Jeanne une histoire d'amour de Patricia Jauliac Cliquez pour avancer.

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Transcription de la présentation:

Jeanne une histoire d'amour de Patricia Jauliac Cliquez pour avancer

C’est aussi un hommage à Romy Schneider à laquelle je fais jouer le rôle de Jeanne, prenez tout votre temps pour l’admirer sur ses photos…

Et à Jean-Louis Trintignant auquel je fais jouer le rôle de Marcel

Les quelques touristes qui arrivaient à Nice ce jour-là, par le même train que Marcel et qui étaient descendus du wagon juste avant lui, le virent s'écrouler, tomber de tout son long, accrochant désespérément de ses doigts crispés une énorme valise qui s'ouvrit dans sa chute.

Ceux qui avaient un peu de temps à consacrer à ce vieil homme geignant sur le sol gras du quai se penchèrent vers son visage et, à le voir si pâle, coururent appeler le Samu.

D'autres, émus, restèrent près de lui et une jeune fille lui prit même la main.

Marcel, lui, ne vit rien de tout cela Marcel, lui, ne vit rien de tout cela. Terrassé de douleur, des larmes débordant de ses yeux pour glisser doucement dans les sillons tendres de toutes les rides de son visage, Marcel n'était plus attentif qu'au film de cette journée qui l'avait conduit jusqu'ici et qui passait au ralenti sous ses paupières fermées.

Marcel avait mis la table: deux couverts, comme d'habitude Marcel avait mis la table: deux couverts, comme d'habitude. Il était nerveux et joyeux, tel un enfant qui aurait eu du mal à garder un secret. Marcel avait préparé une merveilleuse surprise pour Jeanne. Il en rêvait depuis des mois, des années en fait...Et Jeanne serait si heureuse !

Jeanne, sa femme, son amour, sa lumière.

" Jeanne ! Elle sera ravie quand je lui annoncerai que nous allons partir tous les deux en amoureux... "

Il prendra bien soin d'elle, pour qu'elle ne manque de rien, pour qu'elle n'ait pas froid et ce sera une telle joie de voir la sienne quand elle découvrira les campagnes, les villes, toutes ces régions encore inconnues qu'ils allaient traverser !

Leurs dernières économies avaient payé cette extraordinaire escapade, mais peu importait: Ils en rêvaient depuis si longtemps !

Marcel avait tout prévu, tout préparé, dans les moindres détails et, la veille ils s'étaient confortablement installés dans le train qui les avait emportés loin de Paris, loin du froid et de la pluie, jusqu'à Nice où les attendait une chambre retenue par correspondance dans un petit hôtel dont le nom avait séduit Marcel: " Au deux tourterelles ".

Jeanne avait ri, Jeanne l'avait embrassé, Jeanne était si heureuse de partir avec lui. Ils s'aiment tant, tous les deux !

Marcel avait eu du mal à fermer la valise, elle était si lourde Marcel avait eu du mal à fermer la valise, elle était si lourde ! Il avait peiné à la porter mais Jeanne lui avait souri.

Les marches étaient hautes et l'escalier abrupt Les marches étaient hautes et l'escalier abrupt. _ "Attention de ne pas glisser, ma chérie, ce n'est pas le moment de tomber... "

Et il avait ri. Jeanne, elle aussi avait ri et c'était bon Et il avait ri. Jeanne, elle aussi avait ri et c'était bon. Elle était si jolie dans sa robe fleurie, avec cette large capeline qui mettait tendrement dans l'ombre ses yeux si doux !

Toujours allongé sur le quai froid, au milieu d'un brouhaha qu'il n'entend pas Marcel se souvient…

Un taxi les attendait en bas Un taxi les attendait en bas. Le chauffeur du taxi avait eu l'air surpris de le voir encombré d'une aussi grosse valise bien trop lourde pour lui. Jeanne et lui s'étaient assis, confortablement serrés l'un contre l'autre, commentant le spectacle de la rue.

Plusieurs fois, Marcel avait rencontré, dans le rétroviseur le regard étonné du chauffeur posé sur eux. Peut-être était-ce à cause de l'amour, que l'homme percevait dans la voix et dans la douceur du regard de Marcel qui couvait tendrement son épouse. Il est vrai que tout a bien changé et que les couples, de nos jours, sont rarement aussi amoureux ! Marcel eut envie de rire et se dit qu'il avait bien de la chance. Quoi qu'il en soit, le chauffeur avait dû se sentir ému et c'est doucement qu'il les avait conduits jusqu'à la gare, comme pour ne pas troubler un fragile mystère.

A la gare, il y avait beaucoup de monde et, sans les conseils de Jeanne, Marcel se serait certainement perdu ou trompé de train ! Et puis, la valise était si lourde ! Les femmes emportent toujours tellement de choses !

Enfin, ils avaient pris place dans leur compartiment, aux endroits réservés, elle, près de la fenêtre _ " Tu verras mieux " lui avait-il dit. _ " Tu n'as pas froid ? "

Non, Jeanne se sentait bien, et cela le rassura Non, Jeanne se sentait bien, et cela le rassura. Il y a quelque temps, longtemps peut-être, il ne sait plus, elle avait eu si froid, une nuit. Il faisait pourtant bien chaud dans leur lit !

