Agir moralement: promouvoir le bonheur! PHI 1430 Séance 4 26 janvier 2005
Plan Annonces: travaux, correction, sondages, prochain petit écrit Affaires découlant Le défi de Glaucon Pourquoi faut-il agir moralement? L’utilitarisme et J.S. Mill le contexte historique (grâce à Xavier Landes) l’analyse du texte (chapitres 1-2): la théorie, les objections, la défense
livre II de la République Le défi de Glaucon, 358c… les 3 démonstrations – faits ou valeurs? l’origine du concept de justice, 358e-359b l’anneau de Gygès…. 359d-360b conclusion, 360c-d – fait ou valeur?
Glaucon 358e… « …commettre l’injustice est par nature un bien, et que le fait de subir l’injustice est un mal; on dit aussi que subir l’injustice représente un mal plus grand que le bien qui consiste à la commettre. Par conséquent, lorsque les hommes commettent des injustices les uns envers les autres, et lorsqu’ils en subissent, et qu’ils font l’expérience des deux, commettre et subir l’injustice, ceux qui sont incapables de fuir le mal et de choisir le bien jugent qu’il leur sera profitable de passer un accord les uns avec les autres pour ne plus commettre ni subir l’injustice. C’est dans cette situation qu’ils commencèrent à édicter leurs lois et leurs conventions, et ils appelèrent la prescription instituée par la loi ‘ce qui est légal’ et ‘ce qui est juste’. Telle est bien l’origine et l’essence de la justice. »
Glaucon 359b… « Le juste…n’est pas aimé comme un bien, mais il est honoré seulement parce qu’on est impuissant à commettre l’injustice en toute impunité. Car celui qui est en mesure de commettre l’injustice et qui est réellement un homme ne s’engagerait jamais dans une convention pour empêcher de commettre l’injustice et de la subir. Il serait bien fou de le faire(!) »
l’anneau de Gygès Quelle est l’histoire de l’anneau de Gygès? Comment figure-t-elle dans un argument concernant la justice? quelle conclusion? quelles prémisses?
Q P ~Q ~ P …l’argument 1. S’ alors 2. Personne ne Il existe des personnes qui sont justes de leur plein gré elles seraient justes même si elles possédaient un anneau de Gygès 1. S’ alors serait juste s’il possédait un anneau de Gygès 2. Personne ne ~Q Donc… Il existe des personnes qui sont justes de leur plein gré ~ P 3. Il n’est pas vrai qu’
Porteurs d’un anneau de Gygès?
« pourquoi faut-il agir moralement ?» De Platon à nos jours…
Mme Simard, s’est-elle interrogée sur cette question? Question délicate « Lorsqu’on se demande pourquoi on doit agir moralement, on s’interroge sur ce qui est d’ordinaire présupposé. » Mme Simard, s’est-elle interrogée sur cette question?
Question récurrente Platon -427 à -347 Hume 1711-76 Kant 1724-1804 H. Sidgwick 1838-00 F.H. Bradley 1846-1924 Peter Singer 1946- Tom Nagel 1937- R.M. Hare 1919-2002
Pourquoi dois-je être rationnel? Une personne est rationnelle seulement si elle accepte de bonnes raisons pour ses croyances et actions Alors, si une personne n’accepte pas de bonnes raisons pour ses croyances et actions, on ne peut pas lui donner de bonnes raisons qu’elle pourrait accepter.
Pourquoi dois-je agir moralement? Cherchons-nous des raisons morales ou rationnelles?
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John Stuart Mill 1806 – 1873
John Stuart Mill La Révolution Industrielle L’éducation de John Stuart Mill Les principaux traits de sa pensée La démocratisation à l’œuvre
Traits de la Révolution industrielle Mécanisation de la production Augmentation de la production Diversification de la production Exode rural Urbanisation rapide
Angleterre – 1800
Facteurs de la Révolution Industrielle Démographie Croissance de la population 1750-1850 : 6 => 28 millions Transports 1760 : canaux 1825 : voies ferrées Machine à vapeur 1769 : brevet James Watt 1786-1789 : application industrielle Industries naissantes Textile Mines => métallurgie, sidérurgie
John Stuart Mill La Révolution Industrielle L’éducation de John Stuart Mill Les principaux traits de sa pensée La démocratisation à l’œuvre
Éducation – faits saillants Naissance le 20 mai 1806 à Londres Fils de James Mill, ami de Bentham Éducation rigoureuse inspirée d’Helvétius Apprentissage très jeune des humanités Rôle central du père comme professeur Responsabilité des frères et sœurs Esprit critique aiguisé
1809 « Je ne me rappelle pas l’époque où je commençai d’apprendre le grec. On m’a dit que cela se passa dès mes trois ans révolus. Mon premier souvenir à ce sujet, c’est mon effort pour mémoriser ce que mon père appelait les Vocables, des listes de mots grecs ordinaires, avec leur signification anglaise, qu’il m’écrivait sur des cartes. »
1810-1813 « Je l’accompagnais toujours dans ces promenades et se mêle à mes premiers souvenirs de pâtures fraîches et de fleurs sauvages celui du compte rendu que je lui donnais chaque jour de ce que j’avais lu la veille. Pour autant que je me souvienne, il ne s’agissait là d’un exercice volontaire et non pas imposé. Je rédigeais des notes sur des bouts de papier lors de mes lectures et m’en servais durant la promenade (…) »
1813 « Je n’appris pas le latin avant ma huitième année. (…) Je lus aussi en 1813, les six premiers dialogues (dans leur ordre habituel) de Platon, depuis l’Euthyphron jusqu’au Théétète inclus; dernier dialogue qu’il eût mieux valu omettre, j’ose le dire, dans la mesure où j’étais tout à fait inapte à le comprendre. Or mon père, dans tout son enseignement, exigeait de moi non seulement le maximum de mes possibilités, mais bien des choses que je n’eusse jamais pu faire. »
