BIOLOGIE DU PALUDISME
Introduction Le mot paludisme vient du mot latin paludis qui signifie « marais ». Les anglophones préfèrent un mot d’origine italienne, malaria et qui signifie « mauvais air ». C’est en 1880 le 6 novembre que le parasite du paludisme, le plasmodium, a été identifié par un médecin français, le professeur Laveran, à l’hôpital militaire de Constantine (Algérie française). Ce scientifique a obtenu le prix Nobel de médecine en 1907.
En 1897, un médecin anglais, le professeur Ross a prouvé qu’un moustique était le vecteur de transmission à l’homme du paludisme. Il a obtenu le prix Nobel en 1902. Jusqu’à cette date nous pensions que le « mauvais air » était responsable de la transmission du paludisme. Le paludisme ou la malaria existent probablement depuis plus de 50 000 ans. Des scientifiques ont retrouvé en 2010, le parasite du paludisme dans la momie de Toutankhamon, montrant que le souverain souffrait de paludisme au moment de son décès en -1327 av. JC.
Comment expliquer l’impact du plasmodium pour l’être humain ? En se développant dans l’être humain le plasmodium utiliserait des éléments ou cellules indispensables au fonctionnement de l’organisme.
I> Le cycle de développement chez les animaux. Un cycle de développement de développement c’est l’ensemble des étapes (ou stades) qui sont franchies par un être vivant au cours de son existence. Ces étapes sont les mêmes pour tous les individus d’une espèce. Chez l’être humain, Homo sapiens, c’est plutôt simple et nous pouvons distinguer plusieurs phases successives et obligatoires:
Le cycle de développement de l’être humain. La cellule œuf L’embryon Croissance continue jusqu’à l’âge adulte avec deux phases de croissance accélérée et la puberté pour passer de l’adolescence à l’âge adulte Le fœtus Le nouveau né Gamètes Et fécondation Le jeune enfant L’adolescent L’adulte
Chez le criquet pèlerin, Locusta migratoria, cela se complique:
Le cycle de développement chez le criquet pèlerin La cellule œuf L’embryon (dans l’œuf) Croissance en « escaliers » jusqu’à l’âge adulte avec des mues pour passer d’un stade à l’autre et une métamorphose pour passer de l’adolescence à l’âge adulte Jeune stade I Jeune stade II Gamètes Et fécondation Jeune stade III Jeune stade IV Jeune stade V Imago
Chez le papillon de nuit, Bombyx eri, cela se complique encore
Le cycle de développement chez le papillon de nuit, Bombyx eri La cellule œuf Croissance en « escaliers » et mues pour passer d’un stade à l’autre. Existence d’un stade intermédiaire, la chrysalide qui effectue sa métamorphose imaginale dans un cocon. L’embryon dans l’œuf La larve stade I La larve stade II Gamètes Et fécondation La larve stade III La larve stade IV La larve stade V Imago Chrysalide dans le cocon
Un rappel utile: une larve est un individu qui ne ressemble pas à l’adulte qu’il va devenir, qui ne vit pas exactement dans le même milieu et qui ne se nourrit pas de la même façon. La Chrysalide peut être appelée une nymphe (chez les cétoines ou les vers de farine) ou encore une pupe chez certaines mouches comme la drosophile.
Chez la libellule, cela se complique encore:
Le cycle de développement chez la libellule,
Le cycle de développement est complet et ressemble à celui d’un papillon. La larve est aquatique et l’adulte vit en milieu aérien. Chaque stade de développement possède des exigences et des besoins qui permettent aux individus de perpétuer le cycle de développement de l’espèce. Et le plasmodium dans tout ça ?
La complexité du plasmodium vient du fait que c’est un parasite qui a besoin de 2 hôtes particuliers: 1- Un moustique, l’anophèle femelle 2-Et l’être humain ou certains mammifères.
A> les stades de développement du moustique II> Le moustique et le plasmodium A> les stades de développement du moustique Comme beaucoup d’insectes et surtout de moustiques, l’espèce est caractérisée par plusieurs stades de développement: Les larves qui vivent dans les eaux douces et stagnantes. Les adultes qui vivent à l’air libre. Il existe une différence entre male et femelles chez l’anophèle
B> Cycle du plasmodium dans le moustique Quand l’oocyste se rompt les sporozoïtes migrent dans le corps du moustique pour aller jusque dans les glandes salivaires du moustique qui les libère dans le corps d’un être humain au prochain repas de sang. Il traverse la paroi de l’estomac du moustique pour devenir un oocyste sphérique. L’oocyste va se multiplier pour donner des sporozoïtes très nombreux. Un anophèle femelle prend un repas de sang et absorbe des plasmodium sous forme de microgamétocytes . Les gamétocytes se différencient en mâles et femelles puis réalisent la fécondation. La cellule œuf qui en est le résultat s’appelle un ookynète.
A> phase hépatique (foie) III> Le cycle du plasmodium chez l’être humain A> phase hépatique (foie) Les cellules du foie éclatent et les schizontes libèrent une très grande quantité de mérozoïtes qui se dirigent vers les globules rouges. Les sporozoïtes infectent les cellules du foie et se transforment en schizonte
B> phase sanguine Les mérozoïtes infectent les globules rouges et s’y multiplient. Les globules rouges finissent par éclater libérant des parasites qui vont infecter d’autres globules rouges Quelques gamétocytes sont formés pour être expulsés dans les moustiques qui vont permettre au parasite de poursuivre son cycle
C> Les symptômes du paludisme Ils interviennent 8 à 30 jours après l’infection quand les mérozoites se multiplient et que les globules rouges commencent à éclater. Un seul sporozoïtes peut donner jusqu’à 100000 mérozoites. maux de tête, de douleurs musculaires, affaiblissement, de vomissements, de diarrhées, de toux. Des cycles typiques alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense, peuvent alors survenir : c’est " l’accès palustre". Dans certains cas, les globules rouges éclatés peuvent venir boucher les vaisseaux sanguins du cerveau, c’est le neuropaludisme souvent fatal.
D> le diagnostic Pour établir le diagnostic du paludisme on applique une goutte de sang sans l’étaler sur une lamelle pour avoir plus de chances d’observer les parasites. C’est la forme de mérozoite que l’on recherche en priorité. Ce procédé s’appelle une goute épaisse.
Conclusion Les symptômes du paludisme s’expliquent par la destruction des globules rouges en grande quantité, lors des accès palustres.