Réunion préparée avec Mireille Keller Sandrine Rémy et André Huan

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Transcription de la présentation:

Réunion préparée avec Mireille Keller Sandrine Rémy et André Huan Courage Réunion préparée avec Mireille Keller Sandrine Rémy et André Huan Plan 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts : Le courage selon Platon, Aristote, les Stoïciens, Spinoza, Voltaire et Jankélévitch. 3. Questions / Discussion 4. En guise de conclusion Tentative de synthèse de la saison 2006-2007

Étymologie et définitions Mot du XI s, dérivé ancien de « cœur », il avait aussi le sens de « disposition du cœur » C’est aussi ce que les anciens appelait la virilité « andreia » qui signifie courage en grec et vient d’ailleurs, comme « virtus » en latin, d’une racine qui désigne l’homme par opposition à la femme (misogynie !?) Définitions : Petit Larousse 1999 : Force de caractère, fermeté que l'on a devant le danger, la souffrance ou dans toute situation difficile à affronter. Dictionnaire philosophique de Comte-Sponville (extrait) : La vertu qui affronte le danger, la souffrance, la fatigue, qui surmonte la peur, la plainte ou la paresse.

Notions / Concepts / Ecoles philosophiques Avec la prudence, la tempérance, la justice, le courage est l’une des vertus cardinales de l’antiquité. Platon (429-347 av J-C) : S’est beaucoup intéressé au rapport entretenu entre courage et vérité. Pour lui, le courage serait un savoir « La science des choses à craindre et de celles qui ne le sont pas » Aristote (384-322 av J-C) : Le courage est une vertu primordiale; l’assise de toutes les vertus « Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres ». Aristote définissait la vertu comme un juste milieu entre deux extrêmes opposés et tous les deux vicieux, un sommet entre deux abîmes : le courage entre lâcheté et témérité. Les stoïciens (de 315 av J-C au II s ap J-C / de Zénon à Marc Aurèle) : Le courage est au cœur du stoïcisme. Etre stoïque, c’est supporter avec courage et fermeté la douleur et le malheur. Le courage relève davantage de la volonté que de l’espérance ou de la peur, de ce qui dépend de nous que de ce qui n’en dépend pas. Spinoza (1632-1677) : Appelle « fermeté d’âme » ce désir « par lequel chacun s’efforce de conserver son être sous la seule dictée de la raison ». Voltaire (1694-1778) : Le courage n’est pas une vertu mais une aptitude ambiguë..« Le courage n'est pas une vertu, mais une qualité commune aux scélérats et aux grands hommes ». Jankélévitch (1903-1985) : Le courage n’est pas un savoir mais une décision, non une opinion mais un acte. C’est pourquoi la raison ne suffit pas : « Le raisonnement nous dit ce qu’il faut faire, s’il faut le faire, mais il ne nous dit pas qu’il faille le faire; et encore moins fait-il lui-même ce qu’il dit »

QUESTIONS Le courage est-il toujours vertueux ? Faut-il avoir peur ou souffrir pour être courageux ? Courage : cœur ou raison ? Faut-il espérer pour être courageux ?

Le courage est-il toujours vertueux ?