" Marcel, tu veux bien aller me faire une bouillotte, s'il te plaît, je suis gelée ! " Marcel avait empli l'objet d'eau très chaude, et était revenu se coucher tout contre elle pour ajouter sa propre chaleur à celle de la bouillotte qu'il avait glissée au fond du lit.

Après, Jeanne avait été gravement malade Après, Jeanne avait été gravement malade. Au matin, il avait fallu la transporter à l'hôpital et, un médecin mal renseigné avait même dit qu'elle était perdue !

Après, Marcel ne se souvenait plus très bien Après, Marcel ne se souvenait plus très bien... Mais il craignait toujours qu'elle n'ait froid. " Ma chérie, tu n'as pas froid ? " Non, Jeanne allait tout à fait bien et, enfin, le train était parti.

Les gens qui occupèrent le même compartiment que Marcel, dans le train qui descendait vers le soleil du midi ne comprirent pas pourquoi ce vieil homme ne cessa de poser une question qui, invariablement restait sans réponse: " Tu n'as pas froid, ma chérie ? "

Jeanne ne répondait même plus aux crainte de son mari, elle se gorgeait délicieusement du paysage qui défilait pour eux deux.

En effet, le train semblait prendre son temps devant de multiples tableaux que Marcel ne vit pas beaucoup, trop occupé à guetter la moindre des réactions de surprise ou de joie que manifestait Jeanne. Son bonheur ne pouvait venir que d'elle. C'est à travers l'ombre claire de ses cheveux qu'il aperçut la mer verte des collines de Bourgogne

et, bientôt, dans ses yeux soudain colorés de bleu, qu'il entrevit le nouveau ciel du midi, si pur qu'il semblait enfanter lui-même le désert caracolant de la Provence farouche.

Son voyage, ses paysages, c'était elle; son seul passé, son unique présent et son ultime avenir.

Ils déjeunèrent de pain de mie, de jambon et de cerises Ils déjeunèrent de pain de mie, de jambon et de cerises. Il essuya tendrement ses lèvres tâchées de rouge bigarreau. Elle avait dégrafé le dernier bouton de sa robe fleurie.

" Tu n'as pas froid, ma chérie " Tu n'as pas froid, ma chérie ? " Non, Jeanne n'avait pas froid, oui, Jeanne était heureuse. Ils étaient jeunes et très épris l'un de l'autre. Ils partaient en voyage d'amour.

A rester ainsi immobile, dans la contemplation de Jeanne, Marcel s'engourdissait mais il ne la quitta pas un seul instant des yeux.

Après Marseille, ce furent la mer, les plages, le plein soleil, et les pommettes de Jeanne étaient toute roses.

Puis, le train arriva à Nice Puis, le train arriva à Nice. Courbatu, Marcel eut beaucoup de mal à porter la lourde valise, d'abord pour la poser à ses pieds dans le compartiment, puis, pour la descendre jusque sur le quai.

Mais Jeanne lui souriait Mais Jeanne lui souriait. Il transpirait, et, de temps à autre, une brève douleur pointait dans son bras gauche.

Dehors, le vent léger soulevait un peu la robe dansante de Jeanne Dehors, le vent léger soulevait un peu la robe dansante de Jeanne. Comme elle était belle, comme il l'aimait ! Si un jour il devait la perdre, si un jour elle le quittait...il n'aurait pas de larmes pour adoucir sa détresse, il ne serait plus rien, et, même la folie ne saurait le mettre à l'abri du désespoir.

La douleur se fit plus vive dans son bras et rayonna subitement jusqu'au milieu de sa poitrine. Il tomba aux genoux de Jeanne dont la robe bougeait toujours dans le vent.

Peu de touristes eurent le temps de s'attarder près du vieil homme couché sur le quai. Seule la jeune fille resta et ne lui lâcha pas la main.

Marcel ouvrit les yeux et sembla la regarder un instant avant de murmurer: " C'est fini Jeanne ! Maintenant tu peux mourir. Je t'aime. "

Et Marcel est mort. Dans sa chute, la valise s'était ouverte Et Marcel est mort. Dans sa chute, la valise s'était ouverte. Elle débordait de photographie. Chacune dans leur cadre, elles montraient Jeanne à toutes les époques de leur vie. Jeanne à dix-huit ans, Jeanne à vingt ans, ravissante dans une jolie robe fleurie, Jeanne, toujours Jeanne...

Un jeune homme en retard arriva en courant sur le quai pour y chercher sa fiancée. Il la trouva à genoux près d'un vieux monsieur qui venait de mourir. La jeune fille se releva. Elle pleurait.

" Pendant tout le voyage, il parlait tout seul mais je te jure qu'on aurait cru qu'il accompagnait quelqu'un... un instant, elle eut l'air pensif... je sais même qu'elle s'appelait Jeanne ... et, un peu tristement, déjà, elle ajouta, je suis sûre que lui n'aurait pas été en retard à l'arrivée de son train ! "

Parmi les proches de Marcel personne ne comprit ce qu'il était allé faire, tout seul, à Nice, avec cette valise bourrée de vieilles photos jaunies.

Musique : extrait de l’«Hiver » des « 4 Saisons » de Vivaldi Photos : Internet Daniel Décembre 2007 danielvillaperla@gmail.com Ce diaporama numéro 34 est strictement privé. Il est à usage non commercial.