LA RPE AU COIN DU FEU DEUXIEME EPISODE : A QUOI SERT LA RPE ?

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
L’Exposition Externe - Interne
Advertisements

SPECTRE RPE ? LA RPE AU COIN DU FEU PREMIER EPISODE : Q’EST– CE QU’UN
Lycée Emmanuel Héré - LAXOU ATS Génie Civil Larchitecture de la matière Chapitre 1: LATOME.
Spectre RPE du radical N,N–diphényl picrylhydrazyle (DPPH)
Isotopes de spin nucléaire non nul
1/29 Le modèle de l ’atome.
RMN Bases physiques Dr. Oleg Blagosklonov
EFFET DIRECT EFFET INDIRECT
Répartition thermique des molécules entre les divers niveaux
Naissance de notre système solaire
LHC : la physique à l'aube d'une nouvelle révolution ?
DIFFRACTION DES RAYONS X
Les atomes & les molécules
De l’atome aux galaxies, cohésion de la matière
Le Soleil (notre étoile)
Cours P.C.E.M2 de Biophysique Dr BOUCAR NDONG - FMPOS –UCAD
Éléments de Biophysique des Radiations Ionisantes
Résonance Magnétique Nucléaire du proton
EFFETS DU THERMOCYCLAGE SUR L’ETAT DE SURFACE
La résonance magnétique
6 ) DOSAGES ACIDO-BASIQUES
Introduction à l’écologie
1 Résonance Magnétique Nucléaire Avec tous mes remerciements à Chantal Homolle et Luc Martel pour leur aide précieuse. P Moulin.
STPI/RG mai10 1- Rappel : les équations de Maxwell dans le vide 3- Electromagnétisme dans les conducteurs 5- Electromagnétisme dans les milieux magnétiques.
Résonance Magnétique Nucléaire
Équations Différentielles
INTERACTION DES RAYONNEMENTS AVEC LA MATIERE
DEFINITION ET PROPRIETES DES RAYONS X
L’ALUMINIUM DANS LA VOIE LACTEE
Les atomes, les éléments et lE tableau périodique.
Patrick CHAQUIN Laboratoire de Chimie Théorique UMPC (site d’Ivry)
LA RADIOACTIVITE LE NOYAU ATOMIQUE
Instruments de mesure de radioactivité
Notions de base de la radioactivité
La physique nucléaire Chapitre 12.
Forces et moments Chapitre 2.
1 TR: Pour commencer, je vais vous enoncer qq informations generales sur els aér ainsi que leurs origines Modélisation et analyse de l'évolution des aérosols.
Les enjeux du nucléaire
Changements nucléaires
Partie I : La chimie qui mesure Objectifs
CSNSM CNRS-IN2P3 Quels rayonnements recevons-nous ?
Introduction Radioprotection et dosimétrie : Il assure la radioprotection des installations de l'IReS, la dosimétrie individuelle réglementaire, le contrôle.
Chapitre 2 Biochimie et Biosynthèse
CHAPITRE 8 LE CHAMP MAGNÉTIQUE.
Qu’est-ce que le rayonnement?
Claude Calvet - 23/09/20051/12 Météorologie et climat.
DE LA GALAXIE A L ’ATOME Les valeurs indiquées dans les diapositives qui vont suivre correspondent à l ’ordre de grandeur d ’un côté de l ’image.
2. La structure des atomes
Chapitre 1 Correction des exercices.
De l’atome à l’élément chimique
1/Rappel formation de l’univers :
Production et transfert de Carbone Organique Dissous (COD)
ATOME ET SPECTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Dynamique du Fe et évolution des sols: approche isotopique
L ’apport des météorites à la connaissance de l ’origine de la matière
2001 Mars Odyssey. Buts des missions sur Mars Déterminer si la vie a débuté sur Mars Caractériser le climat Déterminer la géologie Se préparer à l’exploration.
Les principes de la radiochronologie
Les techniques spectroscopiques permettent de sonder la matière par différentes méthodes pour en déduire des informations sur la structure des molécules.
CHAPITRE I LE MODELE QUANTIQUE DE L'ATOME.
Défense publique de la thèse intitulée:
Comment expliqué cette perte de qualités?. Fin XIX, découverte de l’enregistrement sur support magnétique Composition: Un support Une bande ferromagnétique.
Chapitre 12: La physique nucléaire
Transformations nucléaires
CHAPITRE III LE MODELE QUANTIQUE DE L'ATOME.
Spectres UV-visible et infrarouge
Chapitre 3 : L’élément chimique Les objectifs de connaissance :
Résonance Magnétique Nucléaire
Séquence C2: Missions de l’équipe d’intervention Version actualisée le 29 / 08 / 11 A la fin de la séquence, les stagiaires seront capables individuellement.
Spectre RMN Quels informations?:
Les spectres RMN du proton
Transcription de la présentation:

