Les impacts physico-chimiques des barrages sur les cours d’eau Illustrés par les exemples du plus grand barrage de Chine et du barrage du Petit Saut en Guyane
Conséquences des barrages sur les poissons migrateurs Élimination du recrutement : - impossibilité pour les poissons de rejoindre les zones de frayères ou de grossissement - mortalité élevée due au passage dans les turbines Interruption du cycle biologique
Les barrages affectent les cours d’eau dans tous les domaines : Perturbation de la physionomie et des systèmes écologiques Absence des limons riches en phosphate en aval Régression du delta de la rivière car réduction des apports sédimentaires
Barrage des Trois Gorges sur le fleuve Yangtsé 2 Kms de large, 185 m de haut, création d’autant d’électricité que dans 18 centrales nucléaires !! MAIS 100 villes déplacées, 1 300 sites importants qui vont disparaître
Barrage du Petit Saut en Guyane
Le réservoir du barrage du Petit Saut
Formation en 3 étapes du réservoir 1 : très dynamique - Remplissage et dégradation des végétaux conduisant à : Une baisse de [O2] Une augmentation de la quantité d’aliments Une augmentation de la production piscicole (espèces opportunistes) 2 : stabilisation physique - Augmentation [O2] , transparence et phytoplancton - Diminution production piscicole - Apparition d’espèces omnivores et d’un milieu lacustre
Formation en 3 étapes du réservoir (suite) 3 : stabilisation écologique - développement d’espèces spécialisées en compétition avec les espèces omnivores
De nombreux hectares de forêt engloutis
Pollution du milieu par des arbres putrescibles
Pollution au carbone Pourrissement des arbres : D’où production de CH4 et autres gaz à effet de serre 21 tonnes de CO2 libérées par année et par personne!!
Augmentation de la contamination par le Hg Érosion des sols lors de l’extraction clandestine d’or Rejet de Hg(II) dans les rivières et accumulation dans le réservoir = pollution de l’eau Bactéries : Hg(II)=MMHg (MonoMéthylMercure) Ingestion par les poissons Contamination des populations amérindiennes logeant près des fleuves
Petit barrage de montagne
Le programme « Petits barrages » de l’IRD (Tunisie, Maroc, Syrie) Retenue d’eau de surface créée par une digue en pierre , terre ou béton A quelles fins? Couvrir les besoins en eau des petites communautés en milieu rural : - Eau pour le bétail - Irrigation - Eau à usage domestique - Activité halieutique (source de protéines) Pas de nuisances particulières
Aménagement de l’environnement Objectifs : préserver reconstituer créer la diversité des habitats libre circulation de la matière dissoute + organismes Moyens : surveillance + entretien du milieu naturel préservation/aménagement de zones de courants calmes aménagement de l’environnement inventaire des sources de pollution
Exemples d ’aménagements Pour les zones calmes : installation de frayères et de nurseries création de seuils nécessité d’une connaissance biologique des périodes et durées de reproduction des poissons Contrôler la végétation aquatique : moyen mécanique : faucardage moyen biologique : poissons herbivores plantation d’arbres sur les berges des rivières
Le barrage de Petit Saut en Guyane Cordon oxygénant
Dispositif d ’oxygénation des eaux Dispositif de diffusion de « micro-bulles » d’air dans l’eau Seuil oxygénant métallique (Avril 1995) Limite admissible taux de O2 > 2mg / l Taux 02 < limite Tx O2= 7mg / l Double chute 2 x 2,4 m Dégazage CH4 + H2S Absorption de l’O2 de l’air
Programme de suivi écologique Programme en deux volets : 1) étude chimique ( évolution du mercure) + biologique+ ichtyologique étude des échanges gazeux avec l’atmosphère suivi de la végétation aquatique et des biomasses algales 2) programme de protection de la faune sauvetage et suivi des animaux étude des modifications écologiques et comportementales de la faune terrestre
Conclusion Investissement unique en France : 5% du budget total MAIS Quelles conséquences écologiques à long terme ? diminution de la biodiversité modification du climat régional émission des gaz à effet de serre En aval de la retenue zones d’inondations crées lors des saisons des pluies nurseries pour les jeunes poissons aucune action réalisée pour recréer ces habitats
Le barrage de Seujet Construction d’un barrage à Seujet Effets sur les milieux naturels en aval du barrage Mise en place de mesures compensatoires le long du fleuve en aval
La terrasse de Sous-Cayla Modifications du règlement d’exploitation inondations plus fréquentes dépérissement de la végétation actuelle érosion de la berge (1) le niveau du terrain de la zone centrale rehaussé (2) un chenal créé favorable au grossissement des alevins (3) une frayère construite un peu en amont dans le Rhône
La frayère Frayère de 400 m2 Constituée de substrats divers permettant une éclosion optimale des œufs Dotée d'un système de tuyauteries pour la réoxygénation et l'entretien des substrats (graviers)
Zone de protection et de grossissement des alevins But de l’éperon rocheux : pousser les alevins dans cette zone de protection et de faible courant abri et nourriture pour leur croissance en milieu naturel
