Saint Paul hors les murs LES ACTES DES APOTRES LES ACTES DES APOTRES Actes 13, 4- 14, 28 et 15, 36- 19,40 verset de Matthieu (10,34) : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu pour apporter la paix, mais le glaive » ? (TR) Jésus est, comme l’exprime Luc 2,34, « un signe de contradiction », à savoir, dans sa mission d’être lumière pour les hommes, il rencontre l’hostilité et la persécution, et cela, précisément aussi de la part de son propre peuple. Sans vouloir les divisions, il suscite irrémédiablement des divisions et de l’hostilité à la suite du choix qu’il demande. Siméon, un homme juste et droit, sur qui reposait l’Esprit Saint (cf. Luc 2,25), avait déjà déclaré à Marie, la mère de Jésus, lors de la présentation de Jésus au Temple : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. » (Luc 2,34-35). En d’autres termes : Marie, authentique fille de Sion, fera dans sa propre vie la destinée de souffrance de son propre peuple. Avec son fils, elle se tiendra au cœur de cette contradiction, là où les cœurs doivent manifester qui ils sont, pour ou contre Jésus. C’est le symbole du glaive. Mais le glaive est aussi le symbole du martyr de Paul. Saint Paul hors les murs Les voyages missionnaires de Paul
Comment répondre aux questions LES ACTES DES APOTRES Comment répondre aux questions Comprendre la vision de Luc Lecture historico-narrative Confronter la vision de Luc avec ma vision Trouver quelques mots clés dans la lecture qui sont en rapport avec la question posée Comment vivre aujourd’hui la vision de Luc Utiliser son expérience pour donner des exemples Les voyages missionnaires de Paul
OBJECTIFS DE LA FICHE n°9 Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. LES ACTES DES APOTRES Après sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie, puis à Jérusalem, à Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche. C'est de cette ville qu'il partira pour ces voyages missionnaires. On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années de 45 à 58 environ. Premier voyage (estimé de 45 à 49) C'est un voyage aller-retour qu'il effectue en compagnie de Barnabé et de Jean Marc (cousin de Barnabé). Il visite Chypre, la Pamphylie (Pergé) et prêche autour d'Antioche de Pisidie. Paul et Barnabé cherchent à convertir des Juifs, prêchent dans les synagogues, sont souvent mal reçus et obligés de partir précipitamment (à cause de leur annonce du salut et de la résurrection en Jésus (Actes 13:15-41) mais pas forcément mal reçus (Actes 13:42-49). Sur le chemin du retour, ils ne repassent pas par Chypre et se rendent directement de Pergé à Antioche. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Deuxième voyage (estimé de 50 à 52) Paul effectue ce deuxième voyage en compagnie de Silas. Son premier objectif est de rencontrer à nouveau les communautés qui se sont créées en Cilicie et Pisidie. À Lystre, il rencontre Timothée qui continue le voyage avec eux. Ils parcourent la Phrygie, la Galatie, la Mysie. À Troie, ils s'embarquent pour la Macédoine. Paul séjourne quelque temps à Athènes puis à Corinthe. Il retourne ensuite à Antioche en passant par Éphèse et Césarée. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Troisième voyage (estimé de 53 à 58) C'est un voyage de consolidation : Paul retourne voir les communautés qui se sont créées en Galatie, Phrygie, à Éphèse, en Macédoine jusqu'à Corinthe. Puis il retourne à Troie en passant par la Macédoine. De là, il embarque et finit son trajet par bateau jusqu'à Tyr, Césarée, Jérusalem où il est arrêté. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. La captivité (Pentecôte 58 - début 63) A la suite d'une émeute provoquée par les Juifs, Paul est arrêté à Jérusalem. Il est emmené à Césarée où il reste incarcéré près de deux ans (Ac 21,27-24.27). Lors de son procès, Paul « citoyen romain » en appelle à l'empereur ; il sera donc transféré à Rome (Ac 25,10-12) Le voyage vers Rome, de l'automne 60 au printemps 61, se fait dans des conditions difficiles (Ac 21,27-24,27) ; la navigation est ralentie à cause des vents contraire, puis s'élève une tempête qui provoque le naufrage devant Malte. Après trois mois passés dans l'île, les naufragés reprennent la mer et atteignent la capitale de l'Empire. A Rome, Paul reste encore en résidence surveillée pendant deux ans (Ac 28,16). C'est au cours de cette période qu'auraient été rédigées les épîtres dites « de la captivité » : Philippiens, Colossiens et Ephésiens. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul LES ACTES DES APOTRES Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Le contexte culturel Les Romains hésitent devant cette nouvelle religion. Le Christianisme est-il seulement une religion orientale ? Un simple mouvement animé par des illuminés non dangereux ? Ou bien une pieuvre en train de se répandre dans la société jusqu'à l'étouffer ? Le Christianisme n'est pas dès l'origine un corps de doctrine fixe, stable, aisément repérable. Que veut dire être Chrétien en 50 ou même en110 ? Il n’y avait pas encore de Credo. Les textes canoniques ne sont pas encore fixés. Ce qui nous paraît évident ne l'est pas du tout pour eux et donc a fortiori pour les Romains. Le fait que les Chrétiens devaient se cacher pour se rassembler, pour vivre leur foi, ajoutait un caractère occulte et mystérieux au regard des autorités romaines. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Le contexte ethnique et politique Il faut aussi considérer 2 aspects : Aspect ethnique Les juifs de l'Antiquité ont leur terre, leur race, leur religion. Les Romains sont païens, c’est une mosaïque qui va du nord de l’Europe actuelle jusqu’en Irak Les Chrétiens ne sont ni l'un ni l'autre, ils sont d’origines diverses. Ce qui interfère dans le communautarisme ambiant. Les limites de leurs communautés sont floues. De ce fait, cela se répercute sur l'aspect politique. Aspect politique : L’empire romain est très structuré, il y a une organisation administrative très développé. Quels rapports peut-il y avoir entre le Christianisme et ces réalités ? Le problème risque d'être davantage politique que religieux. A cette époque, les Chrétiens ont tendance à retenir l'aspect religieux tandis que les Romains sont davantage sensibles à l'aspect politique. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Les 3 premiers siècles Pas à prendre globalement comme trois siècles de persécution. il y a eu de grandes persécutions, des contraintes locales, mais aussi des grandes périodes de calme pendant lesquelles les Chrétiens diffusaient le message évangélique sans problème. Il faut se méfier de l'image négative que nous pouvons donner des Romains. Si l’on n’évite pas ces écueils on peut : soit, figer les Chrétiens dans une attitude de révolutionnaires jamais d'accord soit, figer le pouvoir romain dans un rôle de père fouettard contre une subversion qui le menaçait de mort Les Chrétiens ont toujours proclamé leur loyalisme vis-à-vis du pouvoir romain, lequel n'a pas étiqueté les Chrétiens comme une menace pour la stabilité de l'empire. La victoire du Christianisme n'a pas détruit Rome, chute de Constantinople en 1453. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul LES ACTES DES APOTRES Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. L’activité missionnaire de Saint Paul . Le fil conducteur qui éclaire et transfigure tout son édifice trouve son fondement dans son expérience sur le chemin de Damas, sa rencontre avec le Christ ressuscité. Dès lors, Paul parlera de Celui qui l'a terrassé non par ouï-dire mais parce qu'il l'a rencontré. Nous avons là, la veine de sa christologie. Le point de départ n'est pas doctrinal mais la rencontre avec une personne. Il ne s'agit pas d'une idée spéculative mais le résultat d'une expérience. On peut considérer qu'il est de ceux qui construisent la première cathédrale de la pensée chrétienne. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Découvrir l’activité missionnaire de Paul dans le contexte culturel, politique et économique de l’empire Romain. Saint Paul, aujourd’hui Benoît XVI, dans son ministère, ne cesse de rappeler que le cœur du christianisme n'est pas d'abord une doctrine, une idée ou une morale mais avant tout, la rencontre avec une personne: Jésus-Christ. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations LES ACTES DES APOTRES Christologie chez saint Paul le Christ devient, pour Paul, l’unique raison de vivre si bien qu'il peut considérer comme une perte tous les avantages qu'il avait (Ph 3, 7-8). Sans prétention, il ose affirmer, « pour moi vivre, c'est le Christ» (Ph 1,21) et «je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Toute la vie de Paul peut être résumée dans une phrase au contenu fort: « Qu'importe! De toutes les façons le Christ est annoncé » (Ph 1, 18). Son existence n'aura plus de sens qu'en rapport au Christ car aussi bien dans la vie que dans la mort, il appartient au Seigneur (1 Cor 10,31 ; Rm 14,7). Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations LES ACTES DES APOTRES Une christologie vécue Les lettres de Paul étaient des écrits de circonstance répondant à des questions pastorales concrètes. Sa christologie s'est donc formée sous la poussée des problèmes qui surgissaient dans les communautés. Il s'agit d'une christologie vécue. Il part toujours du Christ pour résoudre les différentes questions qui lui sont posées (1 Cor 1, 18-2, 16) ou pour expliquer les traits de l'identité chrétienne (Rm 3, 21-5, 21). Ce sont ces indices qui montrent que l'événement Jésus-Christ est le donné/révélé déterminant de son discours. Jésus-Christ est le moteur de toute sa pensée Le théologien et le pasteur sont une seule personne dans l'Apôtre des Nations car sa vie et sa réflexion ne sont jamais séparées. C'est pourquoi on doit constater que Paul a devant soi, non pas d'abord des concepts, mais une histoire à interpréter. Cette histoire enveloppe trois éléments de fond: l'expérience de la passion, mort et résurrection du Christ, son expérience sur le chemin de Damas et la situation concrète des diverses communautés chrétiennes auxquelles il s'adresse. Cette christologie de Paul envahit toute sa vie. Cette affirmation fondamentale de Pierre sera surtout développée