1818 « Aux environs de ma douzième année, je passai à un stade différent et plus avancé de ce système d’instruction (…) mon père me fit (…) lui donner chaque jour, au cours de nos promenades, un exposé détaillé de ce que j’avais lu en répondant à ses nombreuses questions inquisitrices (…) Son habitude constante, dans toutes les études qu’il m’imposait, était de m’en faire comprendre et ressentir autant que possible l’utilité (…) »
Voyage et indépendance Voyage d’une année à Paris en 1820 Hébergé par l’économiste Jean-Baptiste Say Rejoint les idées de Jeremy Bentham Création de l’Utilitarian Society en 1822 Dépression en 1826 Remise en cause de l’autorité paternelle Critique de l’utilitarisme simple
John Stuart Mill La Révolution Industrielle L’éducation de John Stuart Mill Les principaux traits de sa pensée La démocratisation à l’œuvre
Les principaux traits de sa pensée Les influences La liberté Le socialisme L’utopisme La représentation
Les influences Empirisme (Hume) Utilitarisme (Bentham) Socialisme associationnisme (James Mill) Positivisme (Saint-Simon, Auguste Comte) Libéralisme économique (Adam Smith) Mais réalité plus complexe que ces lectures univoques Livres écrits entre 1858 et 1873
La Liberté On Liberty en 1869 Liberté différente de celle de Bentham Séparation du public et du privé Liberté = protection contre toute contrainte Contrainte majeure = coutume imposée par un groupe Valorisation de l’originalité
Le socialisme Derniers écrits Interventionnisme plus présent Préservation de la liberté Seule raison valable pour limiter la liberté d’un individu, c’est la liberté d’autrui Bonheur est dans la diversité, non pas dans l’uniformité Socialisme élitiste (plaisirs intellectuels)
L’utopisme Vision pessimiste à court terme Homme est travaillé par ses instincts Conception optimiste à long terme Visée utopique d’une société d’individus cultivés et disposant du confort matériel Utilitarisme de Mill = recherche d’un bonheur matériel et intellectuel Utilité la plus élevée = celle de l’esprit
La représentation Partisan de la démocratie parlementaire Conformisme de la masse est le risque principal dans une démocratie Système représentatif = meilleure garantie contre le despotisme des masses Question essentielle ne porte pas sur ce que les gouvernants doivent faire mais sur les justifications de leurs actions
John Stuart Mill La Révolution Industrielle L’éducation de John Stuart Mill Les principaux traits de sa pensée La démocratisation à l’œuvre
Contexte socio-économique 1811-1813 : grande crise du « luddisme » Années 1820 : développement des grands centres industriels et urbains (Manchester) Années 1820 : socialisme associationniste Années 1830 : moitié de la production est encore artisanale 1837-1901 : règne de la reine Victoria
Mill et la politique 1830 : rencontre avec Harriet Taylor Droit de vote des femmes 1858 : mort de Harriet, il vit avec Helen Taylor 1865-1868 : député 1868 : retour dans le Vaucluse
La démocratisation 1841 : responsabilité ministérielle 1867 : locataires acquièrent droit de vote 1884-1885 : Droit de vote pour quasiment tous les hommes de plus de 21 ans 1885 : réforme des circonscriptions = > Chambre des Communes s’impose 1918 : droit de vote des femmes (>30 ans) 1928 : abaissement à 21 ans
De la vie au livre….
La doctrine (ch. 2) « La doctrine qui donne comme fondement à la morale l’utilité ou le principe du plus grand bonheur, affirme que les actions sont bonnes [right] ou sont mauvaises [wrong] dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou à produire le contraire du bonheur. Par “bonheur” on entend le plaisir et l’absence de douleur; par “malheur” [unhappiness], la douleur et la privation de plaisir. » Théorie du droit Théorie du bien
Pour donner une vue claire de la règle morale posée par la doctrine, de plus amples développements sont nécessaires; il s’agit de savoir… quel est… le contenu des idées de douleur et de plaisir… Mais ces explications supplémentaires n’affectent en aucune façon la conception de la vie sur laquelle est fondée cette théorie de la moralité, à savoir que le plaisir et l’absence de douleur sont les seules choses désirables comme fins, et que toutes les choses désirables… sont désirables, soit pour le plaisir qu’elles donnent elles-mêmes, soit comme des moyens de procurer le plaisir et d’éviter la douleur.
Pour donner une vue claire de la règle morale posée par la doctrine, de plus amples développements sont nécessaires; il s’agit de savoir… quel est… le contenu des idées de douleur et de plaisir… Mais ces explications supplémentaires n’affectent en aucune façon la conception de la vie sur laquelle est fondée cette théorie de la moralité, à savoir que le plaisir et l’absence de douleur sont les seules choses désirables comme fins, et que toutes les choses désirables… sont désirables, soit pour le plaisir qu’elles donnent elles-mêmes, soit comme des moyens de procurer le plaisir et d’éviter la douleur. x est désirable si et seulement si… ?? concept descriptif ou normatif?
Objection 1: doctrine du porc « Or, une semblable conception de la vie provoque chez beaucoup de gens…une profonde répugnance. Admettre que la vie… n’a pas de fin plus haute que le plaisir, qu’on ne peut désirer et poursuivre d’objet meilleur et plus noble, c’est… chose absolument basse et vile; c’est une doctrine qui ne convient qu’au porc (!) »
La semaine prochaine J.S. Mill, l’Utilitarisme, ch. 3-4 Faire attention à la « preuve » en ch. 4