LA JOURNEE DE PRINTEMPS Poème de Nicolas LEONARD Diaporama de Rose
J’aime à me rappeler, en voyant ces ombrages, Les îles du Tropique et leurs forêts sauvages ;
Lieux charmants, que mon cœur ne saurait oublier Je crois sentir encor le baume de vos plaines, Dont les vents alisés parfument leurs haleines, Et qui va sur les mers saisir le nautonier ;
Je crois me retrouver sur ces rives lointaines, Où le rouge ananas et le vin du palmier Rafraîchissaient mon sang allumé dans mes veines.
O champs de ma patrie ! agréables déserts ! Antille merveilleuse où les brunes Dryades A ma muse naissante ont inspiré des vers !
Ne reverrai-je plus tes bruyantes cascades Des coteaux panachés descendre dans les mers ?
N’irai-je plus m’asseoir à l’ombre des grenades, Du jasmin virginal qui formait ces arcades, Et du pâle oranger vacillant dans les airs ?
Là, le soleil brillant n’attend point que l’aurore Ouvre devant son char les barrières du jour ;
Il part, comme un géant, des rivages qu’il dore, Atteint, du premier pas, la moitié de son tour, Et commande aux vents frais, qui composent sa cour, De souffler sur ces lieux que sa flamme dévore.
Là, des bois sont couverts d’un feuillage éternel, Et des fleuves, roulant dans un vaste silence, Baignent des régions qui, loin de l’œil mortel, Etalent vainement leur superbe opulence.
D’antiques animaux habitent ces déserts : Peuple heureux ! de nos traits il ignore l’atteinte ; Et tandis que sa race a végété sans crainte, Des siècles écoulés ont changé l’univers.
F I N