Que voulons-nous transmettre ? Paroisse Sainte Anne des Calades Villefranche le 08/04/2014
La Foi ? « La foi est la réponse de l’homme à Dieu qui se révèle et se donne à lui en apportant en même temps une lumière surabondante à l’homme en quête du sens ultime de sa vie. » (CEC n°26) Foi ? Croyances ? Convictions ? Evoquer ici la première rencontre du parcours des bases : partage et réflexion sur le Croire de chacun.
La Foi ? Avoir la foi ? « Si vraiment vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde… » (Lc 17,6) « Il arrive qu'un jour on se blesse, Dieu s'en va, on perd la foi pour ne pas avouer qu'elle ne vous avait jamais possédé. » (Jean Sullivan. Itinéraire spirituel.) Si la foi était en nous, il y aurait des fruits. Jusqu’à déplacer les montagnes. Il est sans doute plus vrai de juger ma foi au dynamisme qu’elle me donne plutôt qu’à l’affirmation de convictions. Foi : dynamisme, désir, quête, mise en mouvement, confiance. La foi permet de prendre le risque de lâcher des convictions, des représentations du mystère de Dieu et de la vie auxquelles nous nous accrochons . Elle donne la confiance de bouger. Peut-on posséder la foi ? Peut-on être sûr de soi ? La foi c’est un peu comme la joie si on veut la saisir, se l’approprier , si on ferme la main, il ne reste que des cendres. ( Témoignage d’une carmélite de Mazille). Cendres : représentations figées, mort. « Si vous avez perdu la foi, ne vous inquiétez pas, ce n’était pas la foi. » Sullivan ( référence perdue ). Page 37 : "Et vous les théologiens classiques, qu'avez-vous fait du contenu ? Du bouillon pour les morts. Vous avez extraits des idées abstraites du texte, justes peut-être mais mortes d'être coupées du corps de la parole. Vous les avez systématisées, transformant ainsi le message en vérités, et vous avez, sinon dit, du moins laissé dire et penser que la foi était la croyance en ces vérités."
La Foi ? Ta foi, ma foi, la Foi de l’Eglise ? Foi première. Foi articulée. Foi première. : goût de vivre, confiance, goût de la relation à autrui, savoir que l’essentiel m’est donné. ( Textes de Grieu et Rouet insistent sur cette notion de foi première qui sous-tend l’engagement au service des autres. Foi première du Samaritain. ) Croire qu’en tout humain le meilleur est possible. La vie est belle, nous sommes destinés à la joie. Et même le manque et la souffrance ou le mal-être le confirment. Foi articulée. Enseignement de l’Eglise. Le cheminement, la joie sont immenses lors de la prise de conscience de la relation vivante qu’il peut y avoir entre la foi intime et l’enseignement de la tradition ( Ecritures et enseignement.) Peut-on transmettre la foi articulée de l’Eglise sans accueillir la foi de l’autre, telle qu’elle est ? Interrelation entre ces « deux fois » qui se nourrissent l’une l’autre.
La Foi ?
Croire en Dieu. Mais en quel Dieu ? « Il faut se méfier du « Dieu » qui vient spontanément à l’idée …Une idée de « Dieu » qui habite notre mentalité collective, y compris dans la pensée de ceux qui la rejettent. » (Yves Burdelot. Devenir humain.) A quel Dieu les personnes sont-elles indifférentes ou ne veulent-elles pas croire ? Dieu qui vient spontanément à l’esprit Burdelot. Dieu fantasme. Dieux du paganisme. Dieu . Le mot est très ambigu, dans la culture occidentale il est une sorte d’hybride entre des réalités qui sont inconciliables, : d’une part le Dieu d’Israël qu’on ne peut pas nommer, saisir, représenter et d’autre part Zeus ainsi que l’ensemble des divinités de l’antiquité qui sont de pures projections du psychisme humain. (Burdelot). Notion de théologie naturelle chez Martin Pochon. « La moitié du genre humain…. Repousse la lumière et la générosité ? Je ne peux pas le croire. Mais cette moitié de l’humanité peut repousser une caricature de Dieu, et elle a raison de le faire. » ( Maurice Zundel. Un autre regard sur l’eucharistie.) « Il convient de casser d'abord tous les mots qui fabriquent pour nous un dieu à notre image. Dire non à Dieu par fidélité à Dieu, c'est la démarche de la Bible. » (Jean Sullivan. Itinéraire Spirituel.)
Croire en Dieu. Mais en quel Dieu ?
Croire en Dieu. Mais en quel Dieu ? « Je n'ai de connaissance de Dieu que par Jésus. La grandeur unique du christianisme est d'avoir proposé un Dieu pauvre, comme s'il y avait une blessure dans l'absolu. Dieu, enfant dans une mangeoire. Nul homme ne peut inventer cela. Il y faut une révélation. » (Jean Sullivan. Itinéraire spirituel.)
Croire en Dieu. Mais en quel Dieu ? « Celui qui m’a vu a vu le Père ». ( Jn 14,9)
Croire en Dieu. Mais en quel Dieu ?
