(Milieu du VIIe au Ier siècle av. JC) Les Temples Grecs (Milieu du VIIe au Ier siècle av. JC) Quand on parle de l’Antiquité Grecque, on considère la période allant: du milieu du VIIe au Ier siècle av. JC. Le temple est la demeure du Dieu. C’est un espace délimité dans lequel la divinité est censée se manifester. Le temple grec est avant tout un édifice destiné à abriter une statue du dieu, ainsi que les offrandes. Seuls les prêtres et quelques personnes privilégiées peuvent y entrer. Les fidèles se rassemblent devant et autour du temple (devant le temple, il y un autel destiné aux sacrifices). Le temple honore le dieu, mais aussi la cité, il montre sa richesse et sa grandeur. L’objectif des Grecs était de toujours parfaire leurs édifices. Ils jouent sur les proportions, la perspective et les symétries. L’architecture grecque est un art fondé sur les mathématiques. Les tous premiers temples étaient constitués d’une pièce unique, ou n’étaient qu’une simple cabane, aux murs de briques séchées au Soleil.
Temples les mieux conservés : « Grande Grèce » (Italie du Sud et Sicile) Aujourd’hui, les temples grecs les mieux conservés sont ceux de « Grande Grèce »: ce sont ceux qui ont échappé à la destruction pendant les Guerres Médiques.
I. Les différents types de temples On distingue, dans l’ordre: Le Portique (entrée du temple) Le Pronaos (vestibule) Le Naos ou Cella (chambre principale, où est située la statue de la divinité ainsi que les offrandes) L’Opisthodome ou chambre arrière (salle du trésor) Les différents types de temples. Les premiers temples étaient en bois, puis les Grecs utilisent des procédés de « pétrification »: le bois est remplacé par de la pierre. Tous les temples sont rectangulaires et constitués d’éléments fixes. L’intérieur du temple est beaucoup plus simple que l’extérieur, il est constitué: Du Portique (c’est le porche principal ou l’entrée du temple. Il est ouvert sur les côtés, et nommé selon le nombre de colonnes qui le constituent: 4 colonnes = Tétrastyle, 6 colonnes = hexastyle , 10 = décastyle ) Du Naos ou Cella (la pièce principale du temple, celle qui abrite la statue de la divinité et où l’on dépose les offrandes) L’Opisthodome ou Chambre arrière (fermée par des portes de bronze, c’est la salle du trésor) Dans les temples les plus évolués, entre le portique et le naos, on trouve le Pronaos , sorte de vestibule. (Parthénon d’Athènes)
I. Les différents types de temples Les Temples aptères (sans colonnes latérales) Temple in antis Temple prostyle Les colonnes des temples grecs apparaissent tout d’abord à l’intérieur du temple, puis par la suite en façade. Les premiers temples sont les temples dit aptères: ils n’ont pas de colonnes latérales. On distingue 3 types de temples: Le temple in antis, constitué d’une seule partie, le Naos Le temple prostyle Le temple amphiprostyle Temple amphiprostyle
I. Les différents types de temples Les Temples périptères (avec des colonnes latérales) Rapidement apparaissent les temples périptères, qui ont des colonnes latérales. C’est l’apparition du Péristyle: rangée unique de colonnes, qui fait le tour du temple. C’est une des caractéristiques principales de l’architecture grecque. L’entrecolonnement, l’espace ouvert entre 2 colonnes des mesuré en fonction du diamètre des colonnes: S’il mesure ½ D = pycnostyle 2D = systyle 2 ¼ D = eustyle 3 D = diastyle 4 D = aérostyle « colonnes sont plus espacées qu’elles n’auraient dû l’être » Les marches du temples, ou Crepidoma sont toujours au nombre de 3. (Parthénon d’Athènes) Péristyle = rangée unique de colonnes faisant le tour du temple. Caractéristique de l’architecture grecque.
