« Montrouge se souvient »
I. Dans l’enfer des tranchées
Une guerre de tranchées Pour se protéger du feu ennemi et défendre leurs positions, les soldats français, allemands, britanniques, … creusent des tranchées. Tranchées britanniques de première ligne sur la Somme, septembre 1916 Source: imperial Muséum « Notre tranchée a une longueur de 100 mètres. Elle est profonde d'un mètre et la terre a été jetée devant, si bien que l'on peut passer debout sans être vu. Elle est très étroite et par endroits, on a creusé plus largement pour pouvoir se croiser quand on se rencontre. Dans le fond, on creuse de petites caves où un homme peut se coucher pour se protéger des obus. » Adolphe Wegel, 1915, cité dans Jean-Pierre Guéno, Yves Laplume et Jérôme Pecnard, Paroles de Poilus, Tallandier, 1998.
Des combats violents Les soldats font l’expérience de la violence d’une guerre moderne. Des armes nouvelles apparaissent comme les mitrailleuses, les gaz chimiques, les chars d’assaut et les avions de combat. Elles font des dégâts et des pertes considérables. « Un souffle encore piqua sur nous... Je m'étais ramassé, la tête entre les genoux, le corps en boule, les dents serrées. Le visage contracté, les yeux plissés à être mi-clos, j'attendais... Les obus se suivaient, précipités, mais on ne les entendait pas, c'étai trop près, c'était trop fort. A chaque coup, le cœur décroché fait un bond, la tête, les entrailles, tout saute. On se voudrait petit, plus petit encore, chaque partie de soi même effraie, les membres se rétractent, la tête bourdonnante et vide veut s'enfoncer, on a peur, enfin, atrocement peur... Sous cette mort tonnante, on n'est plus qu'un tas qui tremble, une oreille qui guette, un cœur qui craint.... » Roland Dorgelès, « Les Croix de Bois« »(sous un bombardement en Artois - 1915).
Des souffrances au quotidien La vie des soldats dans les tranchées est très difficile. Ils supportent la boue, le froid, les odeurs, les rats, les puces, les poux. Ils dorment peu, mangent mal. La peur de la mort et les bombardements permanents les traumatisent. Soldats français dans les tranchées : date et lieu inconnu Source : le livre scolaire.fr
II. La première guerre totale et industrielle
Industries et civils au cœur de la guerre La guerre touche aussi l’arrière. Les civils souffrent au quotidien du rationnement et des bombardements. Ils sont mobilisés dans les usines de guerre. Ainsi, des femmes, des étrangers (Espagnols, Portugais,…) et des coloniaux (Algériens, Indochinois) produisent en masse des fusils, des munitions, des obus, des canons, des chars, des avions… 29 décembre 1915: les «munitionnettes » au travail dans les usines d’armement Source: www.gallica.bnf.fr
La mobilisation des esprits Chaque Etat s’efforce de mobiliser son camp pour la victoire finale. Journaux, affiches, cartes postales,… diffusent les « bobards » les plus invraisemblables et développent la haine de l’ennemi. Ainsi, pour les journaux français, « les balles allemandes ne tuent pas » et les soldats allemands ne sont que des « barbares » qui dépouillent les cadavres, coupent les mains des enfants…A l’inverse, le soldat français est héroïque. Carte postale de la propagande anti-allemande: « ils dépouillent les morts » (journaux) Source: Bibliothèque de documentation internationale contemporaine.
III. La paix retrouvée et commémorée
Sortir de la guerre : l’exemple des gueules cassées Avec la fin de la guerre, 6 millions de soldats sont démobilisés. Leur retour à la vie civile n’est pas aisée: ils n’ont plus ni maison, ni vêtements civils, ni revenus. Pour défendre leurs droits, près de la moitié d’entre eux adhèrent aux associations d’anciens combattants et de mutilés qui se forment. Parmi eux, on compte plusieurs milliers de « gueules cassées », expression qui désigne les soldats touchés par les séquelles les plus graves, notamment au visage. Photographie des cinq « gueules cassées » invitées à assister à la signature du traité de Versailles, 1919. Source : Historial de la Grande Guerre. Historial de la Grande Guerre-Péronne © Yazid Medmoun
Construire la paix: de Rethondes à Versailles Le 11 novembre 1918, à 11 heure du matin, l’armistice, signé le jour même à 5h40 à Rethondes, entre en vigueur. Sur le front, les clairons sonnent le « Cessez-le-feu !». Dans les pays alliés, des foules en liesse, célèbrent la victoire. La guerre terminée, il faut construire la paix. Le traité de Versailles est signé, le 28 juin 1919, dans la galerie des glaces du château. Les puissances alliées imposent des sanctions très sévères à l’Allemagne. Elle doit payer aux vainqueurs les dommages causés par la guerre. Pour garantir une paix durable, une nouvelle organisation est créée, la Société des Nations (SDN). Les signataires de l’armistice devant le wagon de Rethondes. Source : www.musee-armistice-14-18.fr Source: Archives départementales des Hauts-de-Seine
Se souvenir: Fiche individuelle de deux soldats montrougiens-« Morts pour la France » La mention « Mort pour la France est créée par la loi du 2 juillet 1915. Elle est attribuée à tous les soldats dont la mort en lien avec la guerre est avérée. C’est le cas de ces deux poilus montrougiens présentés ici. Source: SGA, Mémoire des Hommes
Se souvenir: le monument aux morts de Montrouge Le monument actuel La maquette du monument en 1921 Source: Archives départementales des Hauts-de-Seine Source: https://monumentsmorts.univ-lille.fr