Gilles-Claude Thériault Émile Nelligan Winter Evening (Soir d’hiver) Donneur de voix: Gilles-Claude Thériault Par Nanou et Stan
Oh! How the snow’s been snowing! Oh! Comme il a neigé! My window pane is a garden of frost. Ma vitre est un jardin de givre. What is the spasm of living Quelle est cette langueur de vivre To the painful grief I have, I have! Et toute cette douleur que j'ai, que j'ai!
All the ponds are lying frozen, Tous les bassins sont couchés et congelés, Where is my life? My soul is black Où est ma vie? Mon âme est noire And all her hopes are lying frozen; Et tous ses espoirs qui gisent gelés; Where do I go? I’m the New Norway Où dois-je aller? Je suis la nouvelle Norvège Where from blond skies have gone away. D'où les ciels clairs sont disparus.
Criez, oiseaux de Février, Cry at the sinister chill of things. Cry, birds of February, Criez, oiseaux de Février, Cry at the sinister chill of things. Criez au froid de ces sinistres choses. Cry my tears and cry my roses Criez mes larmes et pleurez mes roses At the branches of the juniper, cry. Criez aux branches du genévrier qui pleurent.
Oh! How the snow’s been snowing! Aux branches du genévrier qui pleurent. My window pane is a garden of frost. Ma vitre est un jardin de givre. Oh! Comme il a neigé! What is the spasm of living Quelle est cette langueur de vivre To all the boredom I have, I have! Et toute cette douleur que j'ai, que j'ai! ...
Émile Nelligan (24 décembre 1879 à Montréal - 18 novembre 1941 à Montréal) est un poète québécois (canadien). Disciple du symbolisme, il a été profondément influencé par Octave Crémazie, Louis-Honoré Fréchette, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Georges Rodenbach, Maurice Rollinat et Edgar Allan Poe. Parmi les thèmes récurrents de ses poèmes, on note l'enfance, la folie, la musique, l'amour et la mort. Biographie Nelligan naît le 24 décembre 1879 à Montréal au 602, rue de La Gauchetière. Il est le premier fils de David Nelligan, un anglophone irlandais arrivé au Québec vers l'âge de douze ans, et d'Émilie Amanda Hudon, Québécoise francophone de Rimouski. Il a deux jeunes sœurs, Béatrice et Gertrude. Il passe une enfance aisée, entre la maison de Montréal et la résidence d'été des Nelligan à Cacouna au Québec. Il s'absente souvent de l'école et sa mère s'occupe alors de son éducation. Il vit pratiquement toute sa vie à Montréal avec sa famille. En septembre 1893, Nelligan commence son cours classique au Collège de Montréal, mais il échoue ses éléments latins qu'il reprend l'année suivante. Il échoue aussi en syntaxe. Après une autre année où son père, inspecteur des postes, l'emmène avec lui pour le reprendre en main, Nelligan reprend ses études classiques au printemps 1896, cette fois au Collège Sainte-Marie de Montréal. Cependant, doué d’un talent précoce comme Arthur Rimbaud, il envoie dès cette époque ses poèmes au journal Le Samedi de Montréal, lequel publie son premier poème le 13 juin 1896, qu'il signe sous le pseudonyme d'Émile Kovar. Il s'agit de Rêve fantasque. Nelligan n'a alors que 16 ans. En 1896, il se lie d'amitié avec le poète Arthur de Bussières qui vient d'être admis à l'École littéraire de Montréal récemment fondée et décide de consacrer le reste de sa vie à la poésie. En février 1897, parrainé par Joseph Mélançon, Nelligan devient à son tour membre de l'École littéraire de Montréal et abandonne définitivement ses études. Il assiste assidument aux réunions de l'École et y lit ses poèmes, mais il démissionne le 27 mars avec son parrain. Il continue de publier de façon épisodique, mais sa poésie est en butte au conservatisme littéraire de l'époque. ……/…..
Au printemps de 1898, Nelligan père, qui n'apprécie guère le mode de vie bohème d'Émile, décide de lui apprendre de force le travail en l'envoyant faire un voyage en Angleterre. Cependant, le retour précipité de son fils l'oblige à lui trouver un emploi local. En septembre, Émile sera comptable chez un marchand de charbon pendant 15 jours, puis, sur les instances de sa mère, auprès du juge Gonzalve Desaulniers, membre de l'École littéraire de Montréal, Nelligan est réadmis dans ce cénacle littéraire le 9 décembre 1898. Le 26 mai 1899, au cours d'une séance publique de l'école, Nelligan fait la lecture de trois poèmes dont son réputé La Romance du vin qui reste gravé dans la mémoire collective, car il est le dernier à être prononcé en public par le poète qui, dans la même année, est diagnostiqué comme souffrant de graves psychoses dont il ne se remettra jamais. Il n'a jamais eu la possibilité d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait, selon ses dernières notes, s’intituler Le Récital des anges. À la demande de ses parents, Nelligan est interné le 9 août 1899 à la Retraite Saint-Benoît, un asile tenu par les frères de la Charité dans l'est de l'île de Montréal. En 1925, il est transféré à l'asile de Saint-Jean-de-Dieu où il vit jusqu'à son décès, le 18 novembre 1941. En 1903, un recueil de 107 de ses poèmes, choisis et ordonnés par Louis Dantin est publié chez Beauchemin. Cette publication le fait connaître au Québec, en Belgique et en France. Après sa mort en 1941, le public s’intéresse de plus en plus à Nelligan. Son travail inachevé devient aussi l'objet d'un intérêt croissant des spécialistes. Il a d’abord été traduit en anglais en 1960 par P. F. Widdows. En 1983, Fred Cogswell traduit tous ses poèmes dans l’ouvrage The Complete Poems of Émile Nelligan. Au début du XXIe siècle, Émile Nelligan est encore considéré comme un des plus grands poètes du Québec. Les premiers vers de ses poèmes Soir d'hiver et de Le Vaisseau d'or y sont très connus : « Ah! comme la neige a neigé! Ma vitre est un jardin de givre » …../…..
Antisémitisme Hommages Nanou et Stan le 02/04/2017 « C'était un grand Vaisseau taillé dans l'or massif : Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues » Antisémitisme Le poème « Les Déicides » aborde crûment le fait juif, thème très populaire au sein des cercles antisémites de l'époque. Le poème décrit les Juifs comme « les tueurs de prophètes », en conséquence de quoi « ils s'en vont, condamnés au remords éternel de leur race flétrie ». Hommages Plusieurs écoles et bibliothèques portent son nom au Québec, dont le salon des élèves du Collège Mont-Saint-Louis où il a fait une partie de ses études. Depuis 1979, le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d'une ou d'un jeune poète d'Amérique du Nord. Il existe un monument en sa mémoire dans la ville de Québec. Un hôtel porte également son nom à Montréal: Hotel Nelligan. Le 7 juin 2005, la Fondation Émile-Nelligan et la Ville de Montréal inauguraient un buste en sa mémoire au Carré Saint-Louis. En 1980, une circonscription électorale québécoise située sur l'Île de Montréal est créé en son honneur... Nanou et Stan le 02/04/2017