PRESENTATION DE LA GUINEE-CONAKRY INFORMATION SUR LE CLIMAT POUR AMELIORER LA RESILIENCE DES AIRES PROTEGEES OUEST AFRICAINES. Freetown, du 23 au 25 Avril 2012 PRESENTATION DE LA GUINEE-CONAKRY Mamadou TOUNKARA Email: m_tkra@yahoo.fr Tél (+224) 24 87 36 61 ou 60 54 54 77
POSITION GEOGRAPHIQUE La Guinée est un pays côtier de l’Afrique de l’Ouest. Elle est située entre 7°05’ et 12°51’ de latitude Nord et 7°30’ et 15°10’ de longitude Ouest. Elle est limitée à l’Est par la Côte d’Ivoire et le Mali, au Sud par le Libéria et la Sierra Leone, à l’Ouest par l’océan Atlantique et la Guinée Bissau et au Nord par le Sénégal et le Mali. Elle couvre une superficie de 245 857 km².
Suite 1 La Guinée est l’un des pays les plus arrosés de la sous-région. Elle comprend 4 régions naturelles correspondant chacune à un type de climat avec des particularités de température, de pluviométrie, de sol, de faune, de flore et de relief: la Guinée Maritime ou Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière. Le réseau hydrographique est inégalement reparti entre ces quatre zones.
Carte de la Guinée
CLIMAT La Guinée jouit d’un climat tropical humide caractérisé par l’alternance de deux saisons de durées inégales: la saison sèche durant laquelle sévit l’harmattan et la saison pluvieuse régie par la mousson ouest africaine. La saison pluvieuse dure de 5 à 7 mois (avril-octobre) du nord vers le sud ; il tombe en moyenne 1970 mm d’eau. La répartition de cette pluviométrie est inégale aussi bien dans l’espace que dans le temps. Elle dépend à la fois de la latitude, de la topographie et de la continentalité. Les maxima sont situés dans la région de Conakry (3700 mm) et Macenta (2700 mm), et les minima sont observés dans les régions nord du pays (Siguiri et Koundara avec respectivement 1200 et 1100 mm). Quant à la répartition dans le temps, la moyenne est de 134 jours de pluie avec un maximum localisé à Macenta et le minimum à Koundara. La plus forte température (supérieure à 30°C) est enregistrée en mars-avril dans la zone nord, aux frontières guinéo-sénégalaise et guinéo-malienne. La plus basse température est observée en décembre-janvier dans les hauteurs du Fouta-Djallon (inférieur à 10°C à Labé).
Pluviométrie moyenne mensuelle en Guinée
Nombre de jour moyen de pluie en Guinée
Températures (maximale et minimale) moyennes en Guinée
AIRES PROTEGEES DE LA GUINEE La Guinée possède des aires protégées d’intérêt écologique majeur. La Guinée Forestière qui couvre environ 20% du territoire national contient l’essentiel des zones. Les réserves de biosphères de la Guinée sont entre autres: La réserve naturelle intégrale des monts NIMBA créée le 5 juillet 1944.
Suite 1 La réserve fut désignée en 1980 réserve de Biosphère de l’UNESCO. D’une superficie de 145 200 ha, elle a été zonée en 1993: la zone centrale (21 780 ha), la zone tampon (35 140 ha) et la zone de transition (88 280 ha). La réserve du Mont Nimba a été inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial en 1981. En 1992, le site du PM a été classé en danger à cause des projets de mines et de l’arrivée d’un nombre important de refugiés du Libéria.
Suite 2 La forêt de ZIAMA a été classée réserve naturelle intégrale le 12 septembre 1942. Comme Réserve de Biosphère le 17 février 1981. Sa superficie totale est répartie comme suit: Zone centrale (42 547 ha), zone tampon (27 233 ha) et zone de transition (46 390 ha). C’est une forêt de type dense sempervirente. On y rencontre 1 306 espèces de plantes dont 654 arbres, arbustes, lianes et 652 herbacées. Egalement, elle renferme aussi 133 espèces de mammifères et plus de 287 espèces d’oiseaux.
Suite 3 Le Parc national de Badiar créé comme réserve spéciale de faune le 30 mai 1985. La Réserve de Biosphère a été créée en 2002. Elle est composée de 3 aires centrales d’une superficie totale de 113 800 ha, de 3 zones tampons (32 800 ha) et d’une aire de transition (137 700 ha). La réserve est située dans une région de transition forêt-savane. La faune sédentaire du parc est largement appauvrie.
Le PNHN a été créé comme Réserve de Biosphère en 2002. Suite 4 Le Parc National du Haut Niger est situé dans la zone de végétation soudano-guinéenne. Il porte le nom du fleuve qui le traverse. La principale formation forestière est la forêt claire. Le Parc couvre une zone de transition écologique entre les écosystèmes forestiers du Sud et ceux des savanes du Nord. Cette position « charnière » entraine une forte diversité biologique ainsi que la présence d’espèces qui sont en marge de leur aire de distribution. Le PNHN a été créé comme Réserve de Biosphère en 2002.
