Etretat, Rouen et Bayeux Séjour en Normandie 21 août – 04 septembre 2010 2e partie : Etretat, Rouen et Bayeux (Ce diaporama utilise la police Arial, lisible par tous les ordinateurs, afin d’éviter tout problème de compatibilité…)

Vue de la belle et grande plage d’Etretat, vers le nord : la falaise d’Amont, au sommet de laquelle se dresse la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde, protectrice des pêcheurs. L'édifice actuel succède à une chapelle du XIXe siècle.

Vers le sud, on aperçoit la falaise d’Aval, l’Arche, ou porte d’Aval - que Maupassant comparait à un éléphant trempant sa trompe dans la mer…- et l’Aiguille.

Les falaises du pays de Caux sont constituées de craie Les falaises du pays de Caux sont constituées de craie. Les stratifications foncées sont des lits de silex. L’érosion marine sape la base des falaises, qui finissent par s’effondrer peu à peu. Le calcaire est finalement dissous et il ne reste que les rognons de silex, formés de silice insoluble dans l’eau. L’usure des vagues les arrondit et est à l’origine des galets qui abondent au pied des falaises. Longtemps utilisés en association avec la brique dans les constructions locales, leur ramassage est aujourd’hui interdit.

En montant vers le sommet de la falaise d’Aval, on a une vue magnifique sur la plage et la falaise d’Amont. A droite de la chapelle N.-D.- de-la-Garde, on distingue la pointe du monument dédié aux aviateurs Nungesser et Coli, qui en 1927 ont tenté de rallier Le Bourget à New-York sans escale à bord de «l’Oiseau Blanc» et qui ont disparu en mer. C’est ici qu’ils ont quitté, en la survolant, la côte française.

La grimpette en valait la peine et on en est récompensé par un paysage à couper le souffle…

Apparemment, d’autres que moi ont apprécié cette merveille… il y a 125 ans.

Un peu plus loin, on découvre la Manneporte (grande porte), effectivement plus large que la porte d’Aval, dont elle est séparée par la valleuse de Jambourg et qui a également inspiré Monet.

Vestige d’une porte disparue depuis des millions d’années, l’Aiguille ne peut être dissociée des aventures d’Arsène Lupin. Maurice Leblanc, dont la maison à Etretat est devenue un musée, le «Clos Lupin», la décrit ainsi : «Roc énorme, haut de plus de quatre-vingts mètres, obélisque colossal, d'aplomb sur sa base de granit» (L’Aiguille creuse – 1909)

Un peu de botanique : outre les mûres (de l’Atlantique…), on trouve sur les falaises normandes une plante sauvage et protégée : le chou maritime, brassica oleracea (un chou qui ne pomme pomme pomme pas, pomme pomme pomme pas(*) !!!). Consommé depuis la nuit des temps, il serait à l’origine de tous les choux que nous mangeons aujourd’hui. (*) à fredonner sur un air de Ludwig van B…)

L’énorme trou noir dans la falaise est appelé le «trou à l'homme», ainsi nommé parce qu’un un marin y aurait été jeté par la mer un jour de tempête après le naufrage de son bateau. L’intérieur étant hors d’eau, il a ainsi été sauvé…  L‘estran dégagé par la mer à marée basse au pied de la porte d'aval est couvert d'algues. C’est là que se pratique la pêche à pied de coquillages et de crustacés.

Voici justement une passionnée de ce type de pêche en pleine action…

Même à Etretat, les éléments peuvent se déchaîner…

… et très vite, il y a beaucoup de place sur la plage !

Au retour du beau temps, les émules de Courbet, Monet, Boudin, Matisse, Corot… se remettent au travail, preuve que ces superbes falaises n’ont pas fini d’inspirer les artistes, peintres ou… photographes.

Rouen, chef-lieu de la Haute-Normandie Rouen, chef-lieu de la Haute-Normandie. C’est sur cette place du Vieux Marché que Jeanne d’Arc fut brûlée vive le 30 mai 1431. A deux pas de là, dans la rue de la Pie, se trouve la maison natale de Pierre Corneille. Au premier plan, les ruines de l’église du St Sauveur, détruite en 1795.

Juste à côté de ces ruines, se dresse la nouvelle église Ste Jeanne d’Arc, construite à l’emplacement même du bûcher sur lequel périt la Pucelle, et inaugurée en 1979. D’une très belle architecture moderne, l’édifice s’intègre très harmonieusement dans son environnement.

Quant à l’intérieur, c’est un enchantement Quant à l’intérieur, c’est un enchantement ! La symbiose entre les vitraux du XVIe siècle de l’église St Vincent, détruite pendant la dernière guerre, et une architecture alliant l’audace d’une voûte en bois (en forme de coque de drakkar) et la dynamique des formes est une véritable réussite.

Le Gros-Horloge Monument emblématique de la ville de Rouen, la construction, accolée à un beffroi, est constituée d'une arche Renaissance enjambant la rue du Gros-Horloge surmontée d'une horloge astronomique du XVIe siècle. Les deux façades de l'horloge représentent un soleil doré de 24 rayons sur un fond bleu étoilé ; le cadran mesure 2,50 mètres de diamètre. Une aiguille unique, au bout de laquelle est représenté un agneau, pointe l'heure. Un semainier apparaît à l'intérieur d'une ouverture pratiquée à la base du cadran.

