Introduction: Nous allons vous présenter le chef-d’œuvre, La G de Troie n’aura pas lieu, de Jean GIRAUDOUX écrit en 1935 et présentée pour la 1er fois le 21/11/1935. L’auteur, né le 28/10/1882 à Bellac et mort le 31/01/1944 à Orsay, est un grand auteur de pièce de théâtre. Sa pièce a été écrite e/ la PGM (1914-1918) et la 2ème (1939-1945) dans un contexte d’Entre Deux Guerres. Le pays est en reconstruct°, les souvenirs des atrocités de la G sont encore gravés dans les mémoires tandis que l’Allemagne se prépare déjà pour une nvlle G. Cette pièce, d’un genre tragi-comique a un lien direct avec la vie de l’auteur qui s’est battu aux côtés de l’armée fr pd la PGM de 1914 à 1915 où il a été évacué sur blessure. C’est un ardent défenseur de la paix! GIRAUDOUX s’est inspiré du mythe d’Homère L’Iliade. Il a écrit une sorte d’introduction. Il est resté fidèle aux personnages tout en modifiant leur vision des choses, s’adaptant ainsi à la situation contemporaine. Il y a donc de nombreux anachronismes. Le dilemme des personnages est simple: faut-il rendre Hélène aux grecs ou alors déclencher la G de Troie? Le vocabulaire de la pièce est plutôt simple, nous comprenons donc facilement son message: il désire la paix même si il sait que la G va être inévitable… GIRAUDOUS s’exprime à travers Hector, le personnage principal de la pièce. C’est son porte parole. La pièce est divisée en deux actes qui ont respectivement 9 et 14 scène. On trouve l’exposition, de la S1-3 AI : L’exposition: Les Troyens rentrent de la Guerre en Asie et Hector apprend l’enlèvement d’Hélène donc une possible nvlle G contre la Grèce. Il y a également le nœud de la pièce, de la S4 de AI à S12 de AII : Débats entre les troyens voulant la Paix et ceux voulant la G. Leur choix est simple quoique compliqué à décider: rendre Hélène ou non à la Grèce. Enfin, il y a le dénouement, S14/15 AII: Négociations entre Ulysse et Hector quant à la Guerre et à l’annonce d’Iris. L’Iliade peut commencer. Comment les thèmes de l’amour et de la guerre sont-ils représentés dans la pièce de Jean GIRAUDOUX? Nous allons étudier le thème de la Guerre dans une 1° partie suivi du thème de l’amour dans la seconde.
La Guerre – Le bellicisme et le pacifisme Le bellicisme et le pacifisme sont en conflit permanent. Ils sont antonymes. Dans la pièce, Il n’y a pas de personnage qui représente la guerre qui est dés le début plus forte que la paix. L’auteur met en place l’allégorie de la paix. Elle est malade, transparente et demande de l’aide à Hélène car elle pense qu’elle est la seule qui puisse l’aider. Les pacifistes sont minoritaires face aux pacifistes et l’auteur a jugé bon de faire apparaitre la paix en tant que personnage à part entière en plus des pacifiste car il juge bon qu’elle face valoir son point de vue sur l’histoire. Le titre et la première réplique de la pièce montre dès le début l’espoir de paix de l’auteur, même s’il sait que c’est voué à l’échec. Andromaque le dit dès le début, on la sent positive et Hector répète cette réplique à la fin de l’acte II, avant de baisser le rideau une première fois pour convaincre sa bien aimée qui a perdu tout espoir. Même lui s’y résout « elle aura lieu » dit-il à la fin de l’acte II. L’intrigue de la pièce tourne autour d’Hélène: faut-il la rendre ou non aux grecs au risque de déclencher la Guerre? Regardons plus attentivement les personnages: les belliqueux sont vivement critiqués par l’auteur. Il les présente comme orgueilleux, fiers qui ne réfléchissent pas du tout aux conséquences d’une guerre. A leur tête, il y a Demekos. Demekos est le personnage qui veut déclencher la guerre à tout prix bien qu’il ne s’intéresse point d’Hélène: il y voit un intérêt personnel et use de son intelligence et de sa finesse pour convaincre le peuple que la Guerre vaut le coup (il y a une contradiction entre la signification de son nom demos qui signifie le peuple et ses intentions réelles). Ensuite, on trouve Pâris, qui ne veut perdre sa chère et tendre, il accepte tout de même la proposition de son frère: si Hélène désire partir il ne la retiendra pas. Priam, le roi des troyens, est du même avis que son fils Pâris: il vente la beauté d’Hélène et ne comprend pas le point de vue d’Hector qui lui dit que la beauté n’est que quelque chose de subjectif. Les vieillards sont envoûtés par le charme de la belle grecque: ils veulent la garder près d’eux. Enfin, nous il y a le géomètre et Abnéos qui a écrit le chant de la guerre. On remarque que les hommes en général ainsi que