II. Les différents ordres Ce sont les systèmes d’agencement des différents éléments. II. Les différents ordres. On appelle les Ordres les systèmes d’agencement des différents éléments. Ils jouent un rôle important dans la recherche des proportions et des démentions. Il y a 3 ordres: l’ordre dorique, l’ordre ionique et l’ordre corinthien. Un temple est soit Dorique, soit ionique, soit corinthien. Mais il existe aussi des temples qui mélangent les 3 ordres (comme celui d’Apollon à Bassae)
II. Les différents ordres: L’Ordre Dorique C’est l’ordre principal, ainsi que le plus ancien. Il est caractérisé par sa virilité, sa force et sa solidité. Traits caractéristiques: Colonnes: - n’ont pas de bases - 20 cannelures Chapiteau: simple et carré Architrave: simple et continue. Frise: composée de triglyphes et métopes. Corniche: « ordinaire » Autre: système d’évacuation de l’eau se termine le plus souvent par une tête de lion. L’Ordre Dorique C’est le plus ancien des 3 ordres. Il est apparut dans les terres habitées par les Doriens, 1 des deux peuples principaux grec. C’est le style préféré du « continent grec », et aussi le plus représenté. Il connait son apogée au milieu du Ve siècle av. JC, puis sera adopté par la suite par les Romains. Traits Caractéristiques Si on devait le caractériser en 3 mots, ce seraient: virilité, force et solidité. Les colonnes doriques n’ont pas de base. Elles sont composées de 20 cannelures. Le chapiteau est simple et carré. L’architrave est simple, continue est non sculptée. La Frise est composée de triglyphes et de métopes. Les Triglyphes sont les blocs verticaux avec 2 rainures verticales, les glyphes. Les métopes sont les panneaux carrés insérés dans les triglyphes, le plus souvent richement décorés. Il y a une corniche, dite « ordinaire ». Le système d’évacuation de l’eau se termine le plus souvent par une tête de lion.
II. Les différents ordres: L’Ordre Dorique Athéna Pronaia à Delphes (milieu du VIIe siècle av. JC)
II. Les différents ordres: L’Ordre Ionique Il est contemporain du dorique et très utilisé. Selon Vitruve, il est remarquable par sa beauté, sa féminité et sa finesse. Traits caractéristiques: Colonnes: ont toujours une base. 24 cannelures. Chapiteau: 2 volutes (spirales). Architrave: divisée en 3 bandes. Frise: continue (simple ou sculptée). Corniche: raffinée (avec denticules). L’Ordre Ionique: Il est contemporain du dorique et très communément utilisé. Mais contrairement au dorique, il n’est pas figé. Selon l’architecte romain Vitruve, il est remarquable par sa beauté, sa féminité et sa finesse. Traits caractéristiques Les colonnes reposent toujours sur une base. Elles ont 24 cannelures, plus profondes que celles du dorique. Le chapiteau est l’élément distinctif le plus évident: il est composé de 2 volutes. L’architrave est divisée en trois bandes, elle est plus légère que celle du dorique. La frise est continue, le plus souvent sculptée. La corniche est raffinée: elle est composée de denticules, qui sont des petits cubes semblables à des dents.
II. Les différents ordres: L’Ordre Ionique Artémis à Ephèse
II. Les différents ordres: L’Ordre Ionique Artémis à Ephèse Les temples peuvent paraître un peu austère aujourd’hui, mais à l’origine, ils étaient richement colorés, et sculptés…
II. Les différents ordres: L’Ordre Ionique Artémis à Sarde (vers 325 av. JC)
II. Les différents ordres: L’Ordre Corinthien C’est le dernier à voir le jour. Il est purement décoratif. Hormis le chapiteau, ses autres caractéristiques sont ioniques. Selon Vitruve, il représente la « sveltesse d’une jeune fille » : il est caractérisé par son élégance et sa beauté. Traits caractéristiques: Colonnes: ont toujours une base. 24 cannelures. Chapiteau: feuilles d’acanthe. Architrave: divisée en 3 bandes. Frise: continue (simple ou sculptée). Corniche: raffinée (avec denticules). C’est le dernier ordre à voir le jour. A la différence du dorique et de l’ionique, il n’avait pas pour fonction de servir la sculpture: c’est un ordre purement décoratif. Il est remarquable par son chapiteau finement orné de motifs floraux. C’est sa seule différence avec l’ordre ionique. Selon Vitruve, il représente la « sveltesse d’une jeune fille »: il est caractérisé par son élégance et sa beauté. Il aurait été pour la première fois dessiné par Callimanque. Ce dernier se serait inspiré d’un panier rempli de feuilles d’acanthes, déposées sur la tombe d’une jeune fille par sa nourrice et qui contenait un trésor de la défunte. Au printemps, une acanthe aurait germé et poussé dans le panier et à cause d’une tuile posée ce dernier, les feuilles dépassaient enroulées en spirales. L’acanthe est une plante du littoral méditerranéen, les Grecs représentaient l’Ancanthus spinosus, alors que les Romain avaient pour modèle l’Acanthus modius.
