Luigi Russolo : « l ’art des bruits » « Aujourd’hui, l’art musical recherche les amalgames de sons les plus dissonants, les plus étranges et les plus stridents. Nous approchons ainsi du son-bruit. Cette évolution de la musique est parallèle à la multiplication grandissante des machines qui participent au travail humain. Dans l’atmosphère retentissante des grandes villes aussi bien que dans les campagnes autrefois silencieuses, la machine crée aujourd’hui un si grand nombre de bruits variés, que le son pur, par sa petitesse et sa monotonie, ne suscite plus aucune émotion. »
Edgar Varèse “ Notre alphabet est pauvre et illogique. La musique qui doit vivre et vibrer a besoin de nouveaux moyens d'expression, et la science seule peut lui insuffler une sève adolescente […]. Je rêve d’instruments obéissant à la pensée et qui, avec l’apport d’une floraison de timbres insoupçonnés, se prêtent à toutes les combinaisons qu’il me plaira de leur imposer et se plient aux exigences de mon rythme intérieur ”.
Erik Satie “ Nous voulons à présent introduire une musique qui satisfasse les besoins courants. L’art ne répond pas à ces besoins. […] La musique d’ameublement crée de la vibration, elle n’a pas d’autre but ; elle remplit le même rôle que la lumière, la chaleur et le confort sous toutes ses formes. […] Celui qui n’a pas entendu la musique d’ameublement ignore le bonheur. ”
John Cage “ Je crois que l'utilisation du bruit pour faire de la musique continuera et augmentera jusqu'à ce que nous atteignions une musique produite à l'aide d'instruments électriques ”.
Pierre Schaeffer “Nous avons appelé notre musique “ concrète ” parce qu’elle est constituée à partir d’éléments préexistants, empruntés à n’importe quel matériau sonore, qu’il soit bruit ou son musical, puis composée expérimentalement par une construction directe, aboutissant à réaliser une volonté de composition sans le secours, devenu impossible, d’une notation musicale ordinaire »
Karlheinz Stockhausen “ Les sons sont pareils aux étoiles le soir. On pense que c‘est un chaos, mais quand on commence à l‘étudier, on s‘aperçoit qu‘il s‘agit d‘une composition fantastique qui est cohérente, avec ses constellations, ses planètes. ”
Jean-Claude Risset « Le son numérique ouvre au musicien la page blanche du son. Plus de limitations matérielles. Plutôt que stipuler des commandes à un instrumentiste, le compositeur doit spécifier la structure physique du son désiré : l'ordinateur le construira "sur plans". Traditionnellement, le compositeur agence les sons dans le temps : le numérique lui permet de pénétrer dans l'intimité des sons, de faire jouer le temps dans le son, d'écrire, de composer le son lui-même. »
Derrick May « Notre musique, c ’est la rencontre dans un même ascenseur de George Clinton et de Kraftwerk". « Les machines…, l ’idée des machines, de l ’électronique est évidente. Surtout venant de Detroit. Ici, tout le monde a un parent qui travaille dans l ’industrie. C ’est une influence directe, parfois très froide, dénuée d ’émotion. Parfois, ceux qui bossent pour ces machines n ’ont plus aucun sentiment car ils travaillent des heures, complètement absorbés par quelque chose qui ne leur donne rien en retour. On a été amené à faire cette musique inconsciemment car tout est inconscient. Une pensée inconsciente. »