L’art du « tableau » dans Jacques le Fataliste

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Transcription de la présentation:

L’art du « tableau » dans Jacques le Fataliste

Jean-Baptiste Greuze Le fils ingrat ou la malédiction paternelle, 1777.

Jean-Honoré Fragonard, Le verrou

Hogarth Scène de taverne, 1732-34

Hubert Robert, Vue imaginaire de la Grande galerie en Ruines, 1796

Le « tableau » de l’hôtesse « La voilà remontée, et je vous préviens, lecteur, qu’il n’est plus en mon pouvoir de la renvoyer. –Pourquoi donc ?- C’est qu’elle se présente avec deux bouteilles de champagne, une dans chaque main, et qu’il est écrit là-haut que tout orateur qui s’adressera à Jacques avec cet exorde s’en fera nécessairement écouter. Elle entre, pose ses deux bouteilles sur la table, et dit : « Allons, Monsieur Jacques, faisons la paix… » L’hôtesse n’était pas de la première jeunesse ; c’était une femme grande et replète, ingambe, de bonne mine, pleine d’embonpoint, la bouche un peu grande, mais de belles dents, des joues larges, des yeux à fleur de tête, le front carré, la plus belle peau, la physionomie ouverte, vive et gaie, les bras un peu forts, mais les mains superbes, des mains à peindre ou à modeler. Jacques la prit par le milieu du corps et l’embrassa fortement ; sa rancune n’avait jamais tenu contre du bon vin et une belle femme ; cela était écrit là-haut, de lui, de vous, lecteur, de moi et de beaucoup d’autres. » (p. 144-145, GF)

Le « tableau » des devisants « Lecteur, j’avais oublié de vous peindre le site des trois personnages dont il s’agit ici : Jacques, son maître et l’hôtesse ; faute de cette attention, vous les avez entendus parler, mais vous ne les avez point vus ; il vaut mieux tard que jamais. La maître, à gauche, en bonnet de nuit, en robe de chambre, était étalé nonchalamment dans un grand fauteuil de tapisserie, son mouchoir jeté sur le bras du fauteuil, et sa tabatière à la main. L’hôtesse sur le fond, en face de la porte, proche la table, son verre devant elle. Jacques, sans chapeau, à sa droite, les deux coudes appuyés sur la table, et la tête penchée entre deux bouteilles : deux autres étaient à terre à côté de lui. » (p. 156, GF)

« Raconte-moi ton tableau » « JACQUES. - Placez-vous devant la Fontaine des Innocents ou proche la porte Saint-Denis ; ce sont deux accessoires qui enrichiront la composition. LE MAÎTRE. – M’y voilà. JACQUES. – Voyez au milieu de la rue un fiacre, la soupente cassée, et renversée sur le côté. LE MAÎTRE. – Je le vois. JACQUES. – Un moine et deux filles en sont sortis. Le moine s’enfuit à toutes jambes. Le cocher se hâte de descendre de son siège. Un caniche du fiacre s’est mis à la poursuite du moine, et l’a saisi par sa jaquette ; le moine fait tous ses efforts pour se débarrasser su chien. Une des filles, débraillée, la gorge découverte, se tient sur les côtés à force de rire. L’autre fille, qui s’est fait une bosse au front, est appuyée contre la portière, et se presse la tête à deux mains. Cependant, la populace s’est attroupée, les polissons accourent et poussent des cris, les marchands et les marchandes ont bordé le seuil de leurs boutiques, et d’autres spectateurs sont à leurs fenêtres. LE MAÎTRE. – Comment diable ! Jacques, ta composition est bien ordonnée, riche, plaisante, variée et pleine de mouvement. A notre retour à Paris, porte ce sujet à Fragonard ; et tu verras ce qu’il en saura faire. «  (p. 218-219, GF)