II. Les différents ordres: L’Ordre Corinthien Zeus Olympien à Athènes
II. Les différents ordres: L’Ordre Corinthien Zeus Olympien à Athènes
III. Histoire d’un temple: le Parthénon d’Athènes En 480 av JC., après la défaite et le retrait des Perses, l’Acropole d’Athènes est en ruine (acropole = citadelle ou « haute ville », les cités étaient construites sur les collines, l’acropole est dressée au sommet, c’est le centre de la vie politique et religieuse). On dessine plusieurs plans de reconstruction d’Athènes, mais aucun ne voit le jour. Quand Périclès arrive au pourvoir en 447 av. JC, il est impatient de témoigner la gloire de son pays et la prédominance croissante d’Athènes, il confie donc aux architectes Ictionos et Callicratès et au sculpteur Phidias, la reconstruction du temple d’Athéna, le Parthénon. A l’origine, il est appelé le « Grand Temple », mesurant environ 70x30m. Sa construction dure de 447 à 432 av. JC. Il marque l’apogée de l’architecture Dorique, les architectes avaient atteint et pour toujours la perfection en terme de proportions et de dimensions. Construction De 447 à 432 av. JC (Périclès) Démentions 70x30m Ordre Dorique
III. Histoire d’un temple: le Parthénon d’Athènes La statue d’Athéna, sculptée par Phidias, est haute de 12m et dite « chryséléphantine »: elle était composée d’or et d’ivoire. Reconstitution des archéologues canadiens du Musée des civilisations.
III. Histoire d’un temple: le Parthénon d’Athènes Le Parthénon était richement décoré de marbre peint, on dit qu’il « resplendissait de couleurs brillantes ». Sur le fronton est est représenté la naissance d’Athéna, sur le fronton ouest, la dispute d’Athéna et de Poseidon. Les différentes frises intérieures montrent la procession lors des Panathénées, fêtes annuelles en l’honneur d’Athéna, car le Parthénon servait aussi aux cérémonies rituelles. La frise dorique extérieure, chef d'oeuvre de Phidias, comprend 92 métopes représentant : - à l'est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants - à l'ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones - au sud : des combats contre les Centaures, - au nord : des scènes de la guerre de Troie. Cette frise, est pour l'essentiel exposée au British Museum, et on peu aussi en voir une partie au Musée du Louvre. Les architectes ont amincit les colonnes à leur sommet, et les ont légèrement légèrement vers le centre, afin de corriger les déformations optique de l’être humain et de donner une illusion de verticalité et d’horizontalité parfaite.
III. Histoire d’un temple: le Parthénon d’Athènes Le Parthénon est demeuré quasiment intact pendant plusieurs siècles. Vers le Ve siècle, la statue d'Athéna aurait été emmenée à Constantinople par un empereur romain. On a ensuite perdu sa trace : elle a sans doute été détruite pendant le pillage de Constantinople lors de la quatrième croisade, en 1204. Au VIe siècle, le Parthénon est transformé en église consacrée à la Vierge Marie: plusieurs colonnes intérieures ont été détruites, ainsi que des statues de dieux païens. En 1456, Athènes est conquise par les Ottomans, ces derniers transforment le Parthénon-église en mosquée, mais ne touchent pas au bâtiment. En 1687, le Parthénon subit l'une de ses plus terribles blessures. Les Vénitiens attaquent Athènes et les Ottomans fortifient l'Acropole, en utilisant la cella du Parthénon comme poudrière[19]. En septembre, un boulet vénitien touche le bâtiment, qui explose sur le coup[20]. Les murs de la cella s'effondrent et ce qui restait du toit est détruit, ainsi que 21 colonnes. De nombreuses sculptures sont gravement endommagées. Les nombreux de débris de décor jonchent le sol et sont réemployés ou emportés… Entre 1894 et 1933, un important programme de restauration du Parthénon a été entrepris après un tremblement de terre en 1893. Une seconde campagne de restaurations, depuis les années 1980, tente de corriger les erreurs commises lors de la première compagne, comme de remplacer les crampons de fer par des éléments en titane. Le Parthénon que l’on peut voir aujourd’hui, est donc le second Parthénon, restauré; ses principales frises sont au British Museum.
Temple de Neptune (Poseidon) à Paestum (Italie) (Ve siècle av. JC) Temple d’Héra à Salinunte (Italie) (Sicile)
Temple de la Concorde : un des temples doriques les mieux conservés du monde. (IVe siècle av. JC, Rome)