David Olère: Résister par le dessin L’art et la Shoah David Olère: Résister par le dessin
Arrivée d’un convoi, de David Olère Arrivée d’un convoi, de David Olère. 65cm x 50cm, après 1945 Un mémorial vivant de l’Holocauste, à New York.
David Olère 1902-1985 Né à Varsovie, le jeune David Olère y étudie à l'académie des Beaux-arts avant de partir pour Dantzig (Gdansk) puis pour Berlin. Å Berlin, dans le début des années 20, il complète sa formation, expose des gravures sur bois et dessine affiches et décors de cinéma pour la compagnie Europäische Film Allianz. Il arrive à Paris en 1923 et travaille pour la Paramount. En 1930, il se marie. Avec sa femme et son fils, Alexandre, ils déménagent pour Noisy-le-Grand dans la banlieue parisienne où il restera jusqu'à la fin de ses jours. Lorsque la guerre éclate, David Olère est affecté au 134e bataillon d'infanterie. Démobilisé après l'armistice, il retourne à Paris. Arrêté dans la rafle du 20 février 1943, il est interné à Drancy et déporté deux semaines plus tard dans le convoi 49 à Auschwitz.
Å Auschwitz, il est le numéro 106144 Å Auschwitz, il est le numéro 106144. Cependant, sa connaissance des langues (allemand, anglais, français, polonais, russe et yiddish) et ses talents artistiques sont remarqués par l'administration du camp. Sur l'ordre des SS, il dessine et illustre des documents destinés aux familles des officiers restées en Allemagne. Mais cette « activité » n'est qu'annexe. Incorporé de force au Sonderkommando – équipe d'action spéciale – il est chargé du fonctionnement des chambres à gaz et des crématoires mis en place par les Nazis. Une poignée seulement des membres de ces commandos survivront à la déportation. Ce sera le seul artiste. C'est à son habileté à satisfaire les exigences esthétiques de ses bourreaux qu'il devra de rester en vie.
Évacué avec les dizaines de milliers de déportés dans la « marche de la mort », il est envoyé au camp de Mauthausen puis à Ebensee où il est libéré le 6 mai 1945 par les troupes américaines. De retour en France, il se met immédiatement à sa table de dessin et retrace en permanence les scènes dont il a été témoin. Une première série en noir et blanc sera suivie d'une reprise des mêmes sujets sur toile quelques années après.
“Dans la salle des fours”, David Olère, 1945 Lavis et encre de Chine sur papier Musée des Combattants des Ghettos, Galilée, Israël
Départ pour le travail, 1946
Inaptes au travail - sans date