Chapitre 2 Croissance et environnement

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Chapitre 2 Croissance et environnement

Croissance économique Hausse du bien-être Accumulation de capital physique Accumulation de capital humain Accumulation de capital naturel Accumulation de capital social et institutionnel

5 grandes conséquences néfastes de la croissance sur l’environnement Epuisement des ressources fossiles (pétrole, charbon, gaz) Emission de gaz à effet de serre en trop grande quantité, donc réchauffement climatique Déforestation Fragilisation de la biodiversité Epuisement des stock halieutiques

Nombre d’années de production disponibles Stocks d’énergies fossiles Nombre d’années de production disponibles Pétrole 46 Gaz 63 Charbon 120 Uranium 50-80 Source : BP

Source : Climate Change 2001, the scientific Basis, GIEC Au secours : il n’y a pas de bouton « remise à zéro »… Fonte des glaces (y compris calottes) Dilatation de l’eau de surface des océans Évolution de la température moyenne Évolution de la concentration en CO2 Hypothèse : évolution des émissions de CO2 Source : Climate Change 2001, the scientific Basis, GIEC

Si l'on suppose que les 1,3 milliard de Chinois se mettent à consommer autant de pétrole par habitant qu'aux Etats-Unis, ils utiliseraient 80 millions de barils par jour, ce qui est supérieur à la production mondiale actuelle (74 millions de barils par jour). De même, si la consommation de papier par Chinois (35 kg), devenait aussi importante qu'aux Etats-Unis (343 kg), la Chine aurait besoin de plus de papier que la planète ne peut en produire, c'est‑à‑dire que les forêts du monde seraient rapidement détruites !

et la température moyenne sur la période allant de 1971 à 2000 Ecart entre la température moyenne constatée en France dans l’année et la température moyenne sur la période allant de 1971 à 2000 http://onerc.developpement-durable.gouv.fr/fr/indicateur/temperature-moyenne-en-metropole, 2012

Base de données Fishstat de la FAO/ONU, dans le développement durable, l’essentiel de l’OCDE, 2008.

Surface forestière dans le monde

Empreinte écologique

Empreinte écologique : indicateur qui mesure la surface nécessaire pour produire ce qui est consommé par une population et pour absorber les rejets de gaz à effet de serre qu’elle engendre. L’empreinte écologique se décompose ainsi : – empreinte liée à la consommation de ressources renouvelables (produits issus de l’agriculture, de l’élevage, de la filière bois et de la pêche) ; – empreinte liée à l’artificialisation des sols ; – empreinte liée à la consommation d’énergie fossile qualifiée d’empreinte carbone.

Le concept d’empreinte écologique tente de répondre à la question suivante : l’économie humaine mobilise-t-elle davantage de ressources ou services issus de la nature que celle-ci soit capable de régénérer ? La biocapacité est la quantité de services que la biosphère est capable de régénérer Lorsque la demande (empreinte écologique) est supérieure à l’offre (biocapacité), cette surexploitation est appelée « déficit écologique ».

L’empreinte écologique : les limites de cet indicateur Elle ignore … l’épuisement des ressources non renouvelables l’utilisation et la qualité des eaux le respect des paysages les pollutions diverses (en dehors de la problématique de l’effet de serre) l’impact sur la santé des pollutions diverses … ce qui en limite donc la portée.

L’empreinte écologique : les limites de cet indicateur Si l’on excepte deux années, les évolutions du CO2 contribuent en moyenne pour 60 % aux variations globales de l’EE. C’est donc principalement un indicateur des émissions de CO2 traduites en termes de surface de forêt nécessaire à leur absorption. L’utilisation de l’EE à des fins d’évaluation globale des politiques publiques en faveur du développement durable s’avère donc problématique.

Une lente prise de conscience internationale de la question environnementale 1972 : publication par le club de Rome du rapport Meadows « Halte à la croissance ». Croissance de la production industrielle entraînera à terme un effondrement du revenu par habitant, de la ration alimentaire et, en conséquence, de la population mondiale. Donc nécessité de stabiliser ces trois variables. 1972 : création du PNUE (programme des Nations Unies pour l’environnement) lors de la conférence de Stockholm 1987 : rapport Bruntland qui prépare le sommet de la terre à Rio. Invention du concept de développement durable. 1992 : sommet de la terre à Rio : les Etats et les organisations non gouvernementales ont adopté un plan d'action global pour assurer un développement durable à l'ensemble des communautés humaines : l'Agenda 21 (aussi nommé Action 21). 1997 : protocole de Kyoto : réalisation concrète du sommet de Rio. 2002 : sommet de la Terre à Johannesburg. Aucune décision concrète. 2009 : Sommet de Copenhague. Peu d’avancées concrètes. Pas d’engagement chiffré et accord non contraignant.