LA RPE AU COIN DU FEU DEUXIEME EPISODE : A QUOI SERT LA RPE ? P. Bertrand

RAPPEL : INTERACTION ELECTRONS NON APPARIES D’ UN CENTRE PARAMAGNETIQUE AVEC CHAMP MAGNETIQUE B : ECLATEMENT DES NIVEAUX D’ENERGIE B h Br E Raie de résonance B = 0 B  0 E S = 1/2

SPECTRE D’UNE SOLUTION GELEE 6 molécules 158 molécules 29585 molécules 1015 molécules

Le spectromètre effectue une dérivation par rapport à B 328 346 357 Br = h  / g   = 9,4 109 Hz B Mesure de gx B Mesure de gz Mesure de gy 328 346 357

LES ELECTRONS NON APPARIES DES CENTRES PARAMAGNETIQUES INTERAGISSENT AVEC LES AUTRES ENTITES PARAMAGNETIQUES Autre interaction  Nouveaux éclatements des niveaux d’énergie Eclatement de la raie de résonance Apparition de nouvelles structures sur le spectre

ΔE1 ΔE2 INTERACTION AVEC UN NOYAU PARAMAGNETIQUE Noyau paramagnétique, caractérisé par son spin I I = ½ : proton, noyau atome P, mais aussi isotopes 15N, 13C I = 1 : noyau atome N (99,6%) I = 3/2 : noyau atome Cu I = 5/2 : noyau atome Mn 2 I + 1 = 2 niveaux A/2 2 valeurs de E 2 raies de résonance Interaction d’un centre paramagnétique S = 1/2 avec un noyau I = ½ A = constante hyperfine (force de l’interaction) gβB ΔE1 ΔE2 A/2 B  0 2 I + 1 = 2 niveaux 6

INTERACTION AVEC UN NOYAU DE SPIN I = 1/2 h E2 A /2 E h A / g Raie de résonance B B B0 B0 = h / g B EN GENERAL : 3 nombres Ax, Ay, Az 7

? EXEMPLE : RADICAL NITROXYDE, noyau 15N ( I = ½) Solution à température ambiante: mouvements de rotation rapides Effet de moyenne  spectre caractérisé par gmoyen, Amoyen Amoy / gmoy Mesure de gmoy « densité de spin » ? noyau 15N Radical TMIO 343 344 345 346 B(mT)

INTERACTION AVEC UN NOYAU DE SPIN I = 1 2 I + 1 = 3 niveaux A /2 A /2 gβB E1 E2 E3 3 valeurs de E 3 raies de résonance A /2 A /2 2 I + 1 = 3 niveaux 9

EXEMPLE : RADICAL NITROXYDE , 1 noyau 14N (I = 1) Si mouvements rapides nitroxyde MTSL B Amoy/gmoy B0 mesure gmoy noyau 14N 1,5 mT en solution greffé sur lipase Solution gelée 100 K Mesure de gx, gy, gz Ax, Ay, Az

QUEL EST CE RADICAL ? 0,8 mT

REPONSE : molécule à 2 noyaux 14N équivalents 0,8 mT gmoyB Amoy Amoy radical nitronyl-nitroxyde

Intensités relatives: 1 :4 :10 :16 :19 :16 :10 :4 :1 PLUS DIFFICILE ! 9 raies Intensités relatives: 1 :4 :10 :16 :19 :16 :10 :4 :1 B(mT) 333,7 334,5 335,3 336,1 336,9 337,7 0,4 mT

SOLUTION : molécule à 4 noyaux 14N équivalents 0,4 mT B(mT) 333,7 334,5 335,3 336,1 336,9 337,7 Biradical S = 1 bis-nitronyle-nitroxyde

