LA RADIOPROTECTION
Les unités et les grandeurs Dose équivalente. Tient compte de la nature du rayonnement : le facteur multiplicatif lié à la nature du rayonnement Wr permet de calculer la dose équivalente à partir de la dose absorbée. Notion de dose efficace. Les effets retardés dépendent aussi de la vulnérabilité de l’organe irradié. Exemple : cancer plus fréquent si irradiation de la thyroïde, du rein ou des poumons que du foie facteur tissulaire Wt. Wt est défini pour des D. forts : _ Gonades : 0,2 Moelle osseuse : 0,12 Côlon, poumon, estomac : 0,12 chacun Sein, foie, œsophage, thyroïde, vessie : 0,05 chacun Peau, os : 0,01 chacun Autres : 0,05
Wti = 1 Calcul de la dose efficace : E(Sv) = Di (Gy) .Wri. Wti Pour une irradiation homogène du corps entier, dose équivalente = dose efficace. La dose efficace permet de comparer les risques afférents à des irradiations différentes (un seul organe, plusieurs organes, tout l’organisme) en les comparant au risque d’une irradiation homogène du corps entier.
Ordre de grandeur des irradiations A/ Irradiation naturelle : de 1000 à 6000 µSv/an, en moyenne 2,4 mSv/an (2400 µSv/an) à Paris. Irradiation externe : Cosmique = 400 µSv/an Tellurique = 400 µSv/an Irradiation interne : 220Rn+ 222Rn = 1200 µSv/an 40K = 200 µSv/an autres = 200 µSv/an 109 ionisations/s dans les cellules d’un homme de 70 kg.
Variations Cosmique : x 2 tous les 1 500 mètres d’altitude. x 100 en avion commercial. Tellurique : Selon terrain. En Inde : 70 000 personnes reçoivent 4 mSv/an. Interne : Problème du Rn qui est inhalé (dégazage des murs). Extérieur : 1 à 10 Bq/m3. Intérieur : en moyenne de 20 Bq/m3 1 mSv/an, mais jusqu’à 10 000 Bq/m3 ! Aux USA, plusieurs millions d’habitants vivent dans 150 Bq/m3 7,5 mSv/an.
Du fait de l’irradiation naturelle, la dose efficace est de 0,12 Sv/50 ans, certains 10 fois plus pas de conséquence démontrée. B/ Irradiations d’origine humaine : Militaire et énergie nucléaire civile : retombées radioactives Irradiation actuelle < 20 µSv/an. Centrales nucléaires : Irradiation actuelle 20 µSv/an. 100 µSv/an Europe Argentine 1954 1960 1964 1986
Médicale : Dans les pays développés : 800 µSv/an. Radiodiagnostic classique (examens systématiques) Dépistage : mammographie, peut être TDM pulmonaire chez le fumeur ou le travailleur exposé à l’amiante … A part : radiothérapie externe et interne où il s’agit d’une application thérapeutique.
Radiographie Dose à la moelle osseuse ou à un autre organe cible (mGy) Colonne vertébrale 1 Thorax 0,1 Lavement baryté 5 dose à la peau UIV 100 LB, vasculaire 150 dose ovaire Bassin 2,5 Rachis dorsal 0,1 UIV 7 Hystéro 12 UIV, Hyst : chaque min supplémentaire 5 de scopie télévisée
Scintigraphie Irradiation généralement plus faible ou du même ordre que l’examen radiologique. Exemple : La vessie est souvent l’organe cible.
Règles de radioprotection JUSTIFICATION : Supprimer toute radioexposition inutile. OPTIMISATION : Si justifié, irradiation au plus faible niveau possible raisonnablement. Doses maximales admissibles pour le public entraînant un risque ceux de la vie courante, pour les travailleurs (catégorie A) risques professionnels acceptés.
Recommandations en 1990 de la CIPR Commission Internationale de la Protection contre les Radiations Femme enceinte de catégorie A, anciennes normes : Corps : 10 mSv/grossesse. Abdomen : 2 mSv/grossesse. Mais le fétus fait partie du public : 1 mSv/an.
Pour l’irradiation interne (travail dans les mines d’U, laboratoires, médecine nucléaire…) ; notion de LAI = limite annuelle d’incorporation en Bq/an. Application pratique de ces règles Examen médical tous les 6 mois des personnels de catégorie A. Radioexposition externe : Individuel film, dosimètre, dosimétrie opérationnelle. Collectif détecteurs (chambre d’ionisation, compteurs Geiger Muller). Protection : distance, écrans X, g : Pb, béton , n : matériaux légers temps d’exposition
- Radioexposition interne : Radiotoxicologie urinaire. Lorsque le faisceau provient d’une source ponctuelle, isotrope dans l'air, l’éclairement et donc l’irradiation varie selon l’inverse du carré de la distance à la source : E2 = d12 [si atténuation, facteur e-µ (d2-d1) ] E1 d22 - Radioexposition interne : Radiotoxicologie urinaire. Anthropogammamétrie. Protection : Blouse, gants Manipulation sous hotte ventilée Contrôler l’absence de contamination Ne pas boire, manger, fumer en zone contrôlée
Conduite à tenir par le médecin en cas d’irradiation accidentelle Très exceptionnels, mais des activités + inquiétude des populations information. Accidents professionnels les plus fréquents : personnel plus ou moins formé, plus ou moins conscient du risque. Accidents concernant la population : méconnaissance, ignorance de l’alarme, absence de moyens de détection. Perte ou vol de sources.
Irradiation externe du corps entier Par une urgence de soins : plusieurs heures ou jours, urgence d’investigations. Essayer d’évaluer la dose (dosimétrie biologique). Examen clinique négatif le plus souvent choc D > 10 Sv nausées, vomissements (mais non spécifique) > 1 Sv érythème D > 4 Sv fièvre NFS (moins de 3 heures si possible) pour lymphocytes +++, suivre l’évolution toutes les 8 heures. Caryotype (mais pas automatisé). 0,3 Sv : déclaration. 1 Sv : hospitalisation service général. 2 Sv : hospitalisation service spécialisé.
Irradiation externe partielle Peau (extrémités). Pas d’urgence, pas de prélèvement pour examens de biologie. Contamination externe (vêtements, peau) Rôle des ( éventuellement). Risque de contamination interne si non fixée, de radiodermite si fixée. Traitement : décontamination rapide +++ sur place. Complications : radiodermite.
Contamination interne Rôle des et . Porte d’entrée : répartition, élimination. Le danger dépend : de l’organe cible de la T 1/2 (forme chimique) Portes d’entrée : respiratoire, digestive, blessure transcutanée. Répartition : homogène (3H, 24Na, 35Cl…) ou concentration dans organe cible : os pour Sr, thyroïde pour 131I… Traitement : Noyer dans excès de corps froid : NaI pour 131I, H2O pour 3H. Chélater ou bloquer l’absorption intestinale (DTPA, gels de phosphates...) Complications : Risque somatique à long terme. Risque génétique.