Protocole de Kyoto Une quarantaine de pays industrialisés s’engagent à réduire de 5% leurs émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2012 par rapport à leur niveau d’émission de 1990. 141 pays représentant 60% des émissions mondiales l’ont finalement ratifié. Moyen préconisé : la création en 2008 d’un marché mondial d’échange de permis d’émission entre pays signataires. L’UE l’a mis en place dès 2005. Principales limites : le premier pollueur mondial (Etats-Unis) n’a pas signé alors qu’il est responsable d’1/4 des émissions mondiales. Ce protocole ne prévoyait aucun engagement chiffré de la part des PED comme la Chine.

Engagements Kyoto (en %) * Evolution 1990-2006 (en %) Espagne +15 +50,6 Australie +8 +28,8 Grèce +25 +27,3 Canada -6 +21,7 Etats-Unis** -7 +14,4 Italie -6,5 +9,9 Japon +5,3 Allemagne -21 -18,2 Royaume-Uni -12,5 -15,1 Belgique -7,5 -5,2 France -3,5 Union européenne à 15 -8 -2,2 Pays-Bas -2,0 Source : UNFCC *Sur l’évolution des émissions entre 1990 et 2012 ** N’a pas ratifié le protocole.

Conférence de Copenhague 2009 Pourquoi cette nouvelle conférence : trouver de nouveaux accords internationaux puisque le protocole de Kyoto fixait pour échéance 2012. Un objectif de principe: limiter en 2050 la hausse des températures sur le globe à +2°C par rapport à l’époque pré-industrielle. Les PED (Brésil, Inde, Chine) se sont engagés à réduire leurs émissions de GES. Cela est nouveau car à Kyoto, aucun engagement de leur part n’avait existé Mais aucun engagement chiffré de baisse des émissions de CO2 Aucun contrôle contraignant prévu. Le bilan de la conférence est très décevant.

Conférence de Durban 2011 L’UE a proposé cadre contraignant de réduction des émissions. Chine et Etats-Unis ont refusé. Le texte final est peu ambitieux et n’est pas juridiquement contraignant. Les promesses faites de réduction ne couvrent que 60% des efforts nécessaires pour limiter la hausse des températures en 2100 à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. En tenant ces engagements, on aboutirait à une hausse de 3,5° !

EFFET REBOND

Finalement, en raison de l’effet rebond, la consommation d’énergie ou de matières non renouvelables n’a pas diminué. L’effet initial lié au progrès technique a été annulé par la hausse de la consommation. En effet, dans notre modèle économique, l’efficacité est conçue pour que la consommation puisse croître, pour pouvoir vendre plus.

Un exemple simplifié pour mieux comprendre Petit exemple pour démontrer que la baisse de l’intensité énergétique de la production ne conduit pas nécessairement à une baisse de la consommation globale d’énergie Un exemple simplifié pour mieux comprendre Situation initiale Situation finale Croissance de la production = 200% Production = 10 Production = 30 Intensité énergétique = 1 pile pour produire 10 Intensité énergétique = 0,5 pile pour produire 10 Effet du PT Consommation d’énergie = 1 pile Consommation d’énergie = 1,5 pile La consommation d’énergie a augmenté, malgré la baisse de l’intensité énergétique de la production. Les effets de ces progrès ont été plus que compensés par les effets de la croissance de la production.

Trois citations sur la question de la gestion des ressources environnementales « Lorsque le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière polluée, le dernier poisson pêché, les hommes s’apercevront que l’argent n’était pas comestible » (proverbe indien). « La terre n’est pas un don de nos parents, ce sont nos enfants qui nous la prêtent » (proverbe indien). Gandhi : il y a « suffisamment de ressources sur la planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun ».

L’internalisation des externalités : qu’est-ce que c’est ? Rappel de première : dans la théorie néoclassique, les producteurs (offreurs) décident la quantité offerte en choisissant la quantité qui égalise le prix et le coût marginal de production. Le coût marginal représente le coût entraîné par la production d’une unité supplémentaire du bien. Plus le coût marginal élevé, moins l’offre est importante, car cela devient moins rentable pour l’entreprise.

L’internalisation des externalités : qu’est-ce que c’est ? Ici, l’offre 2 est inférieure pour chaque niveau de prix En effet l’entreprise voit ses coûts augmenter en raison de la prise en compte de l’externalité négative que son activité génère (internalisation). Elle offre donc moins car cela ne serait pas rentable d’offrir plus. La baisse de l’offre entraine donc une hausse du prix. → L’équilibre du marché entre offre et demande se fixe donc à un niveau plus faible qu’avant, ce qui réduit les pollutions générées

Ecotaxe sur l’achat de véhicules

Le double dividende des taxes environnementales On parle de double dividende généré par les éco-taxes : Permet de réduire les pollutions. Génère des ressources pour l’Etat qu’il peut utiliser à loisir.