Coordinateur médical CISIH Guadeloupe

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Stigma and Discrimination Related to MTCT
Advertisements

EDUCATION THERAPEUTIQUE
Psychiatrie du sujet âgé: l’expérience nantaise
Intérêt de la coordination
Plan de campagne de communication au regard de la prévention des ITSS pour Service de lutte contre les infections transmissibles sexuellement.
Sondage Baromètre Gay 2000 Philippe ADAM Institut de Veille Sanitaire Syndicat National des Entreprises Gaies InVS - novembre 2001.
Surveillance du Sida : pourquoi le nombre de cas ne diminue-t-il plus?
Florence LOT, Christine LARSEN Véronique BAUM-PARMENTIER, Anne LAPORTE
Consultations de dépistage anonyme et gratuit du VIH et des hépatites (CDAG) Un regard sur les consultants enquête nationale juin 1999 InVS Pascal Gouëzel.
Augmentation des cas de syphilis à Paris en 2000
Surveillance du VIH et du Sida données au 31 décembre 2004 Unité VIH/sida - IST - VHC Département des maladies infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
15/03/2005 Les femmes et le VIH Situation épidémiologique Unité VIH/Sida – IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de veille sanitaire.
Étude de faisabilité sur les fréquences et les déterminants des pratiques à risque de transmission VIH et VHC chez les usagers de drogues, Marseille, sept.
InVS 23/11/2004 Points dActualités et Synthèse Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
InVS - novembre 2002 INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE Dernières données disponibles sur la surveillance du Sida J. Pillonel, R.
Situation du VIH / sida en France
Evaluation de laction dincitation au dépistage de la syphilis à Paris E. Couturier 1, A. Michel 1, A-L. Basse-Guérineau 2, J. Warszawski 3, A. Laporte.
InVS - novembre 2002 Trajectoires et accès aux soins des personnes originaires dAfrique sub-saharienne prises en charge pour leur infection VIH dans les.
Réduction des risques chez les usagers de drogues
Actualité sur l’épidémiologie du VIH/sida
Les découvertes de séropositivité VIH chez les migrants en France
Activité de dépistage du VIH en 2004 dans les laboratoires d'analyses médicales et dans les CDAG INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE.
Lutte contre le VIH/sida et les IST en France ans de surveillance, Unité VIH-IST-VHC, Département des maladies infectieuses.
InVS - novembre 2002 INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE ACTIVITE DE DEPISTAGE DU VIH DANS LES LABORATOIRES D'ANALYSES MEDICALES.
Surveillance du VIH/sida en France Synthèse des données du 30 juin 2011 Institut de veille sanitaire, Département maladies infectieuses, Unité VIH-IST-VHC-VHB.
InVS 22/11/2005 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 22 novembre 2005 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
Actualités épidémiologiques sur le VIH et le sida Unité VIH-IST-VHC, Département des maladies infectieuses, InVS Françoise Cazein, Florence Lot, Stéphane.
InVS 27/11/2006 Test dinfection récente… Sur le chemin de lincidence ? J Pillonel, F Cazein, F Lot, R Pinget, S Le Vu, P Bernillon, C S le (InVS) et.
Prises de risque Face aux différentes IST
PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE ENFANT DU VIH (PTME)
Propositions de recommandations émises par les COREVIH Centre et Poitou Charentes/Aquitaine sur la prise en charge des patients VIH incarcérés.
EVREST 1 ers résultats en Languedoc-Roussillon Journée régionale Santé-travail La Grande-Motte – 22 novembre 2011 Dr. Bernard Ledésert.
