Psychanalyse et pragmatique

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Psychanalyse et pragmatique « Données » clinique en entretien « unique » Cours et textes de références à télécharger sur le site du laboratoire de psychopathologie clinique et psychanalyse: http://www.up.univ-mrs.fr/lpcp Rubrique pages membres puis André Quaderi MCF labo psychopathologie clinique et psychanalyse aquaderi@up.univ-aix.fr

Les 4 discours Le discours comprend le Sujet ($) dans son rapport avec l'objet (« objet a »). Il s'inscrit dans la chaîne signifiante S1, S2, S2, S4, etc. étant entendu que le signifiant S, qui représente le Sujet (et non l'objet) y occupe une place privilégiée et que la chaîne des signifiants constitués (S2 S3 S4, etc.) représente (sous l'abréviation S2) le système déjà organisé, constitué en discours capitalisable en savoir.

Quatre ! Quatre éléments sont constitutifs du discours : S„ le signifiant comme tel, mais dans sa nécessaire connexion avec la chaîne signifiante Sv et avec le Sujet $ qu'il représente. Le sujet lui-même ne pouvant s'inscrire que dans son rapport à l'objet : objet a. Entre eux, ces éléments ne sont dans un rapport quelconque, puisque chacun se déduit dans son rapport avec deux autres éléments. On écrit ainsi leurs rapports réciproques :

Tels sont les quatre éléments fondamentaux de tout discours, ce qui permet de caractériser quatre discours, selon que l'un ou l'autre de ces éléments du discours prend la place première autour de laquelle les trois autres éléments s'organisent.

Il serait bien entendu artificiel et abusif de vouloir identifier tout discours effectivement prononcé à l'un de ces quatre discours, et leur analyse n'a d'intérêt que pour désigner les pôles d'attraction vers lesquels tout discours est tiré.

Ce sont des modèles auxquels aucun discours existant ne peut être rigoureusement identifié. Il convient donc de les prendre comme autant de repères permettant de faciliter, de rendre possible l'analyse des discours : non pas en fonction de la prééminence de fait de tel ou tel discours; et non plus en fonction d'un jugement de valeur qui nous ferait en proposer l'un comme le modèle idéal de tout discours à tenir.

Au contraire, il faut remarquer leur interdépendance, aucun d'entre eux ne pouvant se tenir sans l'existence des trois autres. La place privilégiée qu'il faut donner cependant au discours du maître tient au seul fait qu'il est le discours premier, celui qui donne la primauté au signifiant S1, c'est-à-dire à ce qui est constitutif de tout discours. L'autre place privilégiée revient au discours psychanalytique, comme prenant en compte d'abord l'objet « a » comme lieu de la jouissance en tant que le discours du maître n'en peut rien articuler.

Le discours du maître C’est le discours premier. C'est de lui que le discours médical est le plus proche 2. Sans lui, le signe ne serait que signal, porteur d'information sans doute, mais n'accéderait pas à la signification. En constituant le signe (ou indice) en signifiant, il l'ordonne avec d'autres signifiants (c'est-à-dire d'autres symptômes portés au rang de signifiants) et permet qu'émerge la signification.

Le discours du maître Les signes sont porteurs d'une information sur la maladie. Mais cette information ne mériterait même pas ce nom s'il I n'y avait personne pour la recueillir. Un signe d'auscultation, par exemple, et encore plus un signe paraclinique n'informent rien ni personne... jusqu'à ce que le médecin puisse en faire quelque chose. Il ne devient information que parce que le médecin le met en rapport avec d'autres signes, dont l'ensemble constitue un syndrome, lequel peut, à son tour, être attribué à une maladie.

Le discours du maître Ce qui importe ici, ce n'est donc pas le « regard médical », mais le fait que le médecin connaisse un ordre articulé de ces signes, ou du moins qu'il suppose qu'ils ont un ordre possible. En recueillant le maximum de ces signes, le médecin postule la possibilité de les regrouper, de les mettre en ordre. C'est-à-dire qu'il vise à les ordonner dans une chaîne signifiante. Grâce à l'existence du discours médical, il constitue les signes ( indices ) en signifiants, et de leur mise en ordre, il extrait une signification qui est l'existence d'une maladie. L'étape du diagnostic est un acte de maîtrise.

