Le soleil n’est plus jaloux, il n’a que faire de nous Tu sais ce monde que l’on sait au-dessus de tout Oui, celui qui existe car on le pense si fort J’ai peur qu’un jour il ne s’effondre dans nos efforts Mais comment te dire, l’écran est si noir Qu'adviendra-t-il de nos amitiés si soudain il disparaît Ce monde virtuel vers lequel va si souvent notre intérêt ? Comment retrouver mes amis que je crois tant connaître Les lettres et le téléphone leur suffiront-ils pour renaître ? Cette panne est annoncée mondiale, j'ai si froid déjà Deux heures sans le net je suis comme une girouette Je scrute sans cesse dans l’espoir d’y voir une silhouette Une amitié sans liens et des pseudos orphelins Est-ce là ce qui nous reste quand le virtuel s’éteint Je n’y crois pas ! Sûr que Val, elle s’accroche à la toile ! Là, je réalise la solitude installée par la maladie Oui, soudain je me rappelle que je n'ai aucune famille ici Ce n'étaient pas des amitiés mes connaissances au quotidien Ils s'appelaient collègues, connaissances ou voisins Ce matin au téléphone Billy m'a semblé si lointain On clique sur le menu, tout comme on ouvre une porte Un ami à mille lieues, sans que l’heure importe Est plus facile d’accès qu’un voisin très proche Je dirais bien deux mots à Val, dès que son nom s’accroche Dis moi ! Tu existes vraiment, pas vrai ? Comment peux-tu douter de moi ainsi, Billy ? Je suis pourtant la même depuis mon arrivée ici Comment faire pour nous retrouver nous et les nôtres ? J'aimerai m'éloigner de ce monde devenu trop sinistre Je ne veux pas perdre mes amis, ils comptent tellement déjà Regarde autour de nous, Val, comme l’homme est à la peine Des liens les plus intimes, naissent les plus grandes haines Puisse le virtuel, façon contemporaine, nous créer les siens Peut être bien sûr qu’aux lendemains ils seront moins incertains Merci Val ! Tu me redonnes l’envie de voir plus loin Billy, tu ne l'avais jamais accepté ce trop froid silence Et moi j'espérais tant le retour des amis en qui j'ai si confiance Pas envie de continuer ma vie avec une impression incessante de solitude Trop peur de ne savoir plus m'opposer à cette quotidienne lassitude Sauras-tu faire quelque chose qui nous rendrait de nouveau "existants" ? Val, aucun mot n’est assez fort pour le qualifier Il nous dépose le savoir du monde sur un clavier Il a une telle force que si l’on pousse le vice Il inventera le lien qui fera du soleil son complice J’ai nommé le virtuel, il est si vrai Dans la nuit tout va redevenir comme avant ? Peux-tu me le promettre dès maintenant ? Je ne veux pas perdre mes amitiés non éphémères J'aimerai continuer d'apprendre tant de choses sur notre terre Vivement demain que nous puissions nous retrouver de nouveau et enfin