Appels de citoyens dénonçant la prostitution sur le territoire du PDQ 22 Comité d'orientation et de vigie en matière d'occupation des espaces publics et de gestion des incivilités 13 novembre 2007 Isabelle Billette
Contexte Présence importante dans le quartier de prostitution de rue; Dénonciation fréquente de cette prostitution (vue comme une source de nuisance); Plusieurs initiatives mises de lavant afin de minimiser les nuisances que la prostitution peut engendrer.
Objectif Mieux cerner les plaintes de citoyens à la police (911 et 2222) à légard du phénomène de la prostitution de rue dans le Centre-Sud de Montréal (territoire du PDQ22) en vue de porter un regard sur la dynamique de cohabitation entre les citoyens du quartier et ce phénomène.
Méthode Analyser les cartes dappels dénonçant la présence physique de personnes prostituées ou les nuisances reliées à ces personnes prostituées (bruit, conflits, circulation/klaxon, indécences, etc.). Période : 1 avril 2004 au 31 décembre 2006 Informations intégrées à nos données : Date de lappel Lheure de lappel Les codes de nature Le sexe de ou des personnes prostituées concernées* Le nombre de personnes concernées* Le nom du plaignant et ses coordonnées (pour distinguer le nombre de plaignants différents)* Le lieu concerné par la plainte.
Résultats Nombre dappels dénonçant la prostitution (intégrés aux données) Nombre dappels dénonçant la prostitution sur des périodes comparables AnnéePériodeNb dappels avril au 31 décembre (9 mois) janvier au 31 décembre (12 mois) janvier au 31 décembre (12 mois)309 AnnéePériodeNb dappelsDifférence avril au 31 décembre360s/o avril au 31 décembre (-13%) avril au 31 décembre (-17,6%)
Fréquence dappel des plaignants
Année Nombre potentiel de plaignants différents Minimum Maximum De avril 2004 à décembre (avril à déc.) (avril à déc.) ( 5,7%) 2006 (avril à déc.) ( 9,8%) Nombre de plaignants
Périodes 1 avril au 31 déc. Tous les plaignants Sans les plaignants atypiques De 2004 à 2005(-) 13 % (-) 6,5 % De 2005 à 2006(-) 17,6 % (-) 15,8 % De 2004 à 2006(-) 28 % (-) 21,3 % Périodes du 1 janv. au 31 déc. Tous les plaignants Sans les plaignants atypiques De 2005 à 2006(-) 21 % (-) 20,5 % Pourcentage des baisses dappels sur des périodes comparables en excluant les plaignants atypiques (dix appels et plus par année)
_____ Nb appels par mois Tendance Évolution mensuelle des appels (avril 2004 à décembre 2006)
La fréquence des appels par heure de la journée
Nombre de personnes prostituées mentionné par appel 56,3% des appels : une seule personne 38,1% des appels : plus dune personne 5,6 % des appels : information absente Genre (sexe) des personnes prostituées mentionné dans les appels 58,3% femmes 17,9% travesties/transsexuels 5,7% hommes 18,1% information absente
Répartition des appels sur le territoire du PDQ
Discussion Comment expliquer la baisse significative du nombre dappels et de plaignants différents ? Quelques hypothèses : diminution de la prostitution dans le quartier; diminution des nuisances; utilisation dautres tribunes par les citoyens ; plus grande tolérance de la part des citoyens; une conséquence de la mobilisation des intervenants institutionnels et communautaires du quartier; face à laggravation de différents problèmes du quartier, le phénomène de la prostitution occupe une place secondaire.
Constat à partir de sources diverses: Une amélioration de la situation dans le quartier depuis 2003 impossible à confirmer… Amélioration selon : Certains documents de lARRFM depuis 2003; Le moins grand nombre dinterventions de citoyens au conseil darrondissement en la matière; La diminution de plaintes écrites au SPVM (directement au commandant, au directeur, via les élus, etc.); Les opinions de certaines personnes rencontrées.
Amélioration impossible à confirmer puisque : à une rencontre publique sur la sécurité publique tenue dans larrondissement en novembre 2006, 12 interventions sur 30 dénoncent les problèmes liés à la prostitution dans le quartier; des données de deux sondages sur le sentiment de sécurité (1998 et 2005) affirment quil y a beaucoup de problèmes de prostitution dans le quartier; des intervenants considèrent quil y a une augmentation de la prostitution dans le quartier sur la rue Ontario, du nombre de clients de prostitution masculine, du nombre de personnes prostituées sans domicile fixe et larrivée de nouvelles personnes prostituées.
On applaudit la consolidation des relations entre les partenaires du milieu qui recherchent des solutions concertées en vue de contribuer à améliorer la qualité de vie du quartier. Au sujet des efforts de concertation entre les intervenants de différents secteurs autour de la prostitution dans le Centre-Sud :
Conclusion La baisse du nombre dappels nest pas nécessairement reliée à une amélioration tangible de la situation. Compte tenu de certaines caractéristiques du quartier (forte mobilité résidentielle, forte proportion de familles monoparentales, de locataires et de personnes désavantagées socio-économiquement, taux élevés de problèmes de cohabitation, dinsécurité et de criminalité, etc.), il paraît évident que la mobilisation des intervenants institutionnels et communautaires du quartier pour agir sur la problématique de prostitution et les problématiques qui lui sont connexes demeure essentielle, que la situation se soit ou non améliorée.