Aménagement de Chèvres et Planfonds Création de milieux refuges pour la faune (poissons, oiseaux, castors) sous la forme d’une lagune riveraine Maintien et dynamisation des formations végétales sur les hauts-fonds (roselières et saulaies) stabilisation des rives Amélioration de la végétation
Conclusion Aménagement pour la zone de Sous-Cayla un terrain d’entente entre les différents intérêts en présence (promeneurs, pêcheurs, organismes de protection de la nature) respect des contraintes légales et techniques
Les passes à poissons
Les migrateurs holobiotiques Les migrateurs holobiotiques : cycle biologique soit en milieu marin, soit en eau douce. Truite arc en ciel
Les migrateurs amphibiotiques Potamotoques : reproduction en eau douce et grossissement en mer. Alose Thalassotoques : phénomène inverse Anguille
Caractéristiques de 5 poissons migrateurs Salmo salar saumon Salmo trutta truite de mer Alosa alosa Alose Lampetra fluviatilis Lamproies Acipenser sturio Esturgeon zone de reproduction supérieure et moyenne moyenne et inférieure habitat de reproduction graviers galets (oeufs pélagiques) fosses profondes Date Nov.-janv. Nov.-Janv. Mai-juillet Octobre-Juin (t°c>15) Avril-Juin Durée incubation 3 mois 7 jours à 18°C 10 à 13 jours 3 jours à 19°C Durée en eau douce 1 à 2 ans 3 à 6 mois. 4 à 5 ans 6 mois Dévalaison Mars-Juin Eté-Automne Oct.-Avril hiver Durée en mer 1 à 3 ans 3 à 5 ans 17 à 29 mois >60 ans Age de 1ère maturation 3 ans mâle 3 ans femelle 4 ans 6 à 7 ans 10 ans Période de migration reproductrice Variable avec plusieurs montées Juin-juillet et automne Mars à Juillet Octob. à Avril mars à juin fraies multiples Rares<10% Très fréquent rare Non oui
Caractéristiques de nage Vitesse de nage : v=kf f : nombre d’ondulations du corps par seconde Distance maximale franchissable : d=(v-U)t U : vitesse du courant Capacité de saut : h = (vo*sin(a))/(2g) Remarque : Variation des paramètres de nage du poisson Variation de température
Cas de l’Alose (300kM) Gironde/Garonne/Dordogne : ABONDANT Loire, Rhône : RARE Seine, Rhin : DISPARITION Taille : 30 à 70 cm Nourriture : invertébrés, petits poissons. Reproduction : en eau douce, profondeur de 1 à 1.5m, vitesse de l’eau faible. Incubation : température de 19°, zone moins profonde (40 à 50 cm), vitesse de l’eau plus forte ( 2m/s).
Aménagements sur le Rhône Problème : nombreux ouvrages hydroélectriques empêchant remontée des migrateurs. Création d’un Plan Migrateurs Rhône-Mediterranée par la CNR. But : rétablir circulation des aloses + protection des frayères restauration population d’anguille jusqu’à Lyon
· Bassin du Bas-Rhône
Suivi du fonctionnement des passes a poisson Échosondages : distinguer l’alose des autres poissons? Comptages visuels : difficulté de la mise en œuvre pendant une longue période Suivi des captures Nouvelles frayères créées. Exemple de l’usine-écluse de Vallabrègues Remontée des aloses effective lorsque : T°eau de 14 à 19°, Q de 1000 à 1800m3/s
Existence d’une frayère en amont? Non Oui Ouvrage inutile! Frayère en aval? Non Oui Ouvrage utile Étude biologique Suivi de l’efficacité. Estimation du pourcentage de survie Comparaison Frayère amont/aval
Les passes à poissons: les dispositifs
Bassins Successifs
But: diviser la hauteur à franchir en plusieurs petites chutes, Déversoirs et/ou orifices, Zones de repos, Pentes faibles (10 à 15%). IDEAL POUR LES ESPECES DE PETITE TAILLE
Échelle à Ralentisseurs But: Réduire la vitesse moyenne de l'écoulement Déflecteurs créant des courants hélicoïdaux, PPentes assez importantes (~ 20%), VVitesse et aération importantes IDEAL POUR LES ESPECES DE GRANDE TAILLE ( > 30 cm)
Écluse à Poisson-Ascenseur But: franchissement de barrages dont la hauteur interdit tout autre système. attraction des poissons dans une cuve, Système de télésurveillance (comptage) SSystème d'ascenseur. Pb: système coûteux et sophistiqué.
Causes de Mauvais Fonctionnement Manque d’attractivité Mauvais niveau d’eau Mauvais dimensionnement Colmatage de l’ouvrage
Intérêts, problèmes, conseils… LE REPEUPLEMENT Intérêts, problèmes, conseils…
Repeupler pour… créer une exploitation Aménagement des masses d’eau saisonnière. ex: les rizières
Repeupler pour … préserver une exploitation Manque de reproducteurs
Repeupler pour … implanter des populations Cas des ecosystèmes isolés
Repeupler pour … la lutte biologique planorbe Carpe chinoise moustique
Risque du repeuplement Disparition d’une espèce autochtone ex: le Fibata remplace le Marakely Introduction de maladies ou parasites ex: la Caulerpa Taxifolia
Risque du repeuplement Modification du comportement: ex: le nanisme de la perche soleil
Risque du repeuplement Capturabilité de l’espèce introduite ex: l’Heterotis niloticus à Madagascar
Recommandations Cohérence espèce introduite / environnement
Quelques conseils… Caractéristiques biologiques et physiologiques stables État sanitaire (bactérie, parasite) parfait Espèce introduite facilement capturable
Choix du type de repeuplement Origine: Sauvage pisciculture Stade: Œufs Larves adultes Déversement