Pourquoi avoir réalisé une telle œuvre d'art ? Thème 1 - Le rapport des sociétés à leur passé Budapest, Mémorial de la Seconde guerre mondiale sur les bords du Danube Définitions : Le patrimoine : C’est ce qui relie une société à son passé, c’est les traces matérielles ou immatérielles de son passé. Les mémoires, en histoire, ce sont les témoignages d'une période importante pour les personnes ou les lieux étudiés avec un recul propre au métier d'historien. Pourquoi avoir réalisé une telle œuvre d'art ?
Chap. I : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France Le Monument aux Morts du Square Carnot - aujourd'hui à Toulouse, Cimetière de Salonique Que représente cette sculpture ? Pourquoi y a-t-il nécessité de construire de tels monuments ?
PLAN DU COURS : INTRODUCTION (Accroche, définition du sujet, problématique, plan) Chap. I : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France I. Genèse de la notion de mémoire après la S. G. M. 1. Le travail de l'historien face à la découverte de l'horreur 2. Mémoires et renouveau de la République française jusque dans les années 1970 II. Les enjeux mémoriels aujourd'hui : le travail de l'historien 1. Mémoire et justice 2. Mémoire et politique 3. Mémoire et vigilance
I. Genèse de la notion de mémoire après la S. G. M. 1. Le travail de l'historien face à la découverte de l'horreur Quelles sont les réactions à la découverte des exactions de la Seconde Guerre Mondiale ? Pourquoi y a-t-il un risque de dérive ?
Henry Irénée MARROU, De la connaissance historique, 1954 Après avoir étudié ces deux textes expliquez la différence entre Histoire et Mémoire ? Pourquoi peut-on dire que les historiens se trouvent face à un paradoxe formidable après la Seconde Guerre mondiale ? « Qu'est-ce donc que l'histoire? Je proposerai de répondre: L'histoire est la connaissance du passé humain. (…) Nous dirons connaissance et non pas, comme d'autres, «recherche» ou «étude» (bien que ce sens d'«enquête» soit le sens premier du mot grec historia), car c'est confondre la fin et les moyens; ce qui importe c'est le résultat atteint par la recherche nous ne la poursuivrions pas si elle ne devait pas aboutir; l'histoire se définit par la vérité qu'elle se montre capable d'élaborer. Car, en disant connaissance nous entendons connaissance valide, vraie: l'histoire s'oppose par là à ce qui serait, à ce qui est représentation fausse ou falsifiée, irréelle du passé, à l'utopie, à l'histoire imaginaire (...), au roman historique, au mythe, aux traditions populaires ou aux légendes pédagogiques -ce passé en images d'Épinal que l'orgueil des grands États modernes inculque, dès l'école primaire, à l'âme innocente de ses futurs citoyens. » Henry Irénée MARROU, De la connaissance historique, 1954 « Le souvenir d'une expérience vécue et fantasmée et, à ce titre, elle est portée par des groupes vivants, ouverte à toutes les transformations, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les manipulations, susceptible de longues latences et de brusques réveils », et l'histoire au contraire comme « une construction toujours problématique et incomplète de ce qui n'est plus, mais qui a laissé des traces. Et à partir de ces traces, contrôlées, croisées, on tâche de reconstituer au plus près ce qui a dû se passer, et surtout d'intégrer ces faits dans un ensemble explicatif cohérent. On pourrait dire aussi que la mémoire relève du magique, de l'affectif, et qu'elle ne s'accommode que des informations qui la confortent. L'histoire est une opération purement intellectuelle, laïcisante, qui appelle analyse et critique. (...) Bref , la mémoire est un absolu et l'histoire ne connaît que du relatif » " Pierre Nora et le métier d'historien. « La France malade de sa mémoire » ", Propos recueillis par Jacques BUOB et Alain FRACHON, Le Grand Entretien, Le Monde 2, n° 105, 18 février 2006.
