Sommaire Objectifs du projet Déroulement et mise en œuvre de l’action éducative Activités pédagogiques : Raconter la capture d’un groupe d’esclaves Raconter le trajet d’un groupe d’esclaves Définir la notion du commerce triangulaire à partir d’un schéma Raconter le travail forcé d’un groupe d’esclaves Actions pédagogiques : Intervention de l’Association Martiniquaise de Recherche sur l’Histoire des Familles (AMARHISFA). Travail autour de l’atelier « A la découverte d’un document d’archive : les registres des actes d’individualité aux ARCHIVES DEPARTEMENTALES. 3. Sources
COLLEGE ASSELIN DE BEAUVILLE DUCOS 4ème 5 et 4ème 6 L’ORIGINE DES NOMS Françoise FERNE : Professeur documentaliste Peguy CARRA : Professeur d’histoire-géographie et d’éducation civique
POURQUOI CETTE ACTION EDUCATIVE ?
OBJECTIFS DU PROJET Implication des élèves dans une action de Mémoire. Sensibiliser les élèves à la traite négrière, à l’esclavage et à l’abolition de l’esclavage. Favoriser l’ouverture culturelle des élèves par la recherche de l’origine des noms des esclaves sur la commune de Ducos.
Vincent COUSSEAU a écrit dans son ouvrage « Prendre nom aux Antilles , Individu et appartenances (XVIIe-XIXe siècle) : Tout individu venu sur Terre reçoit une dénomination qui le construit comme entité autonome : « Grand ou petit, il n’est point d’homme si ignoré qui n’ait reçu au moment où sa mère l’a mis au monde¹. » 1. Homère, L’Odyssée,Paris, Garnier,1961,p.119, chant VIII,v.552-553
DEROULEMENT ET MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION EDUCATIVE
ACTIVITES PEDAGOGIQUES
La capture depuis l’Afrique Ces activités pédagogiques se sont déroulés dans le cadre du programme d’histoire de la classe de quatrième : PARTIE 1 : L’EUROPE ET LE MONDE AU XVIII SIECLE THEME 3 : LES TRAITES NEGRIERES ET L’ESCLAVAGE Activité 1: Raconter la capture d’un groupe d’esclaves La capture depuis l’Afrique Les Tagbana (des habitants d’Afrique de l’Ouest) se promenaient dans les champs et, quand ils voyaient des jeunes, quand ils voyaient que, parmi eux, il n’y avait pas d’adultes, ou quand ceux qu’ils voyaient n’étaient que des femmes, quand il n’y avait pas d’homme pour les défendre, ils leur tombaient dessus, les capturaient et les emmenaient. Ils allaient les vendre. Puis ils allaient dans d’autres endroits et en prenaient d’autres qu’ils emmenaient au marché pour les vendre. Voilà comment cela se passait. D’après le récit d’un chef canton africain 1) Quelle est la nature de ce document ? 2) Qui les Tagbana capturaient-ils ? 3) Pourquoi cherchaient-ils des groupes de jeunes ou de femmes, sans adultes ou sans hommes ? 4) Où emmenaient-ils leurs captifs ? Qu’en faisaient-ils ? 5) Racontez en 5 lignes comment et par qui sont capturés les futurs esclaves.
Activité 2 : Raconter le trajet d’un groupe d’esclaves Esclaves dans la cale d’un bateau négrier, lithographie de Brotdmann, n° inventaire 90-54-9 (Collection du Bureau du Patrimoine) Quelle est la nature de ce document ? Comment s’appelait ce type de bateau ? Quel était son avantage ? Décrivez les conditions de la traversée pour les esclaves et leurs conséquences. Racontez en 5 lignes comment se déroulait le trajet pour les esclaves.
Activité 3 : Raconter le travail forcé d’un groupe d’esclaves Le travail forcé et les châtiments « Pendant quelques semaines, je fus employé à désherber et à ramasser des pierres dans une plantation. Comme l’homme à qui appartenait ce domaine tomba malade, on m’envoya dans sa demeure pour l’éventer pendant son sommeil. En entrant dans la maison, je vis une esclave noire qui préparait le dîner : la pauvre était cruellement chargée de divers instruments en fer, dont un qu’elle portait sur la tête et qui lui fermait si étroitement la bouche qu’elle pouvait à peine parler, manger ou boire. Je fus choqué par ce dispositif, dont j’ai appris plus tard qu’on l’appelait une muselière de fer » Olaudah Equiano, Ma véridique histoire, 1789 A quelles activités Olaudah Equiano est-il employé ? Et la femme ? Quels mauvais traitements cette esclave subit-elle ? Racontez en 5 lignes dans quelles conditions les esclaves travaillent et comment ils sont traités.
ACTIONS PEDAGOGIQUES
INTERVENTION DE L’AMARHISFA DU 07 AVRIL 2014 AVEC LES CLASSES DE 4e 5 et 4E 6
L’Association Martiniquaise de Recherche sur l’Histoire des Familles Un partenariat fructueux pour les élèves dans l’approche et la compréhension de l’histoire des noms de familles.