Le discours du maître L'audace d'un tel acte nous échappe parce qu'il est quotidien, et aussi parce que l'audace est en quelque sorte balisée par l'existence de quantités d'actes semblables. Elle est plus évidente quand le médecin s'emploie à recueillir des signes pour une maladie non encore identifiée, puisque l'ensemble des signes recueillis doit conduire à une interprétation originale.

Le discours du maître Encore cet acte de découverte est-il rendu beau­coup plus facile du fait que l'on sait qu'une telle entre­prise est possible, puisqu'elle a déjà été faite par d'autres médecins pour d'autres maladies. Ce qui permet au chercheur d'oser accomplir l'acte de maîtrise, c'est non seulement le savoir constitué, déjà répertorié, mais le fait qu'une telle entreprise a déjà été tentée et réussie, bref, qu'un discours médical est possible.

Le discours du maître La constitution du signifiant comme tel (S,) est donc ce qui spécifie le discours du Maître. Elle implique la référence à la chaîne signifiante (S„) qu'elle contribue à constituer et qu'elle prolonge. Ce qui s'écrit S1--- S3 Ce qui signe la réussite du discours du maître, c'est ce qu'il advient de la subjectivité de l'auteur. La prétendue objectivité du savant, c'est le retrait de la subjectivité de l'auteur.

Le discours du maître Ce qui signifie non pas que la subjectivité n'y soit pas, mais qu'elle ne soit d'aucune importance pour l'intelligibilité du texte, qui ne doit tenir sa portée signifiante que de sa propre cohérence. On se satisfera pour parler du rôle de l'auteur du discours du maître d'un concept vague : désir de savoir, désir de guérir, génie... bref, on n'en parlera pas. Le mystère des origines permet de jeter le manteau de Noé sur ce qui n'est qu'inutile encom­brement.

Le discours du maître On se contente d'expliquer par l'anecdotique : la loi de la gravitation par la pomme de Newton, et non par la lecture de Kepler, où c'était écrit; la machine à vapeur par la marmite de Papin et non par les nécessités de la société industrielle, etc. Le discours du maître tient sa force de ce qu'il se soutient indépendamment de la subjectivité de celui qui l'énonce comme de celui qui l'écoute. La condamnation de Galilée et la rétractation de celui-ci sont sans importance pour ce qui est énoncé : l'aphorisme « La terre tourne » n'en reste pas moins vrai. Le retrait de la subjectivité dans le discours du maître s'écrit en mettant le $ sous la barre, pour montrer que le Sujet n'est pas dans le discours manifeste : s $

Le discours du maître Dernier point : le produit du discours du maître est la constitution d'un objet : la maladie, avons-nous vu, pour le discours médical. L'objet vient occuper la place de l'objet « a » comme lieu de l'inconnu du désir. C'est par là que s'établit la jouissance dont est porteur le discours scientifique en tant qu'il constitue un ordre grâce auquel l'objet apparaît. Bachelard n'avait pas manqué d'en noter l'incidence. L'objet n'apparaît cependant qu'en tant que subsumé par les signi­fiants du discours (nous le placerons en dessous de S2 :

S2 a En apparaissant dans l'ordre du discours, donc dans une loi, il disparaît dans son rapport direct au Sujet $, c'est-à-dire en tant qu'objet du fantasme : par là, le discours du maître est au service du refoulement pour le maître lui-même. L'objet « a » disparaît comme cause du désir en réapparaissant comme trouvaille du discours. C'est pourquoi Lacan a pu en dire : « Le discours du maître est le seul à rendre impossible cette sorte d'articulation que nous avons désignée ailleurs comme le fantasme, en tant qu'il est relation du " a " avec la division du Sujet. » Toute découverte scientifique (et le diagnostic en est une ) supprime la division du Sujet. Le désir du médecin pour son objet est unificateur (des médecins entre eux, mais aussi du médecin envers lui-même). La formulation complète du discours du maître s'écrit ainsi :

Le discours Universitaire Le discours de l'universitaire, comme prolongation obligée du discours du maître, privilégie la chaîne signi­fiante S2, c'est-à-dire le discours constitué en savoir. C'est à lui qu'on a affaire à l'Université où s'enseigne le savoir recueilli auprès des maîtres. A l'Université, ce sont les pro­fesseurs qui lisent les maîtres, ou sont censés le faire. Plus souvent eux-mêmes ne lisent que des documents de seconde main. Les étudiants ne le font pas eux-mêmes, ou s'ils y sont conviés, c'est afin de recueillir ce qui, du produit du travail du maître, a pu être négligé par les commentateurs et rapporteurs. La fonction de l'Université est de recueillir et de transmettre le savoir, compris comme information organisée, capitalisée, cumulative.