par Paul (voir l'incident d'Antioche, Ga 2,11-21) Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations Jésus Christ, pour Paul Pour Paul, Jésus connaît deux phases d'existence: une phase historique et une phase métahistorique par sa résurrection. Ainsi si la première phase est mémoire, la seconde est l'assurance d'une présence. Le Christ n'est pas un personnage du passé. Cette donnée fondamentale fait que Paul parle peu des miracles, des paraboles et des différentes paroles de Jésus que nous connaissons par le biais des Evangiles, On doit noter cependant qu'il connaît plusieurs faits de la vie de Jésus. Il sait qu’ll était vraiment homme (Ga 4, 4 ; Ph 2, 7), il descendait des patriarches d'Israël (Ga 3, 16; Rm 9, 5). Il est d'origine davidique (Rm 1, 3), il a célébré le dernier repas de sa vie la nuit où il était livré (1 Co Il, 23) et surtout il sait que Jésus est mort sur la croix. Il arrive aussi que Paul mentionne explicitement des paroles de Jésus en trois moments: autour de l'indissolubilité du mariage (1, Co 7, 10), sur le fait que celui qui annonce l'Evangile doit vivre de l'Evangile (1 Co 9, 14) et enfin les paroles de la Cène (1 Co 11, 24-25). Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations Jésus Christ, pour Paul (suite) L’attention de Paul se concentre sur la valeur de la mort et de la résurrection de Jésus, non dans une description mais une contemplation en vue de mettre en lumière sa portée pour toute vie chrétienne. Il établit parfaitement un lien entre le Jésus de l'histoire et le Christ de la foi. Jésus pour Paul n'est pas un personnage du passé, il est d'aujourd'hui. Avec Jésus Christ, le rapport n'est pas lointain car il vit au-dedans de Paul (Ga 2, 20). Sans Jésus Christ, Paul non seulement n'aurait pas entrepris son ambitieuse activité missionnaire ni n'aurait pu repenser et réorganiser son patrimoine religieux et culturel de Pharisien observant. Conclusion: Jésus Christ est un personnage central de sa vie, le mystère du Christ est au centre des réflexions de l'Apôtre. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations La Résurrection du Christ comme structure fondamentale de la pensée de Paul Avant sa conversion, Jésus de Nazareth était mort comme un maudit puisque sa fin sur une croix en constituait la preuve (Ga 3, 13). Mais Dieu n'est pas resté sans répondre à son Fils car il l'a délivré de la mort et l'a constitué Seigneur des vivants et des morts. Cette conviction fait que Paul expérimente une réalité qu'il vit chaque jour comme l'horizon permanent de son existence. Il est convaincu de la présence de Dieu en Jésus-Christ. C'est pourquoi la résurrection sous-tend tout son enseignement. Il fait comprendre aux Corinthiens, comme il l'avait fait avec les Thessaloniciens (1 Th 4, 13-18). Il nomme celui-ci son « évangile » (1 Cor 15, 1), puis son kérygme (1 Cor 15, 2; 15, 12). Quand Paul est arrêté à Jérusalem et qu'il se retrouve devant le sanhédrin en tant qu'accusé, son plaidoyer est: « c'est à cause de notre espérance en la résurrection des morts que je passe en jugement» (Ac 23, 6). Ce message que Paul annonce est le fondement de la foi de l'Eglise. La résurrection est la synthèse de l'annonce évangélique. Les voyages missionnaires de Paul
Les voyages missionnaires de Paul Mesurer que l’annonce faite aux païens est liée à une compréhension du Christ comme Messie d’Israël, Lumière de toutes les Nations LES ACTES DES APOTRES L'incidence de la christologie de Paul sur notre foi Cette réflexion de la christologie de Paul nous donne un éclairage pour une approche des problèmes d'aujourd'hui. La pensée si féconde de ce théologien pasteur reste toujours à découvrir tellement ses intuitions fondamentales furent nombreuses. Au constat que sa vie, c'est le Christ, Paul nous dit qu'être chrétien, c'est laisser transformer nos vies de l'intérieur par le Christ. A l' école de Paul, nous redécouvrons les traits caractéristiques qui définissent l'identité chrétienne. En fondant sa christologie sur la résurrection, Paul nous rappelle qu'il a fallu que le Christ fasse l'expérience de la mort avant de devenir le Seigneur des vivants et des morts. Vivre notre foi signifie introduire la dimension de la croix dans nos options car mourir avec le Christ, c'est vivre avec lui. La parole vive, celle qui entretient le « feu » évangélique, a le plus souvent circulé dans les marges de l’Église, quand ce n’est pas en réaction contre le conservatisme ou la sclérose de cette dernière. Ce sont les protestataires et les mystiques qui ont transmis le feu de la Parole. Ils furent parfois tenus en lisière. Leur prophétisme incandescent risquait, il est vrai, d’incendier le bel ordonnancement clérical. Mais ces témoins essentiels auraient-ils pu exister sans l’institution ? Bien sûr que non. C’est à la table commune qu’ils s’étaient d’abord nourris. C’est au sein de l’Église, et par elle, qu’ils avaient accédé à la parole évangélique. Leur révolte – celle de François d’Assise ou celle de Thérèse d’Avila – était celle d’un enfant rétif à l’autorité de sa mère. Les voyages missionnaires de Paul