Toulon mars 1997 N. Bernard (1), S. Ybanez (1), R-M. Spira (2), G. Chène (2), B. Burucoa (1), P. Morlat (1), D. Lacoste (1), I. Loury (1), C. Nouts (1),
NOUVELLES SEROPOSITIVITES 2008 ET EVOLUTION ICÔNE 2009 Reims, le 19 juin 2009 S HENARD, Pr Ch RABAUD.
XX/XX/XX Offre de soins en milieu carcéral Loi du 18 janvier 1994 objectif : offrir la même qualité de soins qu en population générale.
Quelles nouvelles stratégies de prévention auprès des gays ?
Etat des lieux des pratiques de dépistage du VIH des médecins généralistes de Nantes Métropole en 2008 Bérengère Garry 6 Novembre 2009.
Dépistage du VIH dans les pays en développement
Association SIS Délégation régionale Ouest
Droits et Reproductions Réservés – Association Frenchymymy
ANRS 1215/1290 Evaluation à long terme de la prise en charge des 400 premiers patients inclus dans lISAARV (1998–2008) Perceptions et pratiques liées à
Suivi des nouveaux nés de mère VIH + à Strasbourg
TRANSMISSION ET PREVENTION DE L’INFECTION A VIH/SIDA
Secrétariat et coordination
DIM/UPE/CHG. Dreux1 ÉTUDE DE LA POPULATION PRÉCARISÉE HOSPITALISÉE AU CHG DE DREUX Coordinateur : Dr F. Martin (UPE) Groupe de travail : Dr L. Moret (DIM)
Session 7 1 IST/VIH/SIDA.
Recrudescence de la Syphilis en Guadeloupe depuis 2001: lien avec la précarité sociale et la consommation de crack I. Lamaury 1, S. Azi 2, R. Baudry 1,
PRISE EN CHARGE MEDICALE DU TOXICOMANE
INTRODUCTION A LA SANTE PUBLIQUE EN MILIEU CARCERAL
Présentation de l'ONG Africa Consultants International (ACI)/Tél: /
Les plans stratégiques pluriannuels
Case Management à L’Unité de Crise du CHU Brugmann
La coordination intrahospitalière en tabacologie
Bienvenue à l’Université Toulouse Le Mirail
Management hospitalier et droit Illustrations jurisprudentielles de la difficulté de ménager les intérêts (financiers) de lEtat, des patients et des médecins.
Du dépistage à la prévention : quelles stratégies ?
COUNSELING ET DEPISTAGE VOLONTAIRE ET ANONYME Renforcement des capacités Denis da Conceiçao – Courpotin 1DU BUJ 10 au 14 Nov 2008.
Être acteur de son traitement
La compétence……c’est Un savoir agir validé, dans une situation
Comité Maghreb Afrique des familles pour survivre au sida Couples et familles concernées par le VIH: enfants et prévention Samia.
Nouvelles approches communautaires de prévention Journée inter-associative David MONVOISIN Paris, le 29 mars 2007.
Évolution des bases de données nationales en psychiatrie : SAE, Rapports d’activité,... DREES 6èmes rencontres de l’information médicale en psychiatrie.
SUIVI DE FEMMES ENCEINTES DEPENDANTES AUX SUBSTANCES ILLICITES PAR UNE EQUIPE ECIMUD RATTACHEE A LA PSYCHIATRIE Anne WICKER, Interne de psychiatrie.
Premiers résultats du dispositif de surveillance du VIH en France Eurosurveillance oct
Tendance évolutive de l’épidémie à VIH Notification obligatoire des infections VIH (03/2003) Discrimination des infections récentes (< 6 mois) « LaboVIH.
Prévention VIH / SIDA.
PRISE EN CHARGE DU VIH ET DES HEPATITES EN MILIEU CARCERAL ET ACCOMPAGNEMENT DES POPULATIONS PRECAIRES EN SORTIE DE PRISON.
S. Mohammad Afsar Spécialiste technique principal, OIT/SIDA, Genève Politiques nationales sur le VIH/SIDA au lieu de travail: principes, processus et le.
S. Mohammad Afsar Spécialiste technique principal, OIT/SIDA, Genève Lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans le monde du travail.
Transcription de la présentation:

Coordinateur médical CISIH Guadeloupe Stigma et discrimination liés à l’infection à VIH influences sur la santé en milieu carcéral Dr Goerger-Sow Coordinateur médical CISIH Guadeloupe Santo Domingo 4-7mars 2004

Prison française et système de soin Réforme 18 janvier 1994 Chaque établissement pénitentiaire relié à établissement hospitalier Conditions de prise en charge  « les mêmes à l’intérieur de la prison qu’à l’extérieur » Soins organisés autour de l’UCSA, SMPR, CSST

Prison française UCSA unités de consultations et de soins ambulatoires dépend d’un service hospitalier Prise en charge clinique, thérapeutique et préventive ; CDAG : (consultation de dépistage anonyme et gratuite) SMPR Service psychiatrique de secteur CSST structures de prise en charge des toximanes

Prévention et politique de réduction des risques en France Risques sexuels Préservatifs dans les unités médicales Tests systématiquement proposés à l’entrée Entretien et conseils CDAG Risque parentéral Traitements de substitution Eau de javel,matériel stérile Traitement post exposition (sexuel ou autre) Kits de traitement de 3 jours sur place

GUADELOUPE GUADELOUPE Population  440000 HIV Prevalence  1 % PLWHA Known 2701 en JUIN 2003 Incidence  128 new hiv/aids /2002 women  45,7 %

GUADELOUPE GUADELOUPE Marigot Pointe a Pitre Saint Martin Basse Terre . Marigot Pointe a Pitre Saint Martin Basse Terre

Prisons Guadeloupe et infection à VIH PREVENTION -Antenne CDAG : centre de dépistage du CHU -Vacations ENTRAID (association de soutien aux malades) SOINS -Consultations par spécialistes hospitaliers des personnes vivant avec le VIH/SIDA -Infirmerie de l’UCSA

Antenne du centre de dépistage Entretiens de prévention et rendu des résultats de tests réalisés - à l’entrée au centre pénitentiaire ou - à la demande des détenus

CDAG Centre pénitentiaire 1997-2002 1297H et56F Consultants testés pour le VIH OK 23/02/04

Tests réalisés en prison à l’entrée

CDAG Centre pénitentiaire 1997-2002 Classe Age 1297H et 56 F testés pour VIH Chiffres O.K. 27/4/04

CDAG Centre pénitentiaire 1997-2002 % VIH + 1297 H et 56 F testés OK 23/02/04

CDAG CHU 1997-2001 % VIH+ 2184 H et 1795 F testés

Prévalence + à l’entrée centre pénitentiaire

Consultations spécialisées patients vivant avec le VIH/SIDA Consultations réalisées dans le temps « CDAG » 45 patients ont été pris en charge de 1996 à 2003 42H et 3F

Patients vivant avec le VIH/SIDA Origine: Guadeloupe: 35 (33H,2F) Dominique: 6 (5H,1F) Métropole: 3 Amérique centrale: 1

Modes de transmission HOMMES Hétéro: 24 (57%) Homo-Bi 7 (16,6%) Toxico I.V. 6 (14,3%) Inconnu 5 (12,1%) FEMMES 2 1

Patients vivant avec le VIH/SIDA Age

Patients vivant avec le VIH/SIDA Addictions à l’entrée: Crack: 21 (47,6% des H) (1F sur 3) Alcool: 4 (9,5% des H) Subutex: 3 (4,7% des H) Héroine 0

Caractéristiques (Statistiques CDAG prison) addictions au crack H F 2000 n interrogés 235 8 ont consommé 20,8 % 0 actuelle 12 % 2001 277 8 28 % 12,5%

Caractéristiques (Statistiques CDAG hors prison 2002) addictions au crack 2002 CDAG consultants 379 297 hors prison 7,4% 4,4% Actuelle 3,7% 1,8% NR 14% 10,4%

Découverte en prison Pour 17 détenus soit 37,7% (15H et 2 F) la séropositivité dépistée en prison En plus de l’effet de choc de l’annonce ,de l’isolement se rajoutent les questions:comment ne pas dire , qui le saura, je connais les gens ici ils vont me rejeter, se moquer Grande dépression nécessitant un soutien psychologique ou psychiatrique

Patients vivant avec le VIH/SIDA Stade : A:37 , B: 6 , C: 2 . suivi moins régulier que prévu Trithérapie : 19 très bonne observance : 10 Une femme a accouché et a eu traitement prophylactique

Patients vivant avec le VIH/SIDA Sortie personnel médical pas toujours prévenu de l’orientation; pour ceux qui restent en Guadeloupe ,plus de la moitié ont un suivi irrégulier 2 ont bénéficié de remise de peine pour raison médicale 4 étrangers ont été expulsés

Stigma et discrimination Comme dans la population générale Spécificité en prison

en population générale Sondage sida info service en 2003 auprès personnes séropositives discrimination évoquée dans relations amicales pour 50% des interrogés En Guadeloupe aucun séropositif n’a parlé en public de sa séropositivité L’homosexualité est cachée et stigmatisée.

