Arthur Rimbaud Bannières de mai Par Nanou et Stan
Aux branches claires des tilleuls Meurt un maladif hallali. Mais des chansons spirituelles Voltigent parmi les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines, Voici s’enchevêtrer les vignes. Le ciel est joli comme un ange. L’azur et l’onde communient.
Je succomberai sur la mousse. Qu’on patiente et qu’on s’ennuie Je sors. Si un rayon me blesse Je succomberai sur la mousse. Qu’on patiente et qu’on s’ennuie C’est trop simple. Fi de mes peines.
Me lie à son char de fortunes Que par toi beaucoup, ô Nature, Je veux que l’été dramatique Me lie à son char de fortunes Que par toi beaucoup, ô Nature, - Ah moins seul et moins nul ! - je meure.
Meurent à peu près par le monde. Je veux bien que les saisons m’usent. Au lieu que les Bergers, c’est drôle, Meurent à peu près par le monde. Je veux bien que les saisons m’usent. A toi, Nature, je me rends ;
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve. Rien de rien ne m’illusionne ; Et ma faim et toute ma soif. Et, s’il te plaît, nourris, abreuve. Rien de rien ne m’illusionne ;
C’est rire aux parents, qu’au soleil, Mais moi je ne veux rire à rien ; Et libre soit cette infortune.
Jean Nicolas Arthur Rimbaud, est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille. Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à quinze ans. Lui, pour qui le poète doit être « voyant » et qui proclame qu'il faut « être absolument moderne », renonce subitement à l’écriture à l'âge de vingt ans. Ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent à choisir une vie aventureuse, dont les pérégrinations l’amènent jusqu’au Yémen et en Éthiopie, où il devient négociant, voire explorateur. De cette seconde vie, ses écrits consistent en près de cent quatre-vingts lettres (correspondance familiale et professionnelle) et quelques descriptions géographiques. Bien que brève, la densité de son œuvre poétique fait d'Arthur Rimbaud une des figures premières de la littérature française. Nanou et Stan le 05/04/2017