1. Le courage est-il toujours vertueux ? Etre vertueux : s’efforcer de se bien conduire. De façon désintéressée ? « La vertu d’un couteau est de couper, … et la vertu d’un être humain est de vivre et d’agir humainement » dit Comte-Sponville. La vertu est l’effort pour se bien conduire. « On ne naît pas vertueux, on le devient » disait Aristote. On le devient par cet effort joyeux (notamment pour Aristote) à faire le bien pour son bien et celui de l’humanité. Aristote définissait la vertu comme un juste milieu entre deux extrêmes opposés : un sommet entre deux abîmes tous les deux vicieux. Ainsi le courage entre la couardise ( voire la lâcheté) et la témérité. Autrement dit, un équilibre entre deux vices toujours difficile à atteindre ? Mais, faire le bien ne suppose-t-il pas toujours une forme de désintéressement (générosité ou altruisme) ? « Etre vertueux », est un effort permanent pour se bien conduire. C’est tendre vers son bien qui est aussi celui de l’humanité et par là le réaliser disait Spinoza. Mais, n’est-ce pas aussi tendre à le faire de façon désintéressée ? Entre le courage « des durs » et celui des héros, quoi ? Le désintéressement ? Le courage peut servir à tout, au bien comme au mal. « Méchanceté courageuse, c’est méchanceté. Fanatisme courageux, c’est fanatisme » dit C-S. C’est ce qui faisait douter Voltaire que le courage soit une vertu « Le courage n'est pas une vertu, mais une qualité commune aux scélérats et aux grands hommes. » On peut dire que le courage premier (physique ou psychologique), c’est l’aptitude qui permet de résister à la à la paresse, à la fatigue et/ou à la peur. A la peur de quoi ? Si ce n’est que le moi échoue ou manque ! Ce courage là peut appartenir au scélérat autant qu’à l’honnête homme. C’est le courage viril ou passionnel comme disait Descartes. C’est le courage intéressé. Le plus courant. Celui centré sur soi. Par conséquent, seule la morale peut faire la différence entre le courage « des durs » et celui des héros. Or la morale qu’est-ce que c’est, si ce n’est, d’une façon ou d’une autre une forme de désintéressement ? Un oubli de soi pour une cause plus haute ? Entre le courage « des durs » et celui des héros, c’est la morale qui fait la différence. La morale est toujours, d’une façon ou d’une autre, une forme de désintéressement. Le courage n’est pas toujours vertueux; il ne l’est que s’il est moral. La garantie la plus sûre de la moralité n’est-elle pas le désintéressement ?

Faut-il avoir peur ou souffrir pour être courageux ?

2. Faut-il avoir peur ou souffrir pour être courageux ? Peur et souffrance Peur : De la crainte à l’angoisse, en passant par l’inquiétude, le souci, la frayeur, la terreur…, les facettes de la peur sont multiples, tant par l’intensité et la durabilité de l’émotion ressentie que par son objet (jusqu’à être indéterminé dans le cas de l’angoisse…). En point de convergence, on peut y voir un sentiment d’insécurité du moi (d’où son caractère égoïste ?) en présence d’un danger (réel ou imaginé/fictif). Plus la peur est durable et intense, plus elle se mue en souffrance d’ordre psychique et/ou moral voire physique et/ou métaphysique. Souffrance : Certains distinguent un peu arbitrairement douleur physique et souffrance morale et vont parfois jusqu’à voir un sens à la souffrance morale, sans en trouver à la douleur physique. A.C-S pense que souffrances et douleurs sont indistinctes: « Nous avons telle ou telle souffrance, mais c’est la douleur qui s’empare de nous.. » La peur n’est-elle pas une forme de souffrance ? La souffrance n’est-elle pas de même nature que la douleur ? Contre la peur et la souffrance, quoi : si ce n’est le courage ? Et la prudence alors … ! La prudence n’est pas la couardise, sans quoi elle serait contraire au courage et non pas, comme lui, une vertu. La prudence est une vertu intellectuelle, disait Aristote. « C’est l’art de vivre le plus intelligemment possible » dit A.C-S. Etre prudent, c’est trouver le meilleur chemin possible pour atteindre un but. La prudence ne choisit, n’y ne délibère sur le but mais sur le chemin (sur les moyens et non sur les fins disait Aristote). La prudence c’est la raison au service du désir (qui fixe les fins) : « Ce n’est pas la vertu la plus haute; mais c’est (avec le courage) l’une des plus nécessaires » dit A.C-S Le courage : Si se fixer un but en surmontant sa paresse et/ou sa fatigue, c’est déjà être courageux; affronter le danger, surmonter la peur ou la souffrance, ça l’est bien davantage. Certes, la prudence peut permettre d’éviter de s’exposer inutilement aux dangers téméraires, mais elle n’écartera jamais le risque de rencontrer la peur ou la souffrance et de devoir y faire face. N’est-il pas vrai d’ailleurs que plus le but est ambitieux, plus les risques d’échec, de peur et de souffrance sont grands ? Même si elle permet parfois de l’éviter, la prudence n’est pas le refus d’affronter la peur. Affronter la peur ou la souffrance, y résister, c’est bien ça être courageux. Il n’est pas nécessaire d’avoir peur ou de souffrir pour être courageux : il suffit d’entreprendre. Durer et endurer, persister dans son être quand la peur ou la souffrance surviennent, c’est bien là que s’éprouve le vrai courage.

Courage : cœur ou raison ?