SPECTRES DE COMPLEXES EN SOLUTION GELEE 1,997 1,982 1,960 Noyau I = ½ : Mo5+ couplé à 1 proton (NAR, bas pH) H2O D2O Noyau I = 5/2 : complexe Mn2+ (H2O)6 T ambiante idem en solution gelée Mn2+

! COMPLEXES DE Cu2+ (noyau I = 3/2) EN SOLUTION GELEE COMPLEXE 1 Az/gz gx = 2,02 COMPLEXE 1 « Motifs hyperfins » dus au noyau Cu ! gz = 2,25 gy = 2,16 gz = 2,20 Az/gz COMPLEXE 2 gx = gy = 2,05 (simulation) « Motif hyperfin » dû au noyau Cu « Motif super-hyperfin » dû à 4 noyaux d’azote

QUELLES INFORMATIONS CONTIENT LE SPECTRE RPE ? 1- Mesure de g, A : nature et structure des centres paramagnétiques 2- Intensité du spectre (surface obtenue par double intégration) : proportionnelle au nombre de centres 1 2 B B

Titrage potentiométrique suivi par RPE: la nitrate réductase de E.coli (3Fe-4S)ox Intensité 1 centre/molécule (4Fe-4S)red Intensité 1 centre/molécule -100 T = 16 K -100 CONCLUSION : 1 centre [3Fe-4S] 3 centres [4Fe-4S] Guigliarelli et al. Eur. J. Biochem.1992

Datation par dosimétrie : minéralogie, archéologie Détermination de l’âge de kaolinites d’Amazonie (minéral argileux Al2Si2O5(OH)4, altération des feldspaths alcalins) Intensité relative kaolinite contient défauts paramagnétiques dus irradiation naturelle (238U, 232Th, rayons cosmiques)  Nombre de défauts : lié à la dose reçue Méthode mesure intensité actuelle I0 calibration: I = f(dose) Fit avec exponentielle  paléodose : dose reçue depuis formation kaolinite jusqu’à aujourd’hui 1 Gy = 1 J/kg = 100 rads I0 I0’ 2 échantillons prélevés à 2 endroits différents Evaluation débit de dose (mGy /ka)  âge des échantillons : resp 8 et 30 106 ans paléodose E. Balan et al. 2005 Geochimica et Cosmochimica Acta

DATATION PAR RPE DES TERRASSES ALLUVIALES DE LA VALLEE DE LA CREUSE RPE : défauts dans le quartz générés par irradiation naturelle Les résultats couvrent la totalité du quaternaire ( 2 millions d’années) Découverte de sites préhistoriques (Despriée et al. C.R. Palevol , 2006)

MESURE DE LA DOSE DE RAYONNEMENT IONISANT RECUE LORS D’UN ACCIDENT RADIOLOGIQUE Trés stable (radicaux carbonatés) Émail dentaire (hydroxyapatite), dose 500 mGy (François Trompier, IRSN) (dose annuelle normale: quelques mGy)

MATIERE ORGANIQUE NATURELLE (MON) Brigitte Pépin-Donat et al. TRACAGE DE LA MATIERE ORGANIQUE NATURELLE (MON) A L’ECHELLE DE BASSINS VERSANTS Brigitte Pépin-Donat et al.

POUR SUIVRE LA MON : LA RPE Processus d’humification  matière organique naturelle Le plus grand réservoir de carbone sur terre (1500 109 tonnes) Joue un rôle majeur dans l’évolution des écosystèmes - Composition de la MON : très complexe et très variable Mais contient des radicaux de type « semiquinone » caractéristiques de l’origine de la MON - La RPE permet d’effectuer un «traçage» de la MON

Représentation des résultats : Lac Léman Bassin versant du Mercube 3 km Genève Représentation des résultats : Codes barres

A LA RECHERCHE DES ORIGINES DE LA VIE LA MATIERE CARBONEE PRIMITIVE Didier Gourier et Laurent Binet UMR CNRS 7574, Chimie Paris Tech Matière carbonée Silex de Warrawoona (3,5 Ga) Skrypczak-Bonduelle et al.(2008) Appl. Magn. Reson. 33, 371

Matière carbonée des météorites

a) comparaison : poils de gerboise et de hamster vs mélanine synthétique b) mélanome de hamster (bande S)

MERCI POUR VOTRE ATTENTION ET … BON VENT A LA NOUVELLE UMR CNRS 7281 !