Ricet Barrier Juliette et Victor Par Nanou et Stan
La grâce séduisante d’une gorge naissante Un nuage de taffetas cachant ses doux appâts C’est Juliette Drouet partant pour Guernesey Où trottent des annonces portant de longs caleçons
Dans la vieille diligence qui sautille en cadence Elle tire de son corsage un merveilleux message C’est Juliette Drouet plus fraîche qu’un bouquet Se met à le relire et rougit de plaisir
Près d’elle sur la banquette un argousin la guette On ne plaisantait pas sous Napoléon 3 Mais Juliette Drouet jette au loin le billet Un chevreau le dévore le pandore s’endort
Mais voici Guernesey Juliette aux aguets Aperçoit sur le port la barbe de Victor Tous les vieux Anglo-Normands sourient en les voyant Marcher bras dessus, bras dessous se faire des yeux doux
Les petits valets en caleçon ouvrent des yeux ronds On ne voit pas tous les jours le génie et l’amour Dans le champ des étoiles une faucille d’or Juliette s’endort dans les bras de Victor
Une faucille d’or dans le champ des étoiles La la… la la la Une faucille d’or dans le champ des étoiles Veille jusqu’à l’aurore sur Juliette et Totor
Ah ! Victor Hugo, le bon Totor, l’immense Totor. (Juliette Drouet l’appelait tendrement "Totor" ) Face à ce géant qu’on a dit paradoxal, il y a toujours eu de fines bouches. Cocteau, qui a déjà bien mal vieilli, disait que Victor Hugo était un fou qui se prenait pour Victor Hugo. Quand on demandait à André Gide quel était le plus grand poète français, il répondait, admiratif, mais également très ironique : « Victor Hugo, hélas ». Hugo ne fit peut-être pas voler en éclats les normes esthétiques de son temps comme, par exemple, Mallarmé, mais son oeuvre poétique est indépassable, et elle pèse des tonnes, non parce qu’elle est pesante, mais parce qu’elle est impossible à déplacer du champ littéraire. Baudelaire, dont l’oeuvre et la démarche étaient aux antipodes de celles de l’auteur de La légende des siècles, rendit cet hommage particulièrement pénétrant à son aîné : « Quand on se figure ce qu’était la poésie française avant que Victor Hugo apparût et quel rajeunissement elle a subi depuis qu’il est venu ; quand on imagine ce peu qu’elle eût été s’il n’était pas venu, combien de sentiments mystérieux et profonds qui ont été exprimés, seraient restés muets ; combien d’intelligences il a accouchées, combien d’hommes qui ont rayonné par lui seraient restés obscurs ; il est impossible de ne pas le considérer comme un de ces esprits rares et providentiels, qui opèrent, dans l’ordre littéraire, le salut de tous... » Le plus lourd fardeau C’est d’exister sans vivre. Victor Hugo …../…..
Théâtre et comédies musicales Maurice-Pierre Barrier, plus connu sous le nom de Ricet Barrier, né le 25 août 1932 à Romilly-sur-Seine et mort le 20 mai 2011 à Sainte-Christine, est un chanteur, comédien et fantaisiste français. Débuts Ricet Barrier, qui se destine au métier de professeur d'éducation physique, entre à l'Institut régional d'éducation physique et sportive (IREPS) en 19521. Musicien amateur, il dit avoir reçu la piqûre de la chanson en 1948 en écoutant Le Train du Nord de Félix Leclerc. Il commence à composer et apprend le banjo, l'ukulélé et la guitare. En 1955, il fait la connaissance de Bernard Lelou (né Georges Weil), ils travailleront étroitement tant au niveau des paroles que de la musique jusqu'à la mort de celui-ci en 1990. Barrier participe au Petit Conservatoire de la Chanson de Mireille, émission diffusée par la RTF, en 1955 et 1956. Musique Ricet Barrier se révèle dans la seconde moitié des années 1950, notamment grâce aux Frères Jacques qui durant leur carrière reprendront 21 chansons signées Barrier et Lelou (notamment Rendez-vous (Stanislas), La Marchande de poissons, Les Spermatozoïdes, ou encore l'album La Mythologie, qu'ils interprètent dans son intégralité). Le chanteur se produit à Paris dans les cabarets de la rive gauche. En 1958, il rencontre Jacques Canetti et enregistre son premier disque pour le label Philips, La Servante du château, qui reçoit le Grand prix de l'Académie Charles-Cros. Ricet Barrier est de passage aux Trois Baudets avec Serge Gainsbourg et Bernard Haller, tandis que les vedettes de la seconde partie sont Raymond Devos, Guy Béart et Jacques Brel. Barrier rejoint le label Barclay en 1966. Le titre Les Vacanciers, arrangé par Jean-Claude Vannier, devient un succès durant l'été 1968. Sa dernière apparition sur scène remonte à 2010 au Chat-huant, à Sadirac en Gironde. Peu de temps avant son décès, il est invité par Patrick Sébastien dans l'émission Les Années bonheur diffusée sur France 2. Théâtre et comédies musicales Barrier et Lelou travaillent également sur des comédies musicales et pour le théâtre. Ils adaptent notamment le roman de Renart en 19854. …../…..
Télévision Distinctions Durant les années 1960 et 1970, Ricet Barrier intervient dans plusieurs émissions télévisées enfantines. Il prête sa voix à Mr Ziboux, un personnage de la série Colargol, ainsi qu'au personnage principal de Saturnin le canard, dont il cosigne les dialogues. Il est aussi le narrateur de Barbapapa et signe le générique de la série. Distinctions Ricet Barrier est nommé officier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 2005 par le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. Nanou et Stan le 02/04/2017