3. Courage : cœur ou raison ? Courage et raison. Platon n’est pas très convainquant lorsqu’il tente de ramener le courage au savoir. Pour lui le courage serait « La science des choses à craindre et de celles qui ne le sont pas ». C’est oublier que le courage suppose la peur qui résiste à toutes recherches de vérité, à tout intellectualisme. « La peur commande. La peur suffit. » dit C-S. Même s’il faut souvent du courage pour s’engager dans les voies du savoir, c’est face aux peurs qu’on y rencontre que s’exerce le courage essentiel. On ne démontre pas sous la torture qu’il ne faut pas céder, on y résiste ou pas. Le courage n’est pas une démonstration, mais la volonté la plus déterminée de résister à la peur ou, plus difficile encore, à la souffrance. Comme le dit Jankélévitch, le courage n’est pas un savoir mais une décision, non une opinion mais un acte. « La raison ne suffit pas. La raison est universelle. Tout courage est singulier » Dit C-S. Courage et coeur Le cœur : « Est le siège symbolique de la vie, et spécialement de la vie affective. » dit C-S. Cette source de valeurs s’oppose en ce sens à la tête (lieu de la raison et de l’intelligence) et au ventre (lieu des instincts /de l’ego). Spinoza : Appelle « Fermeté d’âme » le désir de résister à la peur « par lequel chacun s’efforce de conserver son être sous la seule dictée de sa raison ». « Mais tout courage est de volonté » dit-il par ailleurs. « Le courage est dans le désir, non dans la raison, dans l’effort, non dans la dictée. » dit C-S Le courage est le désir de persévérance dans son être et donc, par conséquent, dans les valeurs qui sont les siennes. Le courage procède avant tout de la volonté : du cœur plutôt que de raison. N’est-ce pas pour cela qu’Eluard l’appelle « le désir de durer » ? Même si la prudence est de raison et si, guidée par elle, le courage n’est pas déraisonnable, c’est plutôt du cœur (du désir de valeur) que procède le courage.

Faut-il espérer pour être courageux ?

4. Faut-il espérer pour être courageux ? Espérer c’est désirer ce qu’on n’a pas ou qui n’est pas. Espérer c’est désirer sans pouvoir puisque c’est attendre ce qui ne dépend pas de soi. L’Espérance s’oppose pour cela à la volonté en tant que désir dont la satisfaction dépend de nous. C’est pourquoi dit A.C-S, « L’espérance n’est une vertu que pour les croyants, quand le courage en est une pour tous les hommes » . Espérance et courage. Les lâches espèrent la victoire tout autant que les héros ! « Ces espérances ne sont pas le courage, ni ne suffisent, hélas, à en donner » dit C-S. « C’est dans les affaires les plus désespérées que l’on emploie le plus de hardiesse et de courage » dit Descartes Comme dit C-S,« Quand il n’y a plus rien à espérer, il n’y a plus rien à craindre : voilà tout le courage disponible pour un combat présent, pour une souffrance présente, pour une action présente ! » Ce qui peut paraître évident, quoique, n’ayant plus rien à craindre, on peut se demander s’il s’agit encore de courage ? L’espérance n’est pas le courage. Les combats les plus désespérés sont-ils les plus courageux ? Mais alors, pourquoi être courageux si l’on n’espère rien ? Aristote dit « Les gens vraiment courageux n’agissent jamais que par la beauté de l’acte courageux » . Pour cette beauté qui n’est pas esthétique mais éthique . Pour une valeur qu’on estime plus importante que son intérêt personnel. Serait-ce pour cette beauté qui serait à la fois, amour du bien et sans espoir, dès lors qu’on n’en espère rien pour soi ? « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » dit la célèbre formule de Guillaume d’Orange. N’est-il pas vrai en effet que, moins il y a d’espoir, plus il faut de courage ?

Toutes les vertus se tiennent, et toutes tiennent au courage. En guise de conclusion Pour tout homme, il y a ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas supporter : qu’il rencontre ou non, avant de mourir, ce qui va le briser, c’est affaire de chance au moins autant que de mérite. Les héros le savent bien quand ils sont lucides : c’est ce qui les rend humbles, vis-à-vis d’eux-mêmes, et miséricordieux, vis-à-vis des autres. Toutes les vertus se tiennent, et toutes tiennent au courage. André Comte-Sponville / Petit traité des grandes vertus / Le courage