La cassure imaginaire Automatique
Non, je n’écrirai plus de poèmes d’amour,
J’ai dit sur toi et moi ce que j’en pouvais dire,
J’ai écrit de nous deux le meilleur et le pire,
Il est temps de fermer l’encrier sans retour.
Ma muse comme moi aimait ce bavardage,
Ces vers qui décrivaient notre si beau parcours.
Las ! Elle ne veut plus me prêter son concours,
Ne veut plus t’imposer pareil marivaudage.
Je t’ai porté aux nues, sans pudeur, sans réserve.
J’ai dit ce que ta vie représentait pour moi,
C’est la sincérité qui me dicte sa loi,
Car feindre je ne puis, que le sort m’en préserve.
Je sais depuis hier que tu m’es infidèle,
Que tu fais comme on dit une entorse au contrat.
Bien sûr tu me diras qu’elle ne compte pas,
Que tu n’aimes que moi, que tu te moques d’elle.
C’est ce que tu diras, ce soir, à la veillée,
Peut-être en souriant, en me prenant la main.
Je sais que tout pour moi sera changé demain,
Quand sortant de tes bras, je serai réveillée.
Nous serons de nouveau deux à tenter la chance,
Alors qu’il y a peu nous ne faisions plus qu’un.
Ce sera douloureux je pense, pour chacun.
Il nous faudra combler le vide de l’absence.
Il est trop tard, vois-tu, l’espoir n’est plus de mise.
Un baiser, le dernier, et je m’éloignerai.
Pourtant, tu le sais bien, je te pardonnerai.
Mais ne reviendrai plus, ma décision est prise.
Il est temps de fermer l’encrier sans retour,
Non, je n’écrirai plus de poèmes d’amour.
Renée Jeanne Mignard Création Claude St-Denis Images prises sur le Net Poème de Renée Jeanne Mignard " Les Amours de Mado " http://www.lesamoursdemado.com/ Septembre 2009 Musique Ernesto Cortazar « Lost without you »