Du haut du beffroi du Gros-Horloge, la vue sur Rouen est grandiose. La somptueuse cathédrale Notre-Dame attire bien évidemment le regard. A gauche se dresse la tour St Romain (XIIe siècle) et à droite, la tour de Beurre (XVIe siècle). Sur la croisée du transept, la tour lanterne inachevée a été couronnée d’une flèche en fonte en 1822. Ci-dessus, une des nombreuses représentations de la cathédrale par Monet.

Grâce à sa flèche qui culmine à 151 m de hauteur, la plus haute de France, N.-D. de l’Assomption était le plus haut bâtiment du monde au moment de son achèvement en 1876, et l’est resté jusqu'en 1880, détrôné par la cathédrale de Cologne (157 m).

L’Aître St-Maclou, bâti sur l’emplacement d’un cimetière datant de la Peste Noire de 1348, constitue un des rares exemples d‘ossuaire de ce type subsistant en Europe. Toutes les poutres des galeries où étaient entreposés les ossements sont sculptées de motifs macabres…

L’église Saint-Maclou Près de l’église St-Maclou (ce saint est également appelé St-Malo…), cette maison nous montre que, à Rouen comme ailleurs, l’angle droit ne bout pas forcément à 90°… Le rattrapage de la verticalité des fenêtres est assez spectaculaire ! L’église Saint-Maclou

La cathédrale Notre-Dame de Bayeux est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture romane et gothique normande. Elle a été consacrée le 14 juillet 1077 et fait partie intégrante d'un ensemble épiscopal remarquablement préservé. C'est pour elle que fut réalisée la célèbre Tapisserie de Bayeux.

Le chantier de la nef gothique débute vers 1180 Le chantier de la nef gothique débute vers 1180. Les murs extérieurs sont éliminés un siècle plus tard pour l'édification progressive des chapelles latérales (vers1280-1350). Le chœur gothique réédifié vers 1230 est remarquable pour ses éléments typiquement normands : arcs brisés très aigus, profusion des colonnes et colonnettes, richesse du décor, un vaste triforium remplaçant les tribunes au détriment des fenêtres hautes. Elément roman primitif du XIe siècle, la crypte recèle de remarquables chapiteaux historiés normands d'époque ducale (1060-1070). Les fresques, bien conservées, datent du XVe siècle.

Deux scènes de la Tapisserie de Bayeux (qui est en réalité une broderie…) qui montrent la cause et la conséquence de la conquête de l’Angleterre par le duc Guillaume de Normandie. Harold de Wessex avait en effet juré au duc Guillaume de ne jamais prétendre pour lui-même à la couronne d’Angleterre, promise à Guillaume par le roi Edouard le Confesseur. A la demande des barons anglais, le voici pourtant, parjure et félon, couronné à Londres. La riposte de Guillaume ne se fera pas attendre et, le 14 octobre 1066, à Hastings, une violente bataille oppose les deux prétendants. Atteint par une flèche dans l’œil, Harold est achevé par un chevalier normand. Guillaume peut prendre possession de son royaume, mais il lui faudra encore 7 ans pour s’imposer… Cette conquête marquera de façon durable l’histoire de l’Angleterre. Photos © Musée de la Tapisserie de Bayeux

878 ans exactement après Guillaume, mais en sens inverse, un autre Débarquement aura lieu et son succès sera dû en partie à la qualité du port artificiel d’Arromanches, dont on aperçoit ici quelques vestiges.

Les ports artificiels étaient constitués de trois parties : - les jetées et digues artificielles, pour créer un plan d'eau abrité, - les quais de déchargement, - les voies flottantes, reliant les quais à la côte. Quelques chiffres : - 500 ha, l'équivalent du port de Douvres - 6 km de jetées et digues - 60 navires sabordés (Blockships) - 33 plates-formes Loebnitz Un Mulberry (du nom de code du projet) complet nécessitait 600 000 tonnes de béton avec 33 jetées et avait 15 km de routes flottantes pour acheminer hommes et véhicules sur la terre ferme.

Lieu mythique du Débarquement allié du 6 juin 1944 et défendue par 2 divisions allemandes (2000 hommes retranchés dans cette section du mur de l’Atlantique), Omaha Beach a connu un bilan effroyable : 30% des pertes du Jour J avec 1000 soldats tués et 2000 blessés. La zone de débarquement s’étendait sur 8 km, et de multiples obstacles placés sous le feu de l’ennemi avaient été installés sur la plage pour interdire toute arrivée par la mer. Omaha Beach s'étend devant les communes de Vierville-sur-Mer, Saint-Laurent-sur-Mer et Colleville-sur-Mer. Elle se présente comme une longue bande littorale, légèrement incurvée, et encadrée de falaises rocheuses à chaque extrémité (dont la pointe du Hoc).

FIN de la 2e partie… Merci de votre attention. © 09/2010 - Alain LICHTENSTEGER Photos : A.L.