A la conquête des Indes
Le grand départ Diego, Rodrigo et Mina s’ennuient. La vie au monastère de la Rabida n’est pas très animée. Les trois amis rêvent d’aventure. Ils savent que Cristobal Colon – le père de Diego – s’apprête à partir pour les Indes. « - Je rêve ! Père ne m’en a même pas parlé ! C’est un long périple tu sais! L’Atlantique n’est pas une petite rivière ! Bon nombre de marins y ont trouvé la mort ! Ton père, lui, est un grand amiral ! Et puis, tu as le mal de mer ! lui dit son ami.
- Au diable tes sermons ! Mon petit doigt me dit que nous allons vivre une sacrée aventure. J’irai! Quoi qu’il m’en coûte! » - Je pars aussi Diego! s’écrie Mina. - Pourquoi pas! Tu prépareras les repas de l’amiral Diego Colon! taquine-t-il. - Oh ! répond Mina en lui jetant sa sandale à la figure. - Vous ne partirez pas sans moi! Il te faut un capitaine! rajoute Rodrigo, ravi. » Les trois amis préparent leurs baluchons et s’échappent du monastère.
Le monastère de la Rabida
La voilà. La Santa Maria. Qu’elle est belle La voilà ! La Santa Maria ! Qu’elle est belle ! On ne voit qu’elle au port de Palos. Elle brandit fièrement ses voiles toutes blanches gonflées par le vent et tenues par trois mâts droits comme des soldats. La caraque de trente mètres de long ressemble à une jeune et fraîche mariée!
Diego et ses acolytes sont bouche-bée Diego et ses acolytes sont bouche-bée. Des frissons parcourent leur corps encore si frêles. Costumés comme des marins, ils arrivent sans problème à bord de la Santa Maria. Diego voit son père : debout devant la proue, il regarde l’horizon puis salue la foule avant le grand départ. « On lève l’ancre ! chuchote Diego, ému. Vite ! Cachons-nous ! » La mer est calme, le temps est splendide. Jusque-là, tout se passe bien. La nuit, les trois enfants se couchent à la belle étoile en rêvant d’aventures, et le jour, ils jouent à cache-cache dans les cales.
Casa Colon Plage de Las Palmas Au bout de quelques jours, la flotte accoste aux îles Canaries. Colon et ses hommes réparent les navires, achètent des vivres et repartent. « - Mina ! Diego ! Des baleines! » crie Rodrigo enchanté d’avoir suivi son ami. Plage de Las Palmas Casa Colon
L’attaque Durant la nuit, Mina entend crier : « Pirates à tribord !!!! Pirates à bâbord !!!!!! » Mais c’est le matelot du haut de son nid de pie, pense t-elle. « Préparez les canons!!! À l’attaaaaaaque! », rajoute l’amiral. Elle se lève et regarde sur le pont. « Le cauchemar ! Les gars, levez-vous, vite ! Des pirates ! -Non ? Enfin de l’aven…Diego n’a pas le temps de finir le mot. Des bruits de canon suivis de cris se font entendre. Deux pirates montés à bord, frappent Cristobal sur la tête avec leur pistolet.
Diego attrape son épée et d’un coup, fend la joue des deux pirates Diego attrape son épée et d’un coup, fend la joue des deux pirates ! Mina leur assène un coup de marmite et Rodrigo les poussent par-dessus le pont ! « - Père ! C’est moi votre fils. Diego soulève la tête de son père, du sang coule…Les pirates vous ont frappé! - Tu as fui le monastère ? Encore ? Son papa semble fâché. - Père, s’il vous plaît ! Gardez-moi près de vous, je serai discret! - Tu m’as sauvé la vie fiston! Tu le mérites bien! Le père et le fils s’embrassent puis retrouvent les autres membres de l’équipe qui lavent et réparent le navire. Mina s’occupe des malades.
De l’or, de l’or ! De l’or à bâbord ! Toutefois, le temps semble long pour ces marins qui rêvent de trouver de l’or. La terre se fait attendre et ils ont le mal du pays. Cristobal Colon essaie de remonter le moral des troupes: « - Ohé ! Ohé ! Matelots ! Nous avons parcouru plus que la moitié du chemin ! Nous avons bravé des pirates! L’or nous attend là, à quelques milles ! Chantez avec moi! » De l’or, de l’or ! De l’or à bâbord ! De l’or, de l’or ! De l’or à tribord ! Soyons Soyons encore plus forts ! Nous couvrirons nos dames d’or ! Les marins sortent flûtes et tambours. Les enfants dansent un long moment.
La mer des sargasses Quelques jours après, un marin croit voir la terre: « Terre à l’horizon !!! Terre à l’horizon!! Bonté divine! » Il est si content qu’il saute de voile en voile, aussi souple qu’un ouistiti! Le Commandant Colon doute. Il monte dans le nid de pie et donne l’ordre au pilote de contourner l’obstacle par la droite. «-Que se passe-t-il? lui demande Rodrigo, intéressé. -La mer des Sargasses ! Des tonnes d’algues dans un endroit où le vent ne souffle que trop rarement. Si nos navires s’y empêtrent, il sera ardu d’en sortir! Regardez les débris de troncs d’arbres et de navires…
Monsieur le Commandant, puis-je vous dire mon avis ? Je t’en prie, répond Cristobal. Regardez là-haut ! » Des albatros, des fous et autres volatiles les survolent. « Suivons-les ! Nous éviterons le pire ! Pas bête le gamin ! Barre à tribord toute!!!! » crie-t-il au pilote. Durant un moment, le navire glisse lentement, sans aucun bruit. On sent l’angoisse des marins…il paraît que la mer des sargasses est hantée…. Ouf ! Sauvés ! La caraque est passée ! - Bravo Rodrigo ! Un futur grand amiral, pour sûr ! complimente le commandant sous les applaudissements de toute l’équipe, ravie d’avoir échappé au pire.
Bienvenue Au petit matin, après des semaines en mer, la flotte accoste. Enfin ! Des marins embrassent le sol pendant que d’autres prient. Le Commandant, ému aux larmes, plante fièrement son étendard dans le sable. Diego se laisse choir sur le sable. « Que c’est bon de sentir la terre, de ne plus avoir le mal de mer ! » Mina profite de la vue. « C’est le paradis ! » pense-t-elle. Puis, ils tombent nez à nez sur des enfants très bronzés, vêtus uniquement d’une culotte en cuir. Choquée, Mina court dans les bras de Diego.
Découverte de l'Amérique en 1492 par Christophe Colomb
« - Des Indiens. Mais oui. Nous sommes aux Indes « - Des Indiens ! Mais oui ! Nous sommes aux Indes ! Enchanté de vous voir, dit Diego. Nous venir dans gros navire ! Vous comprendre ?» rajoute-il en mimant. On dirait qu’il danse ! Tout le monde rit ! Du coup, les Indiens s’approchent, les touchent, les sentent…Ils s’aiment déjà !
Les Indiens invitent les « Blancs » dans leur camp tout proche Les Indiens invitent les « Blancs » dans leur camp tout proche. Ils ont préparé un grand repas, des fruits et légumes inconnus des Blancs : des patates, du maïs, des avocats, du chocolat... « - Père, je souhaite vivre libre et en paix avec les hommes et la nature, comme un indien… - Connaître le monde rapproche les hommes, répond-il, fier de son fiston. » Des années ont passé… L’amiral a continué à parcourir les mers avec Rodrigo. Diego et Mina se sont mariés : elle est devenue infirmière et lui, historien, pour ne jamais oublier la vie de tous ces peuples.