PAIN DE VIE
Nous l'avons entendu qui rassemblait la foule : Affamés, mal portants, méprisés, accablés…
Tous se pressaient vers lui ; sa voix était la houle Qui berce doucement le champ où croît le blé.
mains Nous avons vu ses mains bénir les malheureux Qui repartaient, souriants, le cœur plein de chansons,
Avec de la joie plein les yeux, Promesse de riches moissons.
prière Nous avons vu ses mains jointes pour la prière Empoignées, ligotées par des mains meurtrières, Epi de blé Epi de blé arraché à la terre.
Nous avons vu le fouet frapper son dos, Epi de blé battu par le fléau.
Les clous qui s'enfonçaient dans ses mains et ses pieds, Epi de blé par la meule broyé.
Son corps blessé suspendu à la croix Sous un ciel couleur de chagrin…
Un dernier cri, le silence et l'effroi, Epi moulu jeté dans le pétrin.
Nous l'avons vu recouvert d'un drap mortuaire - Jamais plus n'entendrons sa divine Parole -
Et ses yeux clos voilés par un suaire, Epi noyé dans une pâte molle.
Nous avons vu son corps placé dans un tombeau, Sinistre et ténébreux séjour.
Une pierre roulée pour clore le caveau, Epi de blé Epi de blé qu'on met à cuire au four.
bonheur Quel immense bonheur quand au troisième jour, lumière blonde, Nous l'avons vu surgir dans la lumière blonde,
Rayonnant de vie et d'amour, Pain de Vie Vrai Pain de Vie offert au monde.