Les représentations de la mort

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Transcription de la présentation:

Les représentations de la mort L’évolution de la représentation de la mort en occident à travers les siècles et la mort en Afrique

I. L’évolution de la représentation de la mort en occident Les attitudes devant la mort dans les sociétés occidentales ont évoluées au fils des siècles. Il y a tout d’abord la dépossession du mourant:au moyen âge et à la renaissance, l’homme savait qu’il allait mourir, et cela était naturel. Il y avait une participation du malade à sa mort lorsqu’il était lucide ou dans d’autres cas une tierce personne lui apprenait. Au 18 ème siècle, c’est le rôle de la famille de lui annoncer sa mort. Au 19 ème siècle, il faut un questionnement de la part du malade pour qu’on en parle, et c’est souvent le médecin qui en est chargé.

Les représentations de la mort On note aussi l’approche du décès deux tendances: au 15ème siècle l’assistance qui se trouvait dans la chambre devait quitter les lieux afin que le malade se retrouve face à Dieu. Au 19ème, l’on mourrait en public et la chambre devenait un lieu public. Actuellement, ce qui est connu du médecin et de la famille est désormais caché au mourant. On dissimule au malade la gravité de sa maladie. L’individu doit mourir dans l’ignorance de sa mort.

Les représentations de la mort Pour le malade, la mort a eut des aspects différents suivant les époques. Dans la seconde moitié du moyen âge, et durant la renaissance, la mort est le symbole de la puissance. On était maître dans sa vie si on était maître dans la mort. Au 17 ème siècle, le malade partage sa mort avec sa famille. Il n’est plus le propriétaire de sa vie. Du 14 ème au 18 ème siècle, il y avait le testament qui était un moyen pour chacun de s’exprimer. Après le 18 ème, il n’y a plus d’écrit mais seulement des paroles. Au 20 ème siècle le malade est considérer comme un enfant qui est pris en charge totalement. Tout ceci vient renforcer les consignes habituelles de silence par rapport à la mort.

Les représentation de la mort Autrefois la mort était une figure familière. On la voyait régulièrement, on vivait et on mourait devant les gens. Actuellement, le lieu moderne de la mort est l’hôpital. Il suffit seulement de la nommer pour provoquer une tension émotive. Dès la seconde moitié du 19 ème siècle, on commence à s’interroger sur la nécessité de révéler à un malade la gravité de son état, d’abord pour l’épargner lui, puis pour épargner l’entourage en lui évitant des émotions trop fortes. Ces phénomènes sont la résultante de l’instauration d’un tabou. C’est une conséquence de l’obligation de bonheur qui apparaît au même moment.

Les représentation de la mort Il y a eut une évolution également au niveau du deuil Le deuil jusqu’à nos jours est synonyme de douleur. Celle-ci était l’expression la plus violente des sentiments spontanés. Au moyen âge, on avait de grandes gesticulations. A partir du 13 ème siècle, les manifestations consistent en des pleurs. Au 18 ème siècle, on note l’absence des femmes aux obsèques. La femme voilée de noir apparaît aux yeux du monde le symbole de la douleur et de l’inconsolation.

Les représentation de la mort Nous pouvons caractériser le rapport au deuil par une phase aiguë de spontanéité ouverte et violente jusqu’au 18ème siècle, suivie d’une période de dolorisme exalté, sorte de paroxysme du deuil au 19 ème siècle, et enfin à présent l’interdiction qui caractérise les 20 ème et 21 ème siècles avec une fuite devant la mort. La tendance actuelle serait plutôt de le recommander à nouveau, mais il convient de ne plus afficher sa peine.

Les représentation de la mort D’après G GORER, sociologue britannique, la mort est devenue le principal interdit du monde occidental. L’absence de familiarité avec la mort est due à l’allongement de la longévité dans las sociétés industrielles. FOURCASSIE a démontré que le jeune homme d’aujourd’hui peut atteindre l’âge adulte sans jamais avoir vu mourir, et celui qui à vu mourir s’empresse d’oublier. Les enfants sont initiés très tôt à la physiologie de l’amour et de la naissance. Mais lors du décès d’un proche, on leur explique l’absence de l’être cher en parlant d’un voyage lointain. La société gomme les liens d’association entre l’idée de deuil et celle de la maladie. Et paradoxalement, si l’hôpital est le lieu ou l’on meurt le plus, on tolère de moins en moins d’y garder les corps.

II. La mort en Afrique noire La mort en Afrique noire est une affaire de groupe plus qu’une affaire individuelle. Elle n’est pas vécue comme un drame ni comme un phénomène naturel mais comme le résultat de maléfices sorciers. Elle conduit la personne choisis de part sa position sociale et la richesse de sa famille, au statut d’ancêtre. Ce statut s’acquiert selon un processus défini par le groupe: comment le défunt passe de la maison à la tombe? On attribue à cet ancêtre un savoir et un pouvoir. Celui de connaître l’avenir et d’assurer la continuité de sa famille. Se sentir protégé par un défunt évite sa rancune et une éventuelle vengeance.

Les représentations de la mort Ce culte des ancêtres permet de récupérer la force vitale des défunts pour accroître le pouvoir du groupe contre les forces de destruction et de désordre. Dans la théâtralisation des funérailles, on tue, on dénoue dans la mort ce qui lui reste de vivant, on tue les liens affectifs des survivants. C’est le moyen de faire passer le mort du statut de personne au statut d’ancêtre. L’organisation dans les sociétés Africaines repose sur une hiérarchie dépendant de la relation qui vous lie aux ancêtres.

Les représentations de la mort Toutes les manifestations, par une ambiance appropriée, transmettent un messages spécifique ou chacun est spectateur et acteur. La mort y est toujours présente; le sorcier est le personnage-clé de ses spectacles. De plus, la participation intense avec le public, et la continuité avec la vie quotidienne sont utilisées dans la représentation de la mort.

conclusion Tout cela m’amène à une question: comment la mort pourrait réintégrer nos sociétés occidentales?Peut être en commençant par les enfants, que la mort soit approchée de manière éducative dès que les enfants se posent des questions existentielles, cela permettrait peut-être de changer la manière d’observer et d’arriver à donner un sens à l’existence dans nos sociétés occidentales.