Suite 5 et fin NB: Il y a beaucoup d’autres aires protégées composées de réserves naturelles gérées, sanctuaires de faune, forêts communautaires, etc. Egalement, dans la Convention de Ramsar la Guinée a inscrit 5 sites le long du littoral: les îles de Tristao, les îles Alkatraz, l’île Kapatcheze, le Pongo et le delta du Konkouré.
Densité spectrale de la pluviométrie à Koundara
Pluviométrie journalière à Koundara
Densité spectrale de la pluviométrie à Macenta
Pluviométrie journalière à Macenta
TENDANCES D’EVOLUTION DU CLIMAT EN GUINEE La République de Guinée n’est pas en marge des effets des changements climatiques. Elle a connu des variations remarquables de son climat notamment au niveau de la pluviométrie et de la température, principaux éléments caractérisant le climat. Les activités de surveillance du climat en Guinée remontent au début du 20ème siècle. Depuis lors, les données collectées à travers le territoire national sont soigneusement archivées par la Météorologie Nationale.
Suite C’est tout naturellement donc que la Guinée a participé aux activités du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) qui a été crée en 1988 sous l’égide de l’OMM et du PNUE. Il est établi aujourd’hui que le changement climatique n’est plus une hypothèse mais une réalité. Les incidences du changement climatique se font déjà sentir et vont s’amplifier avec le temps rendant les mesures d’adaptation absolument vitales pour les sociétés. La fréquence et l’intensité accrues des phénomènes météorologiques extrêmes peuvent avoir de graves répercussions causant de profonds bouleversements. La sécheresse, les inondations, les vagues de chaleur, etc. sont autant de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes synonymes de pertes de vie, de destruction de biens et de dommages économiques.
Siguiri 2011
Siguiri 2011
Siguiri 2011
Siguiri 2011
Réseau d’observation météorologique 12 Stations Synoptiques dont 5 principales travaillant 24h/24 (Conakry, Kindia, Labé, Kankan and N'Zérékoré); et les 7 autres sont secondaires travaillant de 0600 UTC à 1800 UTC (Boké, Mamou, Koundara, Faranah, Siguiri, Kissidougou and Macenta); 27 Stations Agro climatologiques effectuant 3 observations par jour (0800UTC, 1200UTC and 1800UTC); 1 Station Maritime ; 1 Station Aérologique (Conakry) ; 33 Postes pluviométriques (en 1984 plus de 200) pour mesurer la pluviométrie.
Carte du réseau météorologique national
Base de données météorologiques (BDM) Le centre informatique de la Météorologie Nationale a été créé en 1980. C’est en 1989 que le gouvernement a doté le centre de 4 ordinateurs IBM. Entre 1990 à 1993, le centre a obtenu une dizaine d’ordinateur à travers la Coopération française et les USA. Grâce à ce matériel, la constitution d’une banque de données météorologiques a commencé et l’initiation du personnel en informatique a suivi. Le logiciel de gestion a été le CLICOM. CLIDATA a été installé en 2007 mais n’est pas opérationnel. CLIMSOFT est en voie d’être exploité. Conditions d’accès aux données: NEGOCIATION!
Inventaire des données – Stations synoptiques Code CLICOM Paramètres saisies Pluie Tmin Tmax Insolation Conakry CKRY 1903-2003 1940-2003 Kindia KDIA 1954-1982 Boké BOKE 1922-2003 1931-2003 1953-1997 Labé LABE 1903-2007 1953-2001 Mamou MMOU 1921-2006 1922-2006 1923-2006 Koundara KDRA 1970-2003 1975-2003 1979-1982 Kankan KKAN 1934-2006 1952-1998 Faranah FNAH 1971-2006 Siguiri SGRI 1943-2006 1954-1996 N'Zérékoré NZRE 1922-2007 1956-2007 Macenta MCTA 1922-2005 1934-2005 1981-1989 Kissidougou KSSI 1903-20006 1903-2006
Répartition de la hauteur pluviométrique en Guinée (1961-2010)
Distribution de la pluie (Nombre de jour ) en Guinée (1961-2010)
Distribution des températures moyennes en Guinée (1961-2010)
Conclusion Sous l’effet des changements climatiques combiné aux actions anthropiques, les pays en développement comme la Guinée sont généralement les plus vulnérables aux effets liés à la variabilité du climat et sont probablement plus affectés par les changements climatiques. Cela constitue un obstacle à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Egalement, c’est précisément dans ces pays que les services climatologiques sont le moins performants, alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin. L’accroissement démographique et l’utilisation abusive des ressources naturelles fragilisent nos écosystèmes qui sont les seuls recours face à une population qui se bat pour le quotidien. Alors, il faut trouver des mécanismes pour inverser la tendance ou revenir à l’équilibre après les perturbations. Pour cela il faut maitriser les paramètres physiques du milieu ambiant.
Suite et fin Le climat en tant que ressource naturelle contribue à améliorer la résilience des écosystèmes face aux impacts négatifs des changements climatiques. C’est pourquoi, les informations météorologiques et climatologiques servent à prendre, en toute connaissances de cause, des décisions opérationnelles et stratégiques sur la base desquelles les activités sont planifiées. Cela dit, il est absolument nécessaire de renforcer les capacités des services météorologiques.
MERCI DE VOTRE ATTENTION