Les décès sont, après les naissances, le second moteur agissant sur l'effectif de la population mondiale. La durée de vie moyenne varie d'une époque à l'autre et d'une société à l'autre, en fonction de l'état de la médecine et du progrès économique et social. Les progrès fulgurants des deux derniers siècles ont fait que dans tous les pays, même les plus pauvres, les hommes vivent de plus en plus vieux. Pendant des centaines de milliers d'années, l'espèce humaine a été une espèce rare dont la population augmentait très lentement. Puis, il y a environ deux siècles, la population mondiale s'est mise à croître d'une manière prodigieuse. Pourquoi? Parce que l'équilibre des naissances et décès a alors été rompu.
Les Nations Unies admettent que, d'ici 50 ans, la limitation des naissances sera répandue partout. Le nombre d'enfants par femmes serait alors universellement bas. Simultanément la durée de vie moyenne atteindrait partout au moins 70 ans. La croissance de la population mondiale se ralentirait progressivement jusqu'à la stabilisation envisagée pour la fin du siècle prochain. En 300 ans, de 1800 à 2100, elle serait passée de 1 milliard d'hommes à 11 ou 12 milliards. Le dernier doublement, de 6 à 12 milliards, remplirait donc l'essentiel du XXIe siècle.
Les ressources naturelles vont-elles s'épuiser? Que les 6 milliards d'hommes d'aujourd'hui adoptent le mode de vie américain, et les ressources de notre planète seront vite épuisées. Heureusement la plupart des peuples sont encore économes. Ils devront le rester tout en améliorant leurs conditions de vie, tandis que les habitants des pays riches devront eux impérativement réduire leur consommation et leurs déchets. La survie de l'espèce dépend autant de la maîtrise de la croissance démographique que d'une meilleure gestion des ressources naturelles. Elles sont en quantité limitée et doivent être gérées en conséquence. Une nouvelle économie des ressources de la planète est à envisager
Vivrons-nous tous en ville? En 1994, près d'un homme sur deux vivait en ville alors qu'il n'y en avait qu'un sur dix en 1900. L'homme des champs est en passe de devenir homme des villes. Les citadins, qui seront bientôt la majorité des hommes, vivront dans des mégalopoles rassemblant des millions ou des dizaines de millions d'habitants. Gérer de telles cités pourrait bien s'avérer être le casse-tête du siècle à venir.
La faim risque-t-elle de s'étendre? Malgré la multiplication de la population, les famines sont devenues moins fréquentes depuis 2 siècles grâce à l'augmentation phénoménale des rendements agricoles et des échanges à l'échelle mondiale. Au cours des dernières années, plusieurs pays, tous africains, ont cependant été touchés par la famine. Ces famines étaient toutes liées à des problèmes politiques, aux guerres civiles notamment, qui désorganisent l'économie, bloquent les transports, et empêchent l'aide alimentaire d'arriver à destination. La famine n’apparaît ainsi plus comme un problème de nourriture insuffisante à l'échelle mondiale.
Le vieillissement nous menace-t-il? Avec l'allongement de la durée de vie moyenne, les hommes vont presque tous vivre jusqu'à des âges élevés. Et, avec la stabilisation de la population mondiale, les personnes âgées seront proportionnellement plus nombreuses qu'aujourd'hui. Les régimes de retraite sont dès maintenant à revoir, l'âge de la retraite probablement aussi. Mais, vivant plus longtemps et en meilleure santé, les hommes pourront être actifs plus longtemps et seront "vieux" plus tard.
Le Sida va-t-il anéantir l'humanité? L'épidémie de Sida a atteint des proportions inquiétantes dans certaines régions du monde, en Afrique en particulier. En Zambie, le pays le plus touché du monde, près d'une femme en âge de procréer sur 5 est infecté et l'épidémie a déjà provoqué un surcroît de décès de 50%. Pourtant, si la mortalité a augmenté, elle est restée inférieure à la natalité et la population n'a pas décru. Dans aucun pays du monde, la population n'a décru à cause du Sida, et il est peu probable que cela arrive dans le futur.