le peuple désire Hélène et la guerre. Il y a un personnage plutôt intéressant: Oiax, porte parole des grecs, d’abord avide de la guerre, il est impressionné par le courage d’Hector et se range à ses côtés. Les pacifistes sont présentés comme des gens calme, sages, réfléchis et prévenants. Ils sont mis en avant par l’auteur même si ils perdent cette guerre. On remarque Hector, personnage principal de la pièce, qui est plein de bon sens et qui lutte pour sa ville et sa femme Andromaque. A ses côtés, cette dernière, qui soutient que la guerre à le visage d’Hélène. Hécube, la femme de Priam est acerbe, elle est contre la guerre. Elle est très féministe, pacifiste mais réaliste quant au futur. Les servantes présentes dans la scène 6 de l’AI pensent que la guerre est une absurdités. Les femmes sont donc en général des partisantes d’Hector. Elles supplient le roi de ne pas envoyer leur maris à la guerre, elles s’impliquent donc directement dans le conflit. Hélène et Cassandre sont deux cas particuliers, elles veulent toutes les deux la paix mais la première est quand même un obstacle à celle-ci, la deuxième est très pessimiste quant à la fatalité de la situation (« otage du destin » AII S13). Ulysse lui ne veut pas forcément la guerre, mais il sait qu’elle est inévitable. Il se range donc aux côtés d’Hector et ils essaient de trouver un arrangement. Enfin, même les dieux prennent part au conflit: Iris annonce qu’il y aura dans tout les cas la guerre car les dieux la veulent. Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté, se range aux côté des vieillard et de Pâris: elle ne veut pas séparer Hélène de Pâris. Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, pense que les femmes et Hector ont raison: la raison est la loi de l’Homme, il faut séparer Hélène de Pâris. Enfin, Zeus soutient Priam et veut que Hector et Ulysse tranche. La guerre n’est qu’une fatalité, et le baiser de Troïlus et Hélène montre que les pulsions de la guerre finissent toujours par l’emporter.
Politique et Diplomatie La politique est la diplomatie sont en lien direct avec la Guerre. Le personnage de Burisis (juriste) est la caricature du diplomate par excellence. Il est présent sous la demande de Demekos. Il trouve trois manquements des grecs aux règles internationales ce qui permettraient aux troyens de déclarer la guerre aux grecs. Ces trois manquements sont des fautes minimes mais sont tout de même capitales pour Demekos qui cherche toutes les raisons possibles de déclencher la guerre. Le premier est que les grecs « ont tissé leur pavillon au ramât de l’écoutière ». Ensuite, ils ont « adaptés la formation dite de face » et enfin, ils « montent vers la ville en semant le scandale et la provocation ». Les deux négociateurs sont Ulysse et Hector. Ils tentent de trouver un accord commun tout en satisfaisant les dieux. Hector, en particulier, est un personnage très diplomate. Il arrive à convaincre Hélène avec tact de regagner la Grèce.
Badinage, Libertinage et cocuage Le définition de badinage est : agir, porter par jeux, prendre qqch à la légère. On remarque que c’est parfaitement ce que fait Pâris: il prend la menace de la guerre à la légère. Pâris enlève Hélène. Il ne fait pas preuve de la convenance qu’il devrait par rapport à son rang social et à celui d’Hélène. Il met sa famille et sa ville en danger pour son propre bonheur. Ménélas est fait cocu par Pâris. Il est humilié, ce qui justifie la déclaration de guerre qu’il envoie à Troie par le biais d’Ulysse et d’Oiax.
Conclusion Malgré l’histoire tragique, cette pièce est comique et nous permet de retenir des enseignements sur la guerre. GIRAUDOUX met en place deux couples aux idéaux complètement différents. On s’identifie généralement dans celui que forment Andromaque et Hector. Les femmes sont très présentes dans la pièce tout comme leur implication était très important à l’arrière pendant la 2éme GM. En plus de s’inspirer de L’Iliade, GIRAUDOUX ajoute des éléments présents dans la pièce Andromaque de Racine par la présence d’Astyniax (entre autres). A la fin de la pièce de GIRAUDOUX, l’Iliade peut enfin commencer. Cette pièce est très intéressante: les personnages sont attachants et nous font part de leur noble cause en essayant tous de nous convaincre que son point de vue est le meilleur. GIRAUDOUX arrive aisément à faire passer son message même si on sait que ses avertissements n’auront suffi à arrêter la Guerre car quelques années après sa publication, la France entre en guerre contre l’Allemagne.