Pourquoi, et pour qui ce document ? Pour les hellénistes, le cours de grec ancien, et la partie « civilisation ». Pour l’histoire des arts en 3ème, car cette partie n’exige pas d’être helléniste. Pour l’histoire tout court, car nos civilisations sont toujours tributaires de ces conceptions artistiques. (références principales : l’Art grec, de R. Martin, l’Art grec, de J.J. Maffre, La Grèce Classique, de A.M. Buttin, Dictionnaire de la civilisation grecque , de G. et M.F. Rachet, les dossiers de l’Archéologie n° 342, l’art Romain , de R. Turcan, , Rome, de J.N Robert, Dictionnaire de l’Antiquité, de M.C. Howatson )

Initiation à l’art grec Le temple grec et les ordres architecturaux

La colonne dorique Elle serait originaire des cités doriennes, mais on la trouve partout. Elle est très sobre , assez trapue. La chapiteau ne comporte pas de décoration

Un temple dorique (temple de la Concorde à Agrigente, en Sicile)

Le Parthénon, à Athènes, de style dorique, avec des mélanges.

Le détail de la colonne La colonne est composée d’un fût, lui-même fait de blocs de pierres superposés et ajustés appelés tambours. Plus rarement, elle est d’un seul bloc (Monolithe) Le sommet de la colonne, qui supporte la fronton, se nomme l’abaque

Une colonne dorique

La colonne ionique Elle est originaire d’Ionie, c’est-à-dire de la Grèce d’Asie mineure La colonne est plus élancée, le chapiteau est plus travaillé, il comporte une volute

Le temple de style ionien d’Athéna Nikè, sur l’Acropole d’Athènes… On observe la finesse de la colonne, par rapport au modèle dorique

… et sa reconstitution virtuelle

La colonne corinthienne Elle apparaît vers le Vème siècle avant J.C., dérive de l’ionique et aurait été plus représentée à Corinthe Le chapiteau est orné de feuilles d’acanthe, il est plus chargé.

A chaque ordre architectural correspond un type de temple La forme générale est similaire, mais dans le détail, il y a des variantes… La partie supérieure, sous le fronton, n’est pas organisée de la même manière Elle est décorée soit d’une d’une frise, soit de métopes séparées par des triglyphes, qui représentent des scènes mythologiques et symboliques. Ces motifs sont peints, totalement ou partiellement..

Le temple dorique comporte des métopes, sous le tympan, séparé par la corniche Cela représente un sujet mythologique, présentant un symbole pour la cité (exploits d’un héros fondateur incarnant les valeurs de la cité, comme Thésée pour les Athéniens, par exemple)

Le temple ionique comporte plutôt une frise discontinue, sans triglyphes

Les reliefs du fronton , dans le tympan reliefs représentent aussi une scène mythologique symbolique, par exemple la lutte d’AthénaET Pos2idon pour fonder Athènes (reconstitution).

Un temple entouré de colonnes est dit péristyle S’il a six colonnes en façade, il est dit hexastyle Si deux colonnes marquent l’entrée du sanctuaire on dit qu’il possède deux colonnes in antis S’il en possède deux identiques dans l’opisthodome (salle arrière) , il est dit amphiprostyle. C’est le cas du temple que vous allez voir

Un temple comprend toujours un naos, qui est le cœur, celui où se trouve la statue du dieu. C’est le point commun de tous les temples. Voici un des temples les plus simples.

Mais il y a des variantes plus complexes avec : des colonnes devant l’entrée : le temple est prostyle des colonnes devant et derrière : il est amphiprostyle Des colonne tout autour , le temple est périptère une entrée, le pronaos avec éventuellement deux colonnes in antis Un adyton lieu où seuls entrent les prêtres, où se tenait la Pythie de Delphes. Une salle arrière, l’opisthodome, utilisée pour le matériel du culte

Un temple périptère : le temple d’Apollon à Bassae, en Argolide

Le Parthénon d’Athènes, octostyle.

Certains temples sont gigantesques, et ont deux colonnades : ils sont diptères, comme le temple d’Artémis à Ephèse

Reconstitution de l’Artémision d’Ephèse.

Le langage technique : récapitulons … Voici un temple ionien

La colonne est donc un support essentiel La colonne repose sur le stylobate, dernier degré de la crepis.

Elle est composée de tambours assemblés, qui sont cannelés (en principe 16 cannelures)

La colonne est remarquablement travaillée : Les jointures entre les tambours sont invisibles. Le fût est corrigé, il n’a pas une forme constante, il n’est pas vertical, pour corriger les effets d’optique, lorsque la colonne est vue de loin Elle est poncée et lisse, au 1/10ème de millimètre près.

Un temple de style dorique. (C’est l’ Angle nord-est du Parthénon, Athènes ; 447-438 av. J.-C. ) (Les annelets sont d’inspiration ionienne, preuve de mélanges).

Elle supporte un entablement composé de -l’architrave -la frise : ici avec métopes et triglyphes, -la corniche

L’entablement supporte le fronton, dans lequel se trouve le tympan (triangle).

tympan (le triangle) orné d’un haut-relief (ici le combat d’un Centaure et d’un Lapithe, temple de Zeus à Olympie)

Le temple de Zeus à Olympie (reconstitution)

Le temple d’Apollon à Delphes

Les époques ultérieures utiliseront des « ordres » architecturaux, en les combinant, en les transformant, en utilisant certains éléments seulement. L’art romain, qui s’en inspirera et aura tendance à combiner les ordres architecturaux…

…parfois avec des ordres locaux, comme la colonne lisse dite « Toscane »

Ce mélange sera pratiqué à diverses époques Renaissance Age classique Epoque néo-classique et moderne. A vous de repérer quelques styles venant de l’Antiquité...

Le Panthéon, à Paris.

La Scala de Milan…

Le parlement d’Athènes…

L’Eglise de la Madeleine, à Paris…

La chambre des députés, ou Palais Bourbon, à Paris

La Maison Blanche, à Washington…

Et une grande quantité d’autres monuments modernes. A vous de chercher, dans le monde entier, et autour de vous ! Contact : raphel.lettres@laposte.net