Contenu de l’intervention de l’AMARHISFA - Présentation de l’association. - Création et composition des registres d’individualités. - Naissance des patronymes martiniquais - Réactions et débat
Présentation de l’association Née en 2002 , l’AMARHISFA est une association loi 1901, constituée de bénévoles passionnés de généalogie. Ses objectifs : Trois gros chantiers de recherches : - Le dépouillement des registres d’individualité ouverts après l’abolition de l’esclavage et l’étude des patronymes donnés aux nouveaux libres. - Le recensement , de façon exhaustive, des milliers de morts de l’éruption de 1902. -Le dépouillement des registres d’état civil des Indiens arrivés en Martinique à partir de 1853.
Création et composition des registres d’individualités Les intervenants de l’AMARHISFA ont travaillé à partir de quelques patronymes d’élèves concernés par le projet pour présenter la composition des registres d’individualité.
Nouveau nom donné à sa mère Composition des registres d’individualité : Exemple du patronyme FANCHONNA N° de l’acte Son prénom d’esclave Nouveau nom reçu : Il prend le nom déjà donné à sa mère Nouveau nom donné à sa mère Son ancien numéro d’esclave Ancien nom de DUCOS
Composition des registres d’individualité : Exemple du patronyme LABAMAR Lieu de naissance : Afrique Nouveau nom reçu : LABAMAR Lieu de domicile : Saint-Esprit Date de l’acte :20 juin 1855
Naissance des patronymes martiniquais, quelques exemples - FANCHONNA patronyme issu du prénom Fanchon - YOYOTTE, prénom devenu patronyme - EMERANCIENNE, patronyme issu du prénom de la mère du nouveau citoyen. - LIXFE, anagramme du prénom FELIX - MARIE-JOSEPH, (patronyme d’origine religieuse) prénoms des parents de Jésus, MARIE et JOSEPH
REACTIONS des eleves La vue de leurs patronymes dans les registres d’individualité a suscité beaucoup d’émotion chez les élèves : étonnement, incompréhension, refus. Voici quelques propos d’élèves : « moi, je ne descends pas d’africains », « né en Afrique, ah non!» « Ah bon, mon patronyme était le prénom d’un esclave !» « ouf, mon patronyme n’est pas dans la liste ! »
DEBAT ET EXPLICATIONS Les membres de l’AMARHISFA ont dû expliquer aux élèves que tous les esclaves amenés aux Antilles et au sud des Etats-Unis venaient d’Afrique et que c’est pour cette raison que la grande majorité des antillais (nous et ceux des îles voisines) ont la peau noire et les cheveux crépus, comme la plupart des élèves de la classe même s’il y a eu un métissage important entre les blancs et les noirs ou avec les Indiens arrivés après l’abolition. La notion de famille existait même si elle était niée durant la période esclavagiste, d’ailleurs plusieurs membres se présentaient et recevaient le même patronyme. Par ailleurs les mentions marginales mentionnent les mariages et les reconnaissances.
TRAVAIL SUR LES REGISTRES DES ACTES D’INDIVIDUALITÉ AUX ARCHIVES DEPARTEMENTALES Lundi 28 Avril 2014 : 4ème 5 Avec l’enseignant du service éducatif : Mme Emilie Dagorne Mardi 29 Avril 2014 : 4ème 6 Avec l’enseignant du service éducatif : Mr Jean-Marc Hadida
EXEMPLES DE PRODUCTIONS DES ELEVES Exposition virtuelle via un diaporama visible sur le site du collège : Avant et après 1848 accompagné d’un quizz. Réalisation d’un arbre généalogique sur un patronyme issu des classes concernées (Elèves et familles volontaires)
SOURCES Vincent Cousseau, Prendre nom aux Antilles. Individu et appartenances (XVIIe-XIXe siècle), édition CTHS Histoire, 2013. Ce livre est issu de sa thèse de doctorat soutenue 2009 et primée par l’université des Antilles et de la Guyane en 2009. Manuel de quatrième Histoire-Géographie, BELIN, 2011 Histoire, Histoire des arts, Géographie, Education civique Guadeloupe – Guyane- Martinique Collège scéren [cndp-crdp], édition Hatier international, 2012 Cahier d’activités Histoire Géographie Antilles françaises CM1, édition Hatier International, Paris 2010 Histoire de l’Esclavage à la Martinique, XVIIe-XIXe siècles, Livret d’exercices Cycle 3 (CM1-CM2), édition 2000 AMARHISFA: Association Martiniquaise de Recherche sur l’Histoire des Familles BP 902- 97245 Fort-de-France Son président : Mr Guy SOBESKY. Patrimoines-martinique.Org BNPM (Banque Numérique des patrimoines martiniquais) Archives Départmentales de la Martinique.