Je crois en Dieu le Père tout-puissant ? « Dieu ne peut pas tout. Il ne peut que ce que peut l’amour. Car Dieu est Amour. » (François Varillon. L’humilité de Dieu.) « Certes, Dieu est Tout-Puissant. Mais puissant de quelle puissance ? C'est la Toute-Puissance du Calvaire qui révèle la vraie nature de la Toute-Puissance de l'Etre infini. L'humilité de l'amour donne la clef : il faut peu de puissance pour s'exhiber, il en faut beaucoup pour s'effacer. Dieu est Puissance illimitée d'effacement de soi. » ( François Varillon. L’humilité de Dieu.)
Intériorité ou extériorité ? « Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t'ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c'est là que je te cherchais… ….Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi. » (Saint Augustin. Confessions) sLa personne qui cherche hésite etc… Doit être s’efforcer de rejoindre un Dieu extérieur ou de se laisser rejoindre par Dieu dans son existence et dans ce qu’elle a de plus intime. Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t'ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c'est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n'existaient pas en toi, n'existeraient pas ! Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j'ai respiré et haletant j'aspire à toi ; j'ai goûté, et j'ai faim et j'ai soif ;tu m'as touché et je me suis enflammé pour ta paix.[...](Conf. X, xxvii, 38) « Il y a un je universel, un je qui est caché au fond de toute âme humaine, un je qui nous rassemble, un moi qui nous établit en communication, un moi fragile, fragile, secret, silencieux comme la flamme du cierge, et c’est là le vrai Dieu et il n’y en a pas d’autre… » (Maurice Zundel. Un autre regard sur l’homme.)
Intériorité ou extériorité.
De quoi voulons nous être sauvés ? « Le péché originel, c’est peut-être la fausse image d’un Dieu redoutable. » (Martin Pochon.) «Nous vous en supplions, au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu. » ( 1Co 5, 20) Savoir qui est Dieu et lui prêter notre mesquinerie, notre goût du pouvoir et de la domination c’est peut-être le péché de base, source de tous les autres. Nous avons sans cesse à nous convertir. A changer de regard : conversion. Kierkegaard cité par MN Thabut : « le contraire du Péché, ce n’est pas la vertu, c’est la foi. » Foi : confiance dans la vie, confiance en Dieu.
Une foi en dialogue. Comment accueillir la foi de l’autre ? Même quand l’autre nous semble très loin. Ce qui est vivant en moi accueille ce qui est vivant en toi. Il y a là une communion. JP Batut : La Foi commence lorsque j’ai une relation vivante à Dieu.
Une foi en dialogue. « Seigneur, dans le silence de ce jour naissant je viens te demander… Que je sois si bienveillant et si joyeux que toux ceux qui m’approchent sentent ta présence. » Que l’autre sente en lui ta présence, c’est là la fécondité de la rencontre; Ch. Theobald parle très bien de cela. C’est ta foi qui grandit en toi si les conditions de notre rencontre sont « favorables ».
Une foi en dialogue. Comment puis-je exprimer personnellement ce qu’est notre foi ? ( Pas d’abstraction mais du vivant.) Me mettre au service de la prise de conscience du lien entre le désir d’une vie en plénitude (foi première) et la proposition chrétienne (foi articulée). Et surtout que ce lien soit perçu par l’autre plus qu’asséné par moi.
Foi et Joie. « Il y a un sérieux qui n’est pas chrétien, tout l’évangile baigne dans la joie. » (Père Duval.)
Foi et Joie. « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15,11)
Foi et Joie. « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous , quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les écritures. » (Lc 24, 32) » « Venez-voir un homme qui m’a dit tout ce que j’avais fait. Ne serait-il pas le Christ ? » (Jn 4, 29) Joie de se sentir rejoint en chemin par l’enseignement du Christ. Joie qui se renouvelle et se communique. Eric Jacob : « je ne peux pas garder pour moi une joie pareille. »
Foie et joie. « Je voudrais donner du bonheur à tous ceux que j'approche et semer la joie. » (Claire de Castelbajac.)
Comment nous préparer ? Accueillir en nous la foi vivante. Désensablement de la source. Contact personnel avec l’Evangile. Prière. Cultiver notre capacité d’émerveillement. Célébrations communautaires. Partage entre croyants. Comment donner envie de tout cela si nous n’en vivons pas ? Ci-dessus les « outils » traditionnels pour attiser en nous le feu ou faire jaillir la source ( ce qui est la même chose) afin que nous soyons autant que possible des accueillants dont l’attitude favorise le développement de la foi de ceux que nous rencontrons.
En conclusion. L’Evangile est une bonne nouvelle adressée personnellement à tous ceux et celles qui l’accueillent. « Que ta volonté soit faite. » (Mt 6,10) Ce qui se passe dans l’intime des personnes rencontrées ne dépend pas d’abord de nous. Nous pouvons faire confiance à l’Esprit et le laisser agir. Ta volonté : que nous vivions, qu’ils vivent.