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Défilement automatique L’Artière
ille de la Chaîne des Puys, j’ai vu le jour sous une touffe de boutons d’or au milieu des prairies et, suintant des profondeurs de la terre, je me suis empressée de me mettre à l’abri des forêts. Là, parée de bleus reflets et ornée de verdure, j’étais fin prête pour mon baptême: de gracieuses libellules et tous les passereaux sont venus se pencher sur mon berceau, j’étais devenu un ruisseau promis à un bel avenir, le vent de la liberté me poussait à couler, couler dans la joie.
elle période que celle de mon enfance ! Joyeuse et insouciante, j’ai bondi de caillou en rocher, me grisant des friselis de lumière parsemant ma robe et des caresses moussues et herbues saluant mon passage. Des arbres j’étais le miroir, je me sentais au paradis.
mpétueuse adolescente, j ’ai affronté les rocs, je les ai escaladés et sans craindre les chutes, j’ai cascadé sur les uns, contourné les autres, me jouant des difficultés, certaine de les vaincre toujours. Je ne redoutais point d’affronter le monde tant il me semblait serein puisque la nature qui m’avait vue naître était un havre de paix.
a jeunesse n’a pas connu d’embûches: rochers et forêts, fleurs et herbes, oiseaux et poissons m’accompagnaient au long d’un cours sans histoires. Et puis, un jour, au travers de ma route, j’ai vu un pont…Surprise…
‘ai découvert que mon paradis était occupé par d’autres êtres que mes compagnons habituels. Après le deuxième pont, j’ai aperçu des maisons, des murs ornés de dessins bizarres, des machines et des hommes. Il m’a fallu réaliser qu’on m’avait donné un nom et qu’on avait l’intention de m’utiliser.
ruelle perte de mes illusions ! Ma robe souillée d’eaux sales, d’ordures et de résidus divers, j’ai fait connaissance avec un autre univers et j’aurais été tentée de revenir en arrière si je l’avais pu. Heureusement, on m’a quelque peu toilettée pour que mes rives accueillent des promeneurs, on a même fleuri mon passage et, rassérénée, j’ai poursuivi ma route.
u regret d’avoir perdu les arbres et les rochers de ma jeunesse s’est ajoutée la nostalgie des pentes; déroulant son tapis de champs monotones et ordonnés, la plaine m’attendait et si j’avais encore le courage de couler, je redoutais l’avenir, persuadée que plus jamais je ne reverrais les lieux de ma naissance.
arvenue au fleuve où je me jetterai, puis à l’océan où je me noierai, je pourrai m’évaporer, devenir nuage et pluie qui tombera sur la terre d’Auvergne… Revivre le cours de mon enfance et de mon adolescence me plairait s’il demeurait sauvage. Mais affronter les terres des hommes, NON MERCI !
pilogue lu dans la presse Pollution mystérieuse dans l’Artière Plusieurs milliers de poissons morts dans l’Artière Tout un écosystème touché Une pollution de grande ampleur La police enquête sur la pollution de l’Artière La pollution survient fréquemment dans l’Artière « ça fait 10 ans que ça dure » Pompiers et forces de l’ordre n’ont décelé aucune pollution chimique.
Défilement automatique Texte: Nicole Voilhes Photos: Jean Pierre Voilhes consulter:
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