A quels problèmes actuels a été confronté cette commission ? Document 6 p. 85 Pourquoi Alain Juppé et Jean Mattéoli font-ils appel à des historiens sur ce sujet plutôt qu'à d'anciens résistants ? Pourquoi l'enquête sur la spoliation des victimes de la Seconde Guerre mondiale n'a-t-elle lieu qu'en 1997 ? A quels problèmes actuels a été confronté cette commission ? Présence des victimes toujours vivantes Présence des complices toujours existants Archives nationales sous le contrôle de l'Etat pendant ? Peur des réactions incontrôlées que peuvent entraîner les rapports à la Mémoire.
Qui est jugé dans ce procès ? 2. Mémoires et affirmation de la République française jusque dans les années 1970 a. La construction de la Résistance de la nation française http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/AFE86003186/ouverture-du-proces-petain.fr.html Qui est jugé dans ce procès ? Quelles sont les attentes de la société ? Pourquoi est-ce aussi un procès source de débats ? 1964 : Les cendres de Jean Moulin transférées au Panthéon 1960 : Inauguration du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
b. L'historien et la construction de l'histoire Extraits de textes de Robert Aron : « Histoire de Vichy » , 1954. « L’honneur qu’allègue le maréchal Pétain, c’est l’honneur d’un gouvernement qui a su maintenir les données de son indépendance et protège les populations ; en un mot, c’est l’honneur civique. Celui qu’invoque le général de Gaulle, c’est l’honneur militaire pour qui s’avouer vaincu est toujours infamant. De ces honneurs, il se peut que l’un soit plus impérieux, plus instinctif, plus spontané. L’autre existe, sur un mode sans doute moins éclatant, mais il est pourtant réel. Le premier correspondait à l’aventure exaltante, mais d’apparence désespérée, dont Charles de Gaulle est l’annonciateur. Le second à l’épreuve lente et douloureuse dont Philippe Pétain ne prévoyait ni la durée ni la fin. Tous deux étaient également nécessaires à la France. Selon le mot que l’on prêtera à Pétain et à de Gaulle : « le Maréchal était le bouclier, le Général l’épée ». « Ainsi Montoire ne peut être apprécié seulement comme un acte politique ; son aspect psychologique et humain est peut-être l’essentiel. (…) Il n’a pas suffi à arrêter la pression des occupants, (…) le Maréchal s’y est rendu pour protéger les Français, cette entrevue a causé une des équivoques les plus graves qu’ait connues notre pays, une des atteintes les plus profondes qu’ait subie son unité » b. L'historien et la construction de l'histoire Robert PAXTON, la France de Vichy, 1973
c. La prise en compte du drame particulier Extraits du Procès d'Adolf Eichmann, Annette Wieviorka
II. Les enjeux mémoriels aujourd'hui : le travail de l'historien 1. Mémoire et justice Comment rend-t-on justice sur ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale ? La cour d’assises de la Gironde juge Maurice Papon, dernier Français accusé de crimes contre l’humanité sous Vichy. Caricature de Plantu, décembre 2007 L'Allée des Justes au Mémorial de la Shoah Yad Vashem (Jérusalem) : au pied de chaque arbre planté, le nom d'un "Juste parmi les nations ».