Stigma et discrimination entretiens CDAG prison la protection à l’extérieur repose souvent sur des arguments tels que: « Je choisis mes partenaires » « Elles sont propres,en bonne santé » « Je les connais » « Elles ne fréquentent pas des « macomères ». « Je ne fréquente pas des femmes qui ont le SIDA » « Ma ou mon partenaire est marié(e) »

Stigma et discrimination entretiens prison A l’inverse l’angoisse est grande à la suite d’un rapport non protégé ou de rupture de préservatif avec partenaire inconnu(e) ou prostitué(e) L’homosexualité ou les pratiques homosexuelles en prison sont rarement dévoilées

Stigma et discrimination et prévention Accidents d’exposition au sang Si un gardien de prison est mordu ou blessé par un détenu ,Il vient ,affolé,craignant une contamination et demande prévention Les précautions prises par le personnel soignant ne seront pas spontanément les mêmes que lorsqu’il s’agit d’ un détenu Si un détenu au cours d’une bagarre a reçu du sang d’un surveillant demandera-t-on facilement le test du surveillant pour protéger le détenu?

Stigma et discrimination et prévention Addiction au crack manque de prise en charge adaptée

Stigma et discrimination Le séropositif n’est pas parmi les gens honorables que l’on côtoie, il est différent de la norme, on le reconnaît à son aspect,sa conduite, son côté asocial; il est plus prisonnier que gardien de prison

Stigma et discrimination Entraîne marginalisation Exclusion Et diminution de soutien de la société Les conséquences sont encore plus graves en milieu fermé

Stigma et discriminations en prison La peur d’être stigmatisé responsable d’auto-discrimination: Refus de dépistage Refus de faire connaître son statut de séropositif Refus de se faire suivre Refus de se traiter

Stigma et discriminations et soins La peur d’être stigmatisé responsable d’auto-discrimination: Refus de dépistage Refus de faire connaître son statut de séropositif exple : Un détenu n’avait pas signalé sa séropositivité , il est hospitalisé en urgence; diagnostique :Pneumocystose

Stigma et discriminations Difficulté de parler de sa maladie et peur d’être stigmatisé sont responsables d’auto-discrimination: Si découverte de séropositivité en prison,à qui parler Si période d’angoisse dans la nuit ou le week end qui pourra écouter

Stigma et discriminations Difficulté de parler de sa maladie et peur d’être stigmatisé sont responsables d’auto-discrimination: Les venues régulières à l’UCSA ou la prise journalière de traitement peuvent être des révélateurs de la maladie;les détenus préfèrent ne pas venir faire leur bilans C’est difficile de prendre des médicaments devant des codétenus Certains préfèrent arrêter tout traitement

Stigma et discriminations La peur d’être stigmatisé responsable De carence en prévention Très peu de détenus viendront chercher à l’UCSA des préservatifs un traitement préventif en cas de risque sexuel

Stigma et discriminations en prison Etrangers Double peine jugement+expulsion: -s’ils ne nécessitent pas de traitement , ils ne pourront pas être suivis à l’extérieur -s’ils ont un tt , le juge peut s’opposer à la non expulsion pour raison médicale si « risque d’atteinte à l’ordre publique »    homosexuels difficulté pour se protéger Exclusion de certains emplois Interdiction aux séropositifs de travailler dans les cuisines

Réponses soins identique pour tous Sensibilisation du personnel soignant du personnel pénitentiaire des détenus Formation au councelling Travail sur confidentialité Soutien psychologique des détenus Travail de prise en charge en équipe UCSA,SMPR

Stigma et discriminations réponses Information claire sur maladie ,les modes de transmission et sur prévention aux détenus , aux soignants aux surveillants de prison Préservatifs et lubrifiant d’accès facile Substitution Échanges de seringues,eau de javel

Stigma et discriminations réponses Le traitement prophylactique à l’UCSA - en cas d’AES le risque lié au sang , pas à la personne - en cas de risque sexuel

Stigma et discriminations réponses Etrangers Pas de double peine pour ceux dont l’état de santé peut avoir des conséquences d’une exceptionnelle gravité ou s’ils ne peuvent bénéficier d’un traitement approprié dans leur pays d’origine Homosexuels lutter contre homophobie

Stigma et discriminations réponses Faire connaître et appliquer « la loi sur suspension de peine » pour les détenus dont l’état de santé est incompatible avec maintien en détention ou qui sont en fin de vie

Conclusion Stigma et discrimination plus lourds de conséquences en milieu fermé Efforts de tous les soignants sont la base d’une prise en charge optimale Nécéssité de travail en équipe avec SMPR, travailleurs sociaux Travail de fond sur confidentialité et droit de « réserve »? Travail de fond avec population

Merci