbitre du sens commun libre = pas de causes Si une intention d’action est libre, la personne aurait pu agir autrement. Comment distinguer le libre arbitre du hasard? libre = résultat d’une délibération (raisons) Si ces raisons ne possèdent pas de causes, de nouveau problème de la distinction du hasard. Si ces raisons possèdent des causes, alors le libre arbitre est compatible avec le déterminisme (conséquence paradoxale).
Les options rejeter la détermination causale et s’efforcer de distinguer liberté et hasard libertarianisme admettre la détermination causale et s’efforcer de la rendre compatible avec l’idée du libre arbitre compatibilisme
Le libertarianisme Si la personne avait pu agir autrement, il est exclu que l’acte de volonté possède des causes. La personne aurait pu former une autre intention d’action, étant donné exactement les mêmes circonstances et les mêmes désirs et en ayant pondéré exactement de la même manière les mêmes raisons d’agir. La volonté libre est incompatible avec le déterminisme. Quelle est la différence entre la volonté libre et le hasard ?
Deux sortes de causalités Emmanuel Kant (1724-1804) : liberté = capacité de commencer de nouvelles chaînes causales deux sortes de causalité : la causalité physique la causalité libre
Le libertarianisme contredit la théorie de l’identité psychophysique et le fonctionnalisme entraîne le dualisme interactionniste problème principal pas la question du déterminisme physique, mais celle de la causalité mentale & celle de la distinction entre liberté et hasard
Le compatibilisme La liberté de la volonté n’empêche pas que chaque intention libre d’action ait des causes. La volonté libre est compatible avec le déterminisme. accepte le principe de la causalité mentale reconnaît le principe de la complétude causale, nomologique et explicative du domaine des états physiques théorie de l’identité des états mentaux à des états physiques + principe de la liberté de la volonté Il faut proposer une théorie du libre arbitre dans le cadre du compatibilisme.
Harry G. Frankfurt : « Freedom of the will and the concept of a person » (1971) désirs de premier ordre désirs de second ordre volitions de second ordre
Harry G. Frankfurt : « Freedom of the will and the concept of a person » (1971) Une intention d’action est libre si et seulement si la personne reconnaît que l’intention d’action en question est en accord avec les désirs de second ordre qui guident le processus de formation de sa volonté. volonté libre = prendre soin des désirs qui forment sa volonté et s’identifier avec la volonté ainsi formée ; délibération, raisons
Le compatibilisme liberté de la volonté : ne pas se laisser entraîner par ses désirs, réfléchir au type de volonté que l’on désire posséder – indépendamment de si oui ou non cette réflexion est acausale ou possède des causes avoir pu agir autrement, si on avait possédé d’autres désirs de second ordre une liberté d’agir autrement étant donné les mêmes désirs et les mêmes raisons n’est en rien souhaitable & n’est pas compréhensible
La liberté ne signifie pas l’absence de causes action : absence d’obstacles d’exécuter ses intentions d’action volonté : absence d’obstacles de former sa volonté par des désirs de second ordre
La volonté libre et la responsabilité ne pas se laisser entraîner par ses désirs, en prendre soin, veillant à ce que sa volonté soit formée par des désirs qu’on désire d’avoir = condition nécessaire et suffisante pour qu’on puisse imputer à la personne ses actions
La volonté libre peut faire partie du monde physique ne constitue pas d’argument en faveur du dualisme interactionniste