A partir du document ci-dessous et du document 6 p A partir du document ci-dessous et du document 6 p. 99, vous expliquerez le sens mais aussi les difficultés d'un procès comme celui de Maurice PAPON. Plus de cinquante ans après la fin du régime de Vichy, la ville de Bordeaux a vu s'ouvrir, mercredi 8 octobre, le dernier procès intenté en France pour crimes contre l'humanité. Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, est accusé d'avoir apporté son "concours actif", selon le mot de la chambre d'accusation de Bordeaux, à l'arrestation, puis à la déportation de plus de 1 500 juifs français, étrangers ou apatrides qui, après avoir été transférés au camp de Drancy, ont quasiment tous péri dans les chambres à gaz d'Auschwitz. Depuis les soubresauts de l'épuration, au lendemain de la guerre, la France a été confrontée à deux reprises à ces procès pour crimes contre l'humanité qui mêlent l'histoire d'un homme et la mémoire d'une nation. Le premier a eu lieu à Lyon, en 1987 : Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon de 1942 à 1944, a alors été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Sept ans plus tard, à Versailles, Paul Touvier, ancien chef du service de renseignement de la Milice pour la région lyonnaise, se voyait, lui aussi, infliger la peine maximale avant de finir, lui aussi, ses jours en prison. Cette fois, la cour d'assises de la Gironde ne jugera ni un tortionnaire de la Gestapo ni un milicien zélé, mais un fonctionnaire du régime de Vichy. Depuis le dépôt, par Me Serge Klarsfeld, d'une plainte pour crimes contre l'humanité contre René Bousquet, on croyait que le procès de la collaboration administrative aurait lieu lors de la comparution du secrétaire général de la police de Vichy devant la cour d'assises. Le "Fouché de Laval" ayant été assassiné en 1993 par un illuminé, la participation de l'administration française à l'extermination des juifs d'Europe sera examinée à Bordeaux, lors du procès de Maurice Papon. Lemonde.fr, 19/09.2002
En quoi la mémoire rattrape-t-elle parfois la justice ?
2. Mémoire et politique En quoi le discours de Jacques Chirac est-il un tournant important de la politique française ? Comment expliquer ce choix ? http://www.ina.fr/fresques/jalons/fiche-media/InaEdu01248/discours-de-jacques-chirac-sur-la-responsabilite-de-vichy-dans-la-deportation-1995.html Le président Jacques Chirac a inauguré, en 2005, le Mémorial de la Shoah de France, au coeur du quartier parisien du Marais. Photo : nouvelobs.com
linternaute.com, Article de 2007 Pourquoi le politique et l'histoire sont-ils parfois en contradiction ? Guy Môquet, né le 26 avril 1924 et mort le 22 octobre 1941, est un militant communiste, célèbre pour être le plus jeune de vingt-sept otages fusillés en représailles. L'arrestation du père de Guy Môquet, militant communiste, est un événement marquant qui renforce l'ardeur militante de celui-ci. Il distribue des tracts qui reflètent la ligne politique de son parti en été 1940, c'est-à-dire une dénonciation de la misère. Il est arrêté à seize ans le 13 octobre 1940 par des policiers français qui recherchent les militants communistes. Les vingt-sept otages sont fusillés, après avoir refusé qu'on leur bande les yeux. Guy Môquet est le plus jeune et est abattu à 16 heures. Avant d'être fusillé, il avait écrit une lettre à ses parents. linternaute.com, Article de 2007
Comment qualifier les propos de Jean-Marie LEPEN ? 3. Mémoire et vigilance http://www.dailymotion.com/video/xxiot_jean-marie-le-pen-point-de-detail-1_news 18 mars 1991 La cour d'appel de Versailles condamne Jean-Marie LEPEN, chef du Front national à verser 1,2 million de francs (183.000 euros) à 11 associations pour avoir déclaré sur RTL le 13 septembre 1987, à propos de l'existence des chambres à gaz nazies. Comment qualifier les propos de Jean-Marie LEPEN ? Pourquoi dit-il cela ?
En quoi cette image rend-t-elle le passé de François Mitterrand difficile à comprendre ? Vichysto-résistant : néologisme inventé par D. Peschanski pour qualifier ceux qui étaient attachés aux idées de la Révolution nationale de Vichy mais sont devenus résistants face aux pratiques de ce régime.
Bilan : La construction d'une mémoire est un enjeu à la fois individuel et collectif qui laisse la place à la subjectivité et aux émotions. Au contraire l'historien s'efforce d'apporter une vision scientifique mais aussi relativiste aux évènements qui se sont déroulés dans le passé des Etres humains. Ainsi, l'Homme n'a qu'une vision partielle de son passé mais la recherche de la Vérité le pousse à obtenir toujours plus de preuves, de témoignages. Quoi qu'il en soit, la mémoire alliée à l'histoire donne naissance à un nouveau concept : le Devoir de Mémoire. Encadré par les historiens, ce devoir permet à la société de s'émanciper de son passé sans rien oublier pour ne pas reproduire les erreurs qui furent les siennes.