Le discours Universitaire Ce n'est pas une question secondaire que la transmission de ce savoir, voué à n'être retransmis que partiellement et après avoir subi nécessairement une dégradation. L'université lutte contre ce qui est une entropie du savoir, au sens où on parle d'une entropie de l'énergie. La pédagogie s'emploie à la réduire; elle n'en est pas moins, dans son principe même, inéluctable, comme l'est l'entropie de l'énergie. Elle s'emploie à recueillir et organiser les signifiants S2 S3 S4... entre eux, sans en privilégier aucun, et ne recueillant un signifiant nouveau que s'il prend place dans l'ordre d'un discours constitué. D'une certaine façon, l'Université fait donc obstacle à la survenue de signifiants nouveaux s'ils sont destructeurs de l'ordre établi. Le savoir constitué fait obstacle à la prise en considération de ce qui ne s'inscrit pas dans ce savoir. Il compose l'écran qui captive et capture le regard

Le discours Universitaire Le savoir constitué fait obstacle à la prise en considération de ce qui ne s'inscrit pas dans ce savoir. Il compose l'écran qui captive et capture le regard sur les faits constitués par lui, mais à l'exclusion des autres faits qui ne s'y inscrivent pas. Ce que dit Kuhn sur les Sociétés savantes comme gardiennes des paradigmes constitués vise le discours universitaire. S2 occupant la place première, c'est sous la barre que devra se placer le signifiant maître S1 puisque ce n'est pas lui qui est pris en considération comme tel : S2 S1

Le discours Universitaire Le savoir considéré en tant que tel, et non dans sa relation aux signifiants le constituant, se justifie de son lien direct avec les biens de jouissance, et la jouissance des biens que procure le savoir. La science capitalisée en savoir se pro­longe dans les biens qu'elle procure S2 -+ a. L'Université se prolonge dans les techniciens et biens de consommation qui résultent du savoir. Nous avons vu que s'y enlise toute discussion sur les bienfaits de la science, à défaut d'avoir distingué le discours du maître comme producteur du savoir, et le discours universitaire comme détenteur de ce savoir. Le savoir médical, en tant que constitué, se justifie des indications thérapeutiques qu'il fournit : pour l'essentiel, sous la forme du médicament qui est une « médecine ».a

Le discours Universitaire Ce qui est le plus intéressant à considérer est ce que produit le savoir constitué : la division du Sujet. Division à l'égard des biens produits par la science, comme nous avons vu. Devant le savoir enseigné, on sait aussi que l'étudiant est divisé, à son étonnement comme à celui des professeurs qui n'en reviennent pas qu'on ne se précipite pas davantage sur ce qu'ils donnent. Tout savoir nous constitue comme divisés; le saumon ne le serait-il pas s'il savait qu'en courant vers le lieu des épousailles et de la reproduction, il court aussi vers sa mort ? C'est le malade que le savoir médical divise, en le séparant en ses deux éléments : l'homme et la maladie. C'est aussi à partir de l'existence d'un savoir cons­titué que se dessine la position de l'hystérique. Nous écrirons la formule du discours de l'Universitaire :

Le discours de l'hystérique Le discours de l'hystérique est celui qui place la division du Sujet à la place première. C'est sous la forme de la pathologie que nous revient de façon exemplaire la question du Sujet jusqu'à présent enfouie sous les articulations de la chaîne signifiante, crée par le discours du maître, au niveau du signifiant maître, capitalisée comme un bien et un bienfait, en savoir dans le discours universitaire.

Le discours de l'hystérique Le discours médical est en effet le discours scientifique type, et c'est lui qui a l'incidence la plus certaine sur la vie quotidienne. Partout où il s'est développé et dès les origines, l'hystérie a été reconnue, et pour ce qu'elle est par rapport au savoir médical : c'est-à‑dire ce qui peut ressembler à toutes les maladies sans être jamais aucune d'elles et échappant de ce fait au savoir consti­tué; ce qui réagit le plus étrangement aux bienfaits de ce savoir, tout traitement pouvant la guérir miraculeusement, alors qu'ailleurs, le savoir, les traitements les plus éprouvés échouent complètement. Son polymorphisme extrême lui donne son unité : les symptômes ne renvoient pas au discours médical, mais au sujet lui-même.

Le discours de l'hystérique Remarquons que c'est en raison de la prévalence du discours médical que c'est comme « malade » que se présente l'hystérique ! Mais quand c'étaient les théologiens qui tenaient le discours du savoir sur l'homme, c'étaient eux qui se trouvaient interpellés par les « possédées ». Les exorcismes avaient sans doute la même efficacité que nos traitements médicaux sur les hystériques : imprévisible. Le diable s'en mêlait, et c'était souvent l'exorciste qui sortait vaincu de l'affaire. C'est par la possédée qu'il se faisait à son tour posséder.

Le discours de l'hystérique L'hystérique, pourquoi est-ce une femme ? Pour la même raison que, du côté du savoir, il s'agit d'un homme. La statistique constate mais n'explique pas. Sans doute la vieille théorie de l'utérus baladeur occasionnant toutes sortes de maladies, dites hystériques, n'est-elle pas si mauvaise. Avec cet utérus caché, on ne sait jamais s'il ne s'est pas évadé au lieu du corps dont l'hystérique se plaint. Au visible, révélé par l'homme (de science) correspond le visible de son pénis. A l'invisible de l'utérus, correspond la connivence de la femme avec les forces obscures. Puisque témoignage vient de testes, de quoi peut « attester » une femme qui, par définition, n'en a pas ? Tel est du moins le jugement que ne peut manquer de porter l'homme du savoir.

Le discours de l'hystérique Car ce que fait l'hystérique, ce n'est rien d'autre que se signifier elle-même dans sa subjectivité à travers les symp­tômes qui occupent la place S1 : $ ---> S1. Ces symptômes qu'elle produit à la pelle ont un statut particulier comme signifiants au regard de la chaîne signifiante S2 S2 S4 en tant qu'ils la sollicitent; le savoir s'y trouve constamment inter­rogé sans pour autant constituer la liaison articulée (entre S1 et S2) par où se constitue le discours du maître. Les hysté­riques sont des théoriciennes. Ce qui peut se comprendre à plusieurs niveaux : au sens où une conversion somatique pose un problème théorique. Au sens aussi où Freud parle des théories sexuelles de l'enfant que ressortent les hysté­riques. Au sens où Lacan parle de la situation hystérique où il est placé en faisant son séminaire. Au sens enfin où Kepler étudie parallèlement l'astronomie et le songe, mon­trant par là qu'il ne veut pas méconnaître la place de la subjectivité du savant. La place de l'hystérique est celle où le destin de son discours est le plus problématique. Il vise à produire du savoir, à constituer une chaîne signifiante, c'est pourquoi nous le plaçons sous S1 : $ S1 S2 mais à défaut d'être reçu comme tel, son discours n'est considéré que comme la renvoyant à elle-même, à sa subjectivité, à sa folie, à ce bûcher où se retrouvent aussi les hommes de science, ou du moins leurs livres. Il reste ce que la fonction même de l'émergence des signifiants a pour fonction de masquer, son fantasme, son rapport à l'objet « a ». C'est pourquoi, dans la formule du discours hystérique, c'est sous la barre, au-dessous de S1, que nous le placerons : S S1 — ---- a S2

Le discours de l'analyste , venant en dernier, est le seul à fournir des articulations où ce désir s'inscrit. Il met à la place première l'objet « a » en le situant dans son rapport au Sujet $ : a -* $. Loin d'être une objectivation, et donc à l'inverse d'une psychologisation, la psychanalyse est subjec­tivante en montrant la fonction structurale du fantasme, dans le rapport entre le Sujet et l'objet « a » ($ <> a).

Le discours de l'analyste L'objet « a », c'est l'objet premier et ultime du désir. C'est l'objet perdu, celui dont le souvenir même s'efface. La loi ne dit pas seulement qu'on ne doit pas jouir de l'objet interdit, on ne doit même pas le désirer, c'est-à-dire le connaître, ni désirer le connaître. L'interdit, en détournant le Sujet de l'objet premier de son désir, le contraint à faire le détour de la recherche de tout objet, qui prend valeur d'objet substitutif. Freud a montré comment le renoncement à la mère absente s'obtient par le jeu de la substitution de la bobine et des mots « Fort-Da » à la disparition de l'objet aimé. La bobine, ou les mots, ou tout autre objet, peut ainsi occuper transitoirement la place de l'objet « a ». Ce n'est pas leur réalité qui en fait le prix au regard du Sujet, mais leur possibilité de s'articuler dans son fantasme. .

Le discours de l'analyste Pour rendre le fantasme à sa fonction, il faut destituer l'objet du savoir dont il est constitué par le discours du maître. C'est ce que j'ai ébauché pour Scorcèse. Pour que nous puissions faire valoir sa fonction comme pur leurre, il nous faut d'abord démontrer son peu de réalité, ce qui laisse apparaître son importance, en fonction de ce que nous pouvons supposer du fantasme. Ainsi S2, le savoir sur l'objet « sauver » tel qu'il peut être connu par le discours scientifique, doit-il être mis de côté. S2 sera placé sous la barre : a S2

Le discours de l'analyste De la mise du «a » à la place première, résulte la production de S1 comme signifiants dans leur rapport avec $. Nous l'écrivons sous la barre, car ils y sont repérables comme représentant le Sujet dans sa division. La formule du discours de l'analyste s'écrit : a $ S2 S1

A partir de ces formulations sur les quatre discours, je ne voudrais pas manquer de faire remarquer que la position personnelle du médecin procède nécessairement de chacun d'eux. Pour l'essentiel, il est discours du maître, dans l'établissement du diagnostic et du pronostic, dans la recherche, dans sa constante position de conquête à l'égard de l'inconnu de la maladie. Il est aussi discours universitaire, quand à partir du savoir constitué de la médecine, il offre la thérapeutique comme un bienfait qu'il restitue au malade. Ceci constitue pour l'essentiel le discours médical proprement dit, qui oscille continuellement de l'un à l'autre, du discours du maître au discours universitaire.

Néanmoins, le médecin n'est pas sans être situé dans la position hystérique. Ce que nous avons relevé pour le maître du discours nous montre qu'il ne peut dédaigner d'avoir à se signifier lui-même, c'est-à-dire comme médecin. Et le « patron », appelé à jouer l'homme qui incarne le savoir devant les étudiants et les autres médecins, doit aussi se signifier comme tel dans une activité qui ne se borne pas à la pure prestance. Car ce n'est pas en donnant représentation de son fantasme qu'il s'imposerait à l'estime qu'il doit donner de lui-même. Par là s'assure la production de signifiants nouveaux dont certains seront inscriptibles dans le discours médical

Échelle de Désespoir Veuillez attribuer à chacune des affirmations ci-dessous la caractéristique vrai ou faux en cochant la case correspondante. VRAI              FAUX J'attends le futur avec espoir et enthousiasme 2- Je ferais mieux d'abandonner car je ne puis rendre les choses meilleures pour moi 3- Quand cela va mal, il m'est utile de savoir que cela ne durera pas toujours 4- Je ne peux imaginer ce que ma vie sera dans 10 ans 5- J'ai assez de temps pour réaliser ce que je désire le plus faire 6- Dans le futur, je m'attend à réussir dans ce qui compte le plus pour moi 7- Mon avenir me semble sombre 8- Je m'attends à avoir plus de bonnes choses dans la vie que la moyenne des gens 9- Je n'ai pas de répit et il n'y a pas de raison de croire que j'en aurais dans le futur 10- Mon expérience passée m'a préparé(e) parfaitement pour l'avenir

11- Le déplaisir est devant moi, bien plus que le plaisir 12- Je n'espère pas avoir ce que je désire le plus 13- Quand je considère l'avenir, je m'attends à être plus heureux que maintenant 14- Les choses ne sont pas comme je le veux 15- J'ai foi en l'avenir 16- Je n'ai jamais ce que je veux, par conséquent il est ridicule de désirer quoi que ce soit 17- Il est tout à fait improbable que j'obtienne de réelles satisfactions dans le futur 18- L'avenir me semble vague et incertain 19- Je m'attends à plus de bons moments que de mauvais moments 20- Il ne sert à rien de chercher à avoir quelque chose que je désire, parce que